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Les chevaux peureux ne font pas forcément de mauvais élèves (équitation)

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Situations plus ou moins stressantes, chevaux aux caractères plus ou moins trempés : des chercheurs français se sont intéressés aux variations dans l'apprentissage des équidés.

Du poulain au cheval de compétition, tout cheval apprend quotidiennement pour que ses performances s’améliorent. Pourtant, les cavaliers le savent bien, les capacités d’apprentissage – et notamment de mémorisation d’un exercice – diffèrent d’un individu à l’autre.

 Pour qu’un cheval apprenne mieux, il faut tenir compte de son caractère. ©️Geoff Robinson Photogra/REX/SIPA

D’après une équipe de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), la clé qui permettrait d’expliquer ces différences se trouvent dans la personnalité de l’équidé. Ainsi, pour que le cheval progresse au mieux, il faut savoir adapter les conditions d’apprentissage (stressantes ou non) à son caractère (peureux ou non).  

"Si le cheval est placé dans une situation stressante avant la séance d’apprentissage, les individus peureux sont toujours défavorisés, avance Léa Lansade, ingénieur de recherche en éthologie à l’INRA. Néanmoins, en l’absence de facteur de stress, c’est l’inverse, les individus peureux ont des performances de mémoire supérieures. Ce qui suggère un état d’éveil naturellement plus élevé chez eux."

Par ailleurs, les chercheurs ont relevé qu’en cas de stress causé lors de l’exercice lui-même (notamment quand l’ordre gestuel – une pression de jambe par exemple – est renforcé), les chevaux peureux sont là aussi les plus performants". En revanche, "les individus peureux développent plus facilement des comportements dits automatiques, au détriment de réponses plus cognitives, ce qui suggère chez eux une moins grande flexibilité comportementale", poursuit Léa Lansade.

En résumé, il n’y a pas véritablement de bons ou de mauvais élèves. Il faut juste adapter les conditions d’apprentissage (y compris avant la séance) au caractère du cheval.

Mieux, les chercheurs suggèrent qu’il est également possible de rendre son cheval moins peureux en jouant sur ses conditions de vie. Ce qui peut s’avérer fort utile par exemple pour un cavalier qui souhaite sortir son cheval en compétition.

D’après Léa Lansade, "le tempérament des chevaux peut évoluer dans le temps. Par exemple, les chevaux aux conditions de vie enrichies (présentation d’objets nouveaux, de jouets, alimentation variée, sorties au pré en groupe) deviennent moins peureux et moins sensibles tactilement que les chevaux aux conditions de vie appauvries (aliment concentré, sortie individuelle au paddock).

Ainsi, enrichir les conditions de vie des chevaux, en favorisant les sorties au pré, les contacts sociaux et certains aménagements dans leur environnement et leur alimentation permet d’accroître les performances d’apprentissage". Autant de paramètres qui permettent de personnaliser la méthode de travail de chaque cheval, en s’inspirant des tâches les plus adaptées à chaque tempérament.

Sans compter que l’enrichissement du milieu de vie a un effet positif sur le bien-être des animaux. Et un cheval plus calme et plus heureux sera logiquement moins susceptible de développer des réactions dangereuses pour l’homme.

Sciences et avenir 19/9/2014

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