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Le charbon, ennemi du climat, de plus en plus sur la sellette

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Paris - Le charbon, depuis longtemps reconnu comme l'énergie la plus polluante, est de plus en plus dans le collimateur de nombreux pays, forcés de prendre des mesures concrètes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

 Mine de charbon exploitée à ciel ouvert.  Arian Selmani CC BY-SA 3.0

Jeudi, en ouvrant la 3e conférence environnementale, François Hollande a ainsi annoncé la suppression de tous les crédits à l'exportation accordés aux pays en développement dès lors qu'il y a utilisation de charbon. Cette décision a été unanimement saluée par les ONG présentes à la conférence, même si elles demandent à l'Etat d'être plus volontariste.

La France est aussi actionnaire d'entreprises publiques impliquées dans de nombreux projets liés au charbon dans les pays de l'Est et elle doit utiliser son rôle d'Etat actionnaire pour demander à EDF ou GDF l'arrêt de ces investissements, a réclamé Sylvain Angeraud, des Amis de la Terre.

Mi-2013, la France avait déjà mis fin aux subventions de l'Agence française de développement (AFP) aux centrales à charbon.

Lundi, c'est le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, qui a indiqué que les producteurs d'électricité du pays devrait baisser leurs émissions de gaz à effet de serre de 4,4 millions de tonnes par an entre 2016 et 2020. Une annonce importante dans un pays où les émissions de CO2 liées à la production d'électricité ont atteint 316 millions de tonnes en 2013, dont l'essentiel provient des centrales à charbon, qui représentent 46% de la génération allemande d'électricité.

Même les Etats-Unis, longtemps frileux à prendre des mesures contraignantes en faveur de l'environnement, ont fait un pas. En juin, le président Obama a appelé les centrales électriques à charbon du pays à réduire leurs émissions de CO2 jusqu'à 20% en 2020, par rapport à leur niveau de 2005. L'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA) doit finaliser courant 2015 de nouvelles normes sur les centrales à charbon qui pourraient provoquer la fermeture de certaines d'entre elles et retarder la construction de nouvelles unités.

Les Etats jouent donc désormais sur les deux leviers dont ils disposent: freiner les flux financiers vers le charbon pour influer sur les investissements hors de leurs frontières mais aussi renforcer les contraintes des producteurs sur leur propre territoire.

Tout cela à l'approche de la conférence internationale sur le climat de Paris fin 2015 qui doit aboutir à un accord multilatéral et un engagement mondial pour limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

L'enjeu est de taille. La part du charbon dans la production énergétique mondiale est d'environ 30%, soit la deuxième source d'énergie primaire derrière le pétrole. Et la demande continuera à croître de 15% d'ici à 2040, selon la dernière étude prospective de l'AIE (Agence internationale de l'Energie) publiée début novembre.  Mais les deux tiers de cette hausse auront lieu dans les dix prochaines années, nuance l'étude. Et elle commencera à diminuer en Chine, principal consommateur mondial, à partir de 2030, selon un récent accord entre Pékin et Washington.

Cette énergie est abondante et géopolitiquement sûre, avec des centrales électriques au charbon facilement intégrables dans des systèmes existants, expliquait fin 2013 la patronne de l'AIE, Maria van der Hoeven.

Selon un rapport récent de la Commission européenne, les subventions au charbon ont encore atteint 10,12 milliards d'euros en 2012 dans l'Union européenne, soit près de 20% de l'ensemble des subventions allouées au secteur de l'énergie.  Plusieurs banques multilatérales, comme la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, financent également des projets liés au charbon partout dans le monde.

Mais elles ne sont pas les seules. Dans un rapport publié en novembre 2013, l'ONG Banktrack indiquait que 89 banques privées ont financé à hauteur de 118 milliards d'euros l'industrie du charbon entre 2005 et 2013.




 Le charbon est une roche sédimentaire exploitée en tant que combustible et formée à partir de la dégradation partielle de la matière organique des végétaux. Il est actuellement une des principales ressources énergétiques de l'humanité. (Photo Affleurement naturel d'une veine de charbon bitumineux (sur le littoral de la Nouvelle-Écosse). Rygel, M.C. CC BY-SA 3.0)

Utilisé comme combustible dès le xie siècle, son extraction dans les mines a rendu possible la révolution industrielle au XIXème siècle. Depuis, il reste encore, en 2014, le second combustible fossile le plus utilisé dans le monde, derrière le pétrole.

