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En Ardèche, appel aux dons pour lutter contre un parasite des châtaigners

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Lyon (AFP) - Touchés par un parasite qui détruit jusqu'à 80% des récoltes, les producteurs de châtaignes d'Ardèche ont lancé une collecte publique pour financer un moyen de lutte biologique et sauver une filière qui emploie 1.000 personnes dans le département.

"Sur certaines variétés de châtaigniers, on a perdu jusqu'à 90% de la production. Au total, pour nous, c'est une baisse d'activité d'au moins 30%", estime Michel Grange, castanèiculteur. Avec sa femme et son fils, ils exploitent "la ferme du Châtaigner", qui produit, transforme, et vend ses services aux producteurs locaux.

"On redoute de très mauvaises récoltes l'année prochaine et la suivante, car l'insecte n'a pas encore colonisé toutes les variétés", poursuit le producteur. Pour faire face au fléau, la famille développe ses activités annexes: moutons, abeilles, et maraîchage, qui ne représentent aujourd'hui que 10% de leur activité.

 Le cynips, une petite guêpe venue de Chine, pond ses larves dans les bourgeons du châtaigner, qui développent une gale. Au lieu des feuilles et du fruit, le bourgeon ne développe alors qu'une pousse courte ou quelques feuilles déformées. Présent en Italie depuis le début des années 2000, il a fait son apparition en France en 2010. (Photo cynips du châtaigner. Gyorgy Csoka CC BY-SA 3.0)

 Un arbre touché par le cynips perd jusqu'à 80% de sa production. "Et moins il y a de châtaignes, plus les autres parasites attaquent celles qui restent. Ils se rabattent sur ce qu'il reste à manger", illustre David Loupiac, président du comité interprofessionnel de la châtaigne d'Ardèche. Des productions entières sont perdues. (Photo Galles de cynips a Borgo d'Ale (VC, Italie) F Ceragioli CC BY-SA 3.0)

Pour lutter contre ce parasite, la solution connue est une autre guêpe chinoise, le torymus, qui se nourrit des larves du cynips.

"On introduit un parasitoïde exotique en vue de contrôler un ravageur exotique, les deux venant de la même zone", explique Nicolas Borowiec, ingénieur entomologiste à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Sophia-Antipolis, et coordinateur du projet de lutte biologique contre le cynips au niveau national.

 "Le Torymus sinensis pond ses oeufs au printemps, dans la gale formée par le cynips. La larve du torymus qui se développe tue la larve du cynips". Mais elle ne guérit pas le bourgeon pour autant: elle ne fait que réduire le nombre de parasites en activité l'année suivante. (Photo Torymus sinensis. © Jean-Claude Malausa-INRA)

"Quand on lâche des torymus en 2014, on ne s'attend pas à des effets significatifs avant 4 ou 5 ans". Mais justement, l'expérimentation de lutte biologique de l'Inra prendra fin en 2014, faute de financements.

 Cycle biologique de torymus sinensis [N.Borowiec.INRA]

Pour continuer à financer des lâchers de torymus et faire connaître leurs difficultés, les producteurs de châtaignes ardéchois ont lancé une collecte publique en septembre dernier.

"Cette lutte à un coût, mais il n'est pas rédhibitoire: 150.000 euros par an", indique David Loupiac, président de l'interprofession de la châtaigne, lui-même producteur et touché par le ravageur. "Pour la collecte, on s'est inspirés de nos collègues corses, qui ont été touchés avant nous", raconte-t-il.

De leur côté, les scientifiques de l'Inra cherchent aussi des financements du côté des collectitvités locales pour continuer leurs recherches, d'après Nicolas Borowiec. "L’État fait défaut dans son rôle régalien de lutte sanitaire", déplore David Loupiac.

Selon le site internet mis en place pour la collecte de fonds (www.cynips-chataigne-ardeche.com), "un lâcher de 50 femelles torymus et 25 mâles coûte 250 euros environ".

Depuis un peu plus d'un mois, 17.000 euros ont été récoltés auprès de 223 particuliers, d'après l'interprofession. Le Conseil général d'Ardèche s'est engagé à verser 50.000 euros, le Crédit Agricole 20.000, les communes, communautés de communes, et les différents acteurs de la filière devraient contribuer également. S'ils réunissent la somme, 600 lâchers pourront être organisés au printemps prochain. D'après Nicolas Borowiec, de l'Inra, il faut une dizaine d'année pour que les populations de cynips et de son parasite le torymus s'équilibrent.


Sciences et avenir 7/11/2014

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L'appel au don lancé sur internet par le Syndicat de la châtaigne ardéchoise a permis de récolter près de 150 000 euros pour acheter et lacher des torymus, les prédateurs naturels du cynips, guêpe originaire d'Asie qui ravage les châtaigniers. 350 particuliers ont ouvert leur porte-monnaie.

 ©️ France 3 RA

Avec cette somme, les professionnels castanéicoles pourront pratiquer 600 lâchers de torymus. Indispensable pour faire face à la crise que subit la châtaigneraie ardéchoise : cet automne la récolte a baissé de 20 à 30 % et le rendement pourrait chuter de 60% les prochaines années.

Les dons ont afflué de toute la France, et même de Suisse et des Pays-Bas.


FR3 Rhône Alpes 22/11/2014

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