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Avec les lémuriens, disparaîtra la forêt...

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Si les lémuriens disparaissent un jour, les forêts de Madagascar et la biodiversité de l'île seraient fortement menacés.


 Rice University 4/11/2014


Qu'adviendrait-il si les habitants symboliques des forêts de Madagascar venaient à disparaître ? Une hypothèse, hélas, envisageable compte tenu des multiples menaces qui pèsent sur ces primates. Une étude parue dans le journal Ecology (ESA) établit les liens intimes qui se sont établis entre les lémuriens et de nombreuses lignées d'arbres qui forment la forêt tropicale malgache, dont il sont de véritables jardiniers.


 Un cattalemur dit "Maki" dans la réserve de Berenty au sud de Madagascar. ©️ Jean-Luc Allegre / Only Word / Only France/ AFP

Parmi les quelques 105 espèces de lémuriens recensées, de nombreuses ont un régime alimentaire variée incluant des fruits. En les ingérant, les lémuriens contribuent à disperser leurs graines dans toute la forêt puisqu'elles se retrouvent ensuite dans leurs excréments. Ce rôle est crucial pour la pérennité de nombreux végétaux confirme l'étude réalisée par des scientifiques de l'université Rice, au Texas.

Pour comprendre le rôle des lémuriens dans la dissémination des graines, les chercheurs ont assuré le suivi, pendant une année, de 24 groupes de lémuriens appartenant à trois espèces différentes. Ils ont pour cela fait appel aux populations locales et formé une dizaine de villageois à la traque des lémuriens. Pour chaque groupe, les chercheurs ont relevé leurs déplacements dans la forêt et sur la canopée et analysé leurs excréments. En parallèle, ils ont mené des études sur la germination des graines de certains arbres fruitiers.


 Un indri (Indri indri) poussant son cri plaintif si caractéristique, devenu l’un des sons les plus emblématiques de la forêt pluviale de l’est de Madagascar, Réserve spéciale d’Analamazaotra à Andasibe - Russell A. Mittermeier


Les résultats indiquent que les lémuriens en trimbalant dans leur intestin les graines et en les déposant à divers endroits augmentent considérablement les chances de germination. Pour certaines espèces une graine qui tombe au pied de l'arbre à 300% moins de chances de germer par rapport à une graine ingérée. Certains lémuriens comme le lémur à front roux (Eulemur rufifrons) privilégient même les zones sans arbres pour faire leurs besoins donnant ainsi un maximum de chances aux graines déféquées de croître.


 Propithèque couronné (Propithecus coronatus) photographié dans Lemurs’ Park près d’Antananarivo Russell A. Mittermeier

Sans les lémuriens, de nombreux arbres formant la canopée malgache verraient leurs effectifs se réduire progressivement. D'autres animaux frugivores contribuent aussi à la dispersion des graines, les chauve-souris notamment, mais certaines trop grosses ne peuvent être ingérées que par des lémuriens de bonne taille.

"En veillant à ce que certaines graines atterrissent dans des endroits appropriés pour la germination et la survie, les lémuriens augmentent la capacité des arbres à se renouveler" souligne Amy Dunham, principale auteure de l'étude. "Si certaines espèces perdaient subitement leur moyen de dispersion tandis que d'autres trouvent des relais avec les oiseaux ou le vent cela peut modifier profondément la répartition des arbres dans la forêt" ajoute-t-elle.

 Lépilémur de Mittermeier (Lepilemur mittermeieri). Photographie prise dans la Forêt de Sorongono sur la péninsule d’Ampasindava, dans le nord-ouest de Madagascar - Russell A. Mittermeier

Comme les lémuriens, la forêt malgache est en train de s'éteindre. Chaque année, 200.000 ha de forêt partent en fumée à cause de la culture sur brûlis et des feux de brousse. Il ne reste déjà plus que 10 à 13% de la forêt originelle, soit 50.000 km carrés. Si la déforestation continue à ce rythme, elle pourrait disparaître d'ici 20 à 25 ans alertent les spécialistes. On assiste à un compte à rebours macabre pour savoir qui des lémuriens ou de la forêt s'effacera en premier. 

 Grand hapalémur (Prolemur simus), Parc national de Ranomafana - Russell A. Mittermeier

----->Il serait temps que les dirigeants et surtout le peuple malgache prenne conscience très vite de leur intérêt à préserver leurs forêts et sa biodiversité, s'ils ne veulent pas que leurs descendants aient un désert comme héritage... En effet, sans arbre, les sols seront soumis aux contraintes climatiques qui peu à peu, plus ou moins rapidement, laveront les sols et les rendront stériles.... 


Sciences et avenir 4/11/2014

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