 La formation du charbon : Au cours de plusieurs millions d'années, l'accumulation et la sédimentation de débris végétaux dans un environnement de type tourbière provoque une modification graduelle des conditions de température, de pression et d'oxydo-réduction dans la couche de charbon qui conduit, par carbonisation, à la formation de composés de plus en plus riches en carbone : la tourbe (moins de 50 %), le lignite (50 à 60 %), la houille (60 à 90 %) et l'anthracite (93 à 97 %). (Photo Affleurement naturel de couches successives de charbon (Plage d'Austinmer ; Australie, Nouvelle-Galles du Sud). Rygel, M.C. CC BY-SA 3.0)

La formation des plus importants gisements de charbon commença au Carbonifère, environ de -360 à -295 Ma.

Autrefois, il était appelé charbon de terre en opposition au charbon de bois.

 Le processus de transformation du charbon se nomme «carbonification» ou «houillification» et prend environ 300 à 500 millions d’années pour transformer un végétal (arbre...) mort en anthracite (le charbon ayant le plus grand pourcentage de carbone). (Photo L'anthracite, forme du charbon au plus haut rang d'houillification. Cornischong CC BY-SA 3.0)

Pour que le charbon se forme, il faut des conditions géologiques particulières. Une très grande quantité de débris végétaux doit s'accumuler dans une couche d'eau peu profonde et faible en dioxygène (environnement de type tourbière), ce qui permet à une partie de la matière organique d'échapper à l'action des décomposeurs.


 Convoyeurs et bâtiments de la mine de charbon de Jin Hua Gong (Datong, Shanxi, Chine). Peter Van den Bossche CC BY-SA 2.0

Romandie 27/11/2014 - Wikipedia

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Paris - Entreprises, banques et fonds d'investissement, surtout européens, multiplient ces dernières semaines les annonces de désinvestissement du secteur du charbon, encourageantes pour la réduction des émissions de CO2, mais qui pèsent encore peu face à l'appétit grandissant de certains pays émergents.

- Lundi, le groupe Total s'est engagé à sortir des activités qu'il possède dans ce secteur, notamment en Afrique du sud où le géant pétrolier intervient dans la production et la commercialisation du charbon.

- Fin mai, c'est le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, qui a indiqué se désengager des entreprises dont une part substantielle de l'activité est liée au charbon.

- Quelques jours plus tôt, l'assureur français Axa a annoncé le retrait de ses investissements dans les entreprises les plus consommatrices de charbon à hauteur de 500 millions d'euros d'ici à la fin de l'année.

- Il suivait de peu la banque Crédit Agricole qui a décidé de réduire son exposition au charbon, en ne finançant plus que certaines centrales sous certaines conditions.

- Même l'Église d'Angleterre (anglicane) qui gère 12,4 milliards d'euros d'actifs, veut abandonner ses investissements dans la plus polluante des énergies fossiles.

Si ces annonces sont importantes dans la perspective de la lutte contre les émissions de CO2, notamment par le signal qu'elles envoient, elles ne sont qu'une goutte d'eau.

Le charbon est toujours la colonne vertébrale de la production d'électricité dans le monde, affirmait en décembre la directrice exécutive de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Maria van der Hoeven.

Car, selon l'institution, la demande mondiale de charbon va continuer à croître d'ici à 2019, même si ce sera à un moindre rythme (+2,1% par an) qu'entre 2010 et 2013 (+3,3%).

Si la Chine, premier utilisateur mondial de charbon, a légèrement réduit sa consommation l'an dernier, selon les chiffres du cabinet Enerdata, le pays représentera encore les trois cinquièmes de la hausse de la demande d'ici à 2019. Fin 2014, le charbon était toujours à l'origine de 73% de la production électrique du pays.

Le pays a annoncé 500 gigawatts de projets de centrales à charbon dans les années à venir, indique Nathalie Desbrosses, responsable de l'analyse des marchés de l'énergie à Enerdata. C'est l'équivalent de plus de 500 réacteurs nucléaires.

