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Admin-lane

Des champignons mangeurs de couches-culottes

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Fabriquées avec certains des matériaux les plus indestructibles sur Terre, les couches jetables sont une sérieuse cause de pollution de la nature. Aussi, un groupe de chercheurs expérimente un processus naturel de dégradation des vêtements souillés qui consiste à cultiver des champignons capables de réduire de 80 % le poids et le volume des couches-culottes.

 Jusqu'à 8.000 couches-culottes sont utilisées par enfant au cours de leur jeune âge, indique l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis. Des chercheurs ont trouvé un moyen de les recycler à l'aide de champignons « couchophages », comme on peut le voir sur cette photo. ©️ Investigación y Desarrollo

Nom de code : Pleurote en forme d’huître (Pleurotus ostreatus). Mission : biodégrader des couches-culottes jetables. L’objectif est en passe d’être atteint, déclare une équipe de chercheurs de l'université autonome métropolitaine d'Azcapotzalco, au Mexique. En effet, les scientifiques ont fait pousser avec succès le pleurote sur un substrat à base de couches usagées.

Pour autant, la méthode n’est pas des plus simples : pour développer le champignon, les chercheurs ont utilisé des couches qui ne contenaient que des déchets liquides. Après avoir stérilisé les vêtements dans un autoclave, ils ont ensuite broyé les restes de couches. Comme les pleurotes ont besoin, pour croître, d'une substance ligneuse, la lignine, les chercheurs ont mélangé au substrat stérilisé des marcs de raisin, de café ou d’ananas qui en sont naturellement pourvus.

 Pour les scientifiques, les pleurotes en forme d’huître cultivés au cours de leur expérience ne sont pas destinés à la commercialisation, mais pourraient être utilisés comme supplément alimentaire du bétail. ©️ Jean-Pol Grandmont, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Des spores de pleurote du commerce ont ensuite été semées sur le mélange de couches et de lignine. Le tout a été conservé pendant trois semaines dans un sac de plastique, à une température et à un taux d’humidité contrôlés, et dans l’obscurité totale avant d’être exposé à la lumière.

Résultat, après 3 mois : il ne reste que 20 % du volume et du poids du « terreau » ; un kilogramme pouvant produire 200 à 300 grammes de champignons nourris à la cellulose originellement contenue dans les couches.

 Heureux de leur récolte, les chercheurs ont consommé le champignon, sachant que la stérilisation supprimait tout contact avec d’éventuels contaminants ou parasites. En outre, les champignons présentaient la même quantité de protéines, de lipides, de vitamines et de minéraux que de la levure commerciale. (Photo Culture de pleurotus ostreatus, spécimens jeunes, cornucopiés. Rasbak / domaine public)

Les couches-culottes contiennent tout de même des matériaux non biodégradables : du polyéthylène ou du polypropylène imperméabilisant sur la face externe ainsi qu’un gel super-absorbant, du polyacrylate de sodium, sur la face interne.

Selon les auteurs de l’étude, ces matériaux synthétiques aideraient la croissance des champignons, en leur fournissant notamment des poches d’air et de l’espace pour se développer. Ils indiquent que les matières en plastique peuvent être recyclées ultérieurement et proposent que les restes du gel super-absorbant soient ajoutés aux sols qui retiennent mal l’humidité, ce qui, en bonus, permettrait des économies d’irrigation.

 Pleurotus ostreatus, de son nom vernaculaire en français, le Pleurote en (forme d') huître, est un champignon basidiomycète du genre Pleurotus de la famille des Pleurotaceae. Cette espèce forestière fait depuis les années 1970 l'objet d'une culture industrielle qui a pris une certaine ampleur dans les années 1990-2000, c'est généralement cette espèce que l'on trouve sur les étals sous le nom de pleurotes. Le pleurote en huître pousse de l'automne à l'hiver selon les régions, en touffes sur les feuillus vivants ou tombés. C'est un parasite de blessure mais il est également saprophyte (capable de se nourrir de matière organique non vivante). (Photo Culture sur substrat de paille. Shizhao CC BY-SA 2.5)

Description pour les personnes ne connaissant pas ce champignon :

Hymenophore : Chapeau 7 à 14 cm, gris brun ou noirâtre mais souvent beaucoup plus clair, excentré, convexe puis étalé, en forme de coquille d'huître puis flabelliforme.

Marge : marge mince, enroulée puis festonnée avec un liseré noirâtre.

Lames : Lames blanches, assez serrées, décurrentes, fourchues, galbées. Nous avons souvent l'habitude de parler de lamelles...

Stipe : Pied 1 à 2 cm à quasi-inexistant, latéral, blanc et ferme.

Chair : mince sauf au niveau du pied, blanche, vite élastique, presque toujours très saine.

Odeur et saveur : linge mouillé, saveur douce.

Sporée : crème.

Confusions possibles :L'espèce la plus proche est le Pleurote corne d'abondance, Pleurotus cornucopiae, plus précoce (mai à juillet) et présentant des lames décurrentes jusqu'à la base du pied où elles forment de profonds alvéoles. On peut également citer Pleurotus pulmonaris, plus clair, blanchâtre et jaunissant, à lames couleur crème non décurrentes.

La confusion éventuelle est sans danger, ces espèces étant également comestibles.

 On prête à ce champignon des propriétés anti-tumorables : Une lectine (une protéine qui se lie spécifiquement et de façon réversible à certains glucides) dimère a été isolée à partir des sporophores comestibles frais du champignon Pleurotus ostreatus. La lectine a exercé une activité antitumorale puissante chez des souris porteuses du sarcome S-180 et d'hépatome H-22. La survie de ces souris a été prolongée et l'augmentation du poids corporel réduit après le traitement par la lectine. (Photo Pleurotus ostreatus dans son milieu naturel. On remarque que l'arbre est blessé... Ici à Havré, Belgique. Jean-Pol GRANDMONT CC BY-SA 3.0)


Futura Sciences 22/9/2014 - Wikipedia

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