Et d'autres émergents sont sur ses talons. L'Inde notamment, avec l'envol de sa consommation s'envoler de 11% l'an dernier, après une croissance de près de 7% en 2013. Le pays est en train d'investir massivement pour sortir d'une situation de sous-capacités de production d'électricité.

Depuis l'an dernier, le charbon représente 74% de son bouquet électrique, devant la Chine donc, et le pays est passé devant les États-Unis en volume de consommation.

Exemple emblématique: le vaste projet minier (11,8 milliards d'euros) du groupe indien Adani en Australie près de la Grande barrière de corail. Alors qu'une dizaine de banques européennes et américaines se sont engagées à ne pas le financer, le groupe a assuré que cela n'aurait aucune incidence sur ses opérations.

Outre l'Inde, la demande de charbon sera aussi tirée dans les prochaines années par d'autres pays d'Asie du sud-est, mais aussi le Japon et la Corée du sud, anticipe l'AIE.

Et même en Europe, l'attitude de certains États est ambivalente. En avril, le gouvernement norvégien a ainsi déboursé quelques 50 millions d'euros pour sauver la compagnie minière Store Norske, qui extrait du charbon dans l'Arctique.

Face à ce mouvement inéluctable mais insoutenable, selon l'AIE, une solution pour atténuer son impact sur les émissions de CO2 serait de développer la capture et la séquestration du CO2 et de concentrer les investissements dans des centrales à charbon plus efficaces, dites supercritiques.

Mais, selon une étude publiée il y a quelques mois dans la revue Nature, pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, il faudrait que la Chine et l'Inde renoncent à exploiter près de 70% de leurs réserves de charbon, l'Afrique presque 90%, l'Europe 78% et les Etats-Unis 92%.



Romandie 5/6/2015

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Paris - Plusieurs ONG, dont Les Amis de la Terre et Bank Track, ont accusé jeudi le Crédit Agricole d'incohérence climatique, lui reprochant de soutenir la construction d'une centrale à charbon en Croatie après avoir annoncé son intention d'arrêter de financer les mines de charbon.

Réagissant à ces accusations, la banque a affirmé n'avoir pris aucun engagement de financement du projet de centrale en question.  Elle a précisé dans un communiqué intervenir en tant que conseil pour Marubeni, promoteur (du projet), afin de le guider vers un projet responsable.

Selon Les Amis de la Terre (France et Croatie), CEE Bankwatch Network et Bank Track, la banque française soutient un projet de centrale à charbon en Croatie, Plomin C, qui est non seulement incompatible avec (ses) ambitions climatiques (...), mais enfreint aussi de nombreux points de sa politique sectorielle sur les centrales à charbon.

Le Crédit Agricole avait annoncé en mai son intention de ne plus financer les projets de mines de charbon ni les exploitants spécialisés dans cette activité.  La banque avait expliqué agir ainsi afin de réduire l'utilisation des énergies fossiles et de respecter l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C d'ici la fin du 21e siècle, rappellent les ONG dans un communiqué.

Plomin C, un projet de nouvelle unité pour la centrale déjà existante de Plomin, serait plus de quatre fois plus grande que l'unité qu'elle est censée remplacer et ferait plus que doubler la capacité totale de la centrale, indiquent les ONG. La centrale de Plomin est située à une dizaine de kilomètres de Rabac, en Istrie, à côté d'une zone protégée, précisent les ONG.

Selon Les Amis de la Terre et leurs partenaires, la banque est l'unique banque internationale à soutenir la construction de Plomin C, un projet évalué à 800 millions d'euros, son soutien s'exerçant via un mandat de conseil auprès de MarubeniNous apportons notre expertise et notre exigence en matière de centrale thermique à charbon, précise le Crédit Agricole dans son communiqué.

Affirmant vouloir être moteur dans la transition vers une économie plus sobre en carbone, la banque ajoute qu'elle annoncera d'ici à la fin de l'année de nouveaux engagements dans le secteur du charbon et de l'énergie.

Les ONG appellent à la mobilisation, notamment sur internet, pour un retrait immédiat du Crédit Agricole du projet en Croatie.


Romandie 10/1/2015

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Le Bourget (France) - De plus en plus d'investisseurs prennent leurs distances avec les énergies fossiles au nom du climat, mais les banques ont encore massivement financé le charbon toujours incontournable dans de nombreux pays, selon des rapports présentés mercredi à la COP21.

Ne plus investir dans les énergies fossiles n'est pas seulement une obligation morale par rapport au réchauffement climatique mais ça a aussi du sens économiquement, a estimé Stephen Heitz, président du fonds américain Rockefeller Brothers, qui a annoncé l'an dernier qu'il n'investirait plus dans des projets liés à ces énergies (pétrole, charbon, gaz). 




Les actifs basés sur les énergies fossiles sont désormais à risques et perdent de la valeur, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse de l'ONG 350.org, à l'origine d'une campagne de désinvestissements recensant les engagements dans ce sens des collectivités, établissements publics ou privés, banques ou assurances.




Plus de 500 institutions, représentant 3.400 milliards de dollars d'actifs, ont désormais renoncé à certains investissements dans les énergies fossiles, a souligné l'ONG à l'occasion de la conférence sur le climat du Bourget, près de Paris. Le montant global des sommes finalement désinvesties n'a pu être calculé, pour des raisons de confidentialité, mais l'association rappelle que ces institutions n'étaient que 181 en septembre 2014, preuve que la tendance s'affirme.

Lancée fin 2012, cette campagne a d'abord concerné des fonds gérés par des campus américains et des fondations caritatives, mais elle s'est élargie à des acteurs économiques plus importants, fonds de pension, banques, remarque Pascal Canfin, expert du World Ressource Institute (WRI).




La récente décision du géant allemand de l'assurance, Allianz, de réduire ses investissemenents dans les activités liées au charbon illustre le vrai changement culturel à l'oeuvre, ajoute cet ancien ministre français chargé du Développement.

Pour autant, un autre rapport est venu rappeler mercredi à quel point le charbon, que les anglophones appellent le King Coal, est encore central dans l'économie mondiale.




S'intéressant aux financements de quinze grandes banques européennes et américaines, plusieurs ONG (dont les Amis de la Terre) ont calculé que 257 milliards de dollars ont été alloués au charbon entre 2009 et 2014, soit 2,5 fois plus qu'aux énergies renouvelables. Les politiques des banques demeurent très insuffisantes pour répondre à l'urgence climatique, ont estimé ces ONG.




La conférence mondiale sur le climat a pour objectif d'aboutir à un accord universel permettant de contenir le réchauffement sous le seuil de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Pour tenir cet objectif, il faudrait laisser dans le sol 80% des réserves fossiles connues, selon les scientifiques.

Or ces énergies représentent encore quelque 80% de l'énergie consommée dans le monde et les deux-tiers de la production d'électricité. Et la demande mondiale de charbon va continuer à croître d'ici à 2019, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).




Une autre étude a rappelé mardi que si les 2.440 nouvelles centrales actuellement en projet ou en construction étaient effectivement mises en service, le monde serait davantage sur une trajectoire dépassant +3°C.

La réalité économique aujourd'hui, c'est qu'on continue à utiliser des énergies fossiles et même qu'on va continuer à en utiliser davantage, pas moins, a rappelé mercredi David Hone, conseiller sur le changement climatique chez le pétrolier Shell, au cours d'un débat dans l'espace des ONG de la COP21. Par exemple, d'ici à 2020, une nouvelle centrale à charbon ouvrira chaque mois en Inde, a-t-il souligné.




Depuis l'an dernier, le charbon représente 74% du bouquet électrique de l'Inde et le pays est passé devant les États-Unis en volume de consommation.




En matière de charbon, le sujet déterminant, c'est l'Inde, confirme Pascal Canfin. Le dernier marché du monde auquel se réfèrent les charbonniers, c'est l'Inde. Pour eux, l'Europe, c'est fini, les Etats-Unis c'est fini, la Chine elle-même a commencé à prendre le virage. On est au point de bascule, c'est pour ça que le signal qui va sortir de la COP21 est capital, conclut l'ancien ministre.


Romandie 2/12/2015

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