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Grippe aviaire : Quel virus est le plus dangereux ?

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Un nouveau foyer de grippe aviaire a été détecté aux Pays-Bas. Les autorités ne savent pas s'il s'agit du VIRUS H5N8, hautement pathogène, ou d'une autre variante de cette grippe.

L'épidémie de grippe aviaire continue de sévir aux Pays-Bas. Les autorités néerlandaises ont annoncé, dimanche 30 novembre 2014, la découverte d'un nouveau foyer de grippe aviaire dans un élevage de volailles dans l'ouest des Pays-Bas.

"Les volailles ont été infectées par un variante du virus H5 de la grippe, mais nous ne savons pas encore s'il s'agit ou non de la variété du virus hautement pathogène (ndlr : H5N8)", est-il précisé dans le communiqué le ministère de l'Economie.

H1N1, H5N1, et maintenant H5N8... Pourquoi ces virus sont-ils si redoutés ? Parce que les virus de type aviaire peuvent évoluer par cassure génétique et donner naissance à des virus totalement différents pour lesquels l’organisme n’a pas d’immunité. Les virus aviaires qui affectent les volailles domestiques sont de ceux-là et peuvent à l’occasion franchir la barrière des espèces et causer des maladies chez les humains et d’autres mammifères.

Les épidémies récentes :


  Infographie réalisée par Damien Hypolite pour Sciences et Avenir


. 2013 : H7N9, sous surveillance

En 2013, une épidémie de grippe H7N9 a sévit en Chine. Bilan : 133 cas au total et 45 décès, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au 13 août 2013. L'OMS a écarté le risque d'une pandémie en l'absence de transmission d'homme à homme, contrairement au précédent virus A (H1N1), mais reste en alerte.

S’il semble virulent chez l’homme où il provoque une forte pneumonie (caractérisée par de la fièvre, une toux, et un essoufflement), H7N9 ne cause que peu de symptômes chez les volailles qui le propagent. L’OMS estime qu’il n’est pas transmissible d’homme à homme.

BILAN : 45 décès recensés, VACCIN : en cours d'élaboration.


. 2009 : H1N1, le virus de la grippe A

Le virus de la grippe A ou H1N1 est apparu durant l’hiver 2008/2009 au Mexique et a rapidement sévi sur toute la planète. Ce n’est pas une grippe aviaire au sens où il s’agit d’un virus d’origine animale présentant une combinaison unique de gènes des virus de la grippe porcine, aviaire et humaine. L’un des plus grands élevages industriels de porcs, situé au Mexique, est suspecté, par la population locale fortement touchée et les autorités environnantes, d’être à l’origine de la pandémie.

Contrairement au virus H7N9, il existe une contagiosité interhumaine qui a permis au virus de se répandre sur toute la planète. La souche virale responsable a rapidement été isolée par l'OMS et transmise aux principaux industriels pharmaceutiques pour qu'ils développent dans les mois suivants les premiers vaccins.

La France a mis en place une politique de vaccination en 2009 aux résultats mitigés puisque seulement 5 millions de personnes ont été vaccinées pour 94 millions de doses commandées.

BILAN : 18.500 morts confirmés et jusqu’à 500.000 morts selon certains experts, VACCIN : disponible quelques mois après le début de l'épidémie. 


. 2005-2006 : H5N1, la grippe du poulet

Le virus de la grippe aviaire H5N1 a été repéré pour la première fois en 1997, lors d'une épidémie à Hong Kong, causant la mort de six personnes. Il est réapparu fin 2003, provoquant d'abord des épizooties - maladies touchant uniquement des espèces animales - chez les volailles dans plusieurs pays d'Asie, suivies des premiers cas humains.

Fort heureusement, les cas de transmissions inter-humaines sont restés rares et épisodiques mais les autorités sanitaires mondiales redoutent une mutation de ce virus. En effet selon l’Institut Pasteur le sous-type H5N1 a une grande capacité à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec des virus grippaux appartenant à d’autres espèces. Le risque de voir apparaître un nouveau virus capable de se transmettre d’homme à homme est à prendre en considération.

BILAN : environ 300 morts et des millions de volailles abattues, VACCIN : Pas de vaccin efficace disponible.


Les épidémies anciennes :

. 1968 : H3N2, la grippe de Hong Kong

Les virus humains qui circulaient seuls depuis 1957 appartenaient au sous-type A (H2N2). Lors de cet épisode épidémique, deux gènes dont un gène majeur ont été remplacés par leurs équivalents de virus aviaires : H3 a remplacé H2. Le nouveau virus s'est rapidement étendu aux pays voisins puis au monde entier en l'espace d’un an.

BILAN : 1 million de morts.


. 1957 : H2N2, encore une grippe asiatique

Le virus serait issu d’une recombinaison entre une souche humaine et une souche provenant de canards en Chine. Le virus a été identifié pour la première fois dans la province du Guizhou et s'est étendu à Singapour en février 1957. Il a atteint Hong Kong en avril, et les États-Unis en juin.

BILAN : 1 à 4 millions de morts.


. 1918 : H1N1, l’horreur après l’horreur

La grippe de 1918 ou grippe espagnole est la plus meurtrière de toute. Elle porte ce nom car l’Espagne qui était neutre durant la première guerre mondiale était un des seuls pays a communiquer sans censure sur le nombre de morts.

Cette pandémie est due à un virus H1N1 probablement passé directement des oiseaux à l’homme, sans passer par l‘étape de recombinaison chez un animal intermédiaire, comme le font les virus saisonniers de la grippe.

Les nombreuses autopsies de victimes de cette pandémie révélaient souvent des poumons remplis de liquide et gravement endommagés par des hémorragies importantes. Les virologues ont avancé l'hypothèse que la capacité du virus H1N1 à envahir les poumons s'expliquait par une virulence exceptionnelle.

BILAN : 20 à 40 millions de morts.


Maladie saisonnière ?La grippe est nettement plus fréquente et épidémique en hiver, sauf en zone équatoriale et lors de certaines pandémies. Ce phénomène est mal compris. Plusieurs explications sont exposées :

- diminution du taux d'UV en hiver, permettant une survie plus durable du virus dans l'environnement ;

- en période froide, rester plus souvent à l'intérieur, où l'atmosphère confinée et immobile maintient les micro-gouttelettes porteuses de virus, favorise leur transmission ;

- synergie possible avec diverses infections bactériennes favorisées à cette saison ;

- le faible taux d'humidité de l'air à l'intérieur durant l'hiver assèche davantage la muqueuse nasale, la rendant plus fragile et perméable à la pénétration du virus ;

- lien avec le phénomène de migration des oiseaux (certains oiseaux dont les canards peuvent être porteurs sains et tous les oiseaux sont vecteurs potentiels de grippe, et ils peuvent au retour de migration apporter des virus qui ont suffisamment muté les mois précédents pour être à l'origine d'une souche épidémique), mais les migrations sont pour partie plus précoces que les dates d'apparition de la grippe.

- caractéristiques virales : des expériences d’élevage et transmission du virus chez des cochons d’Inde élevés en environnement contrôlé montrent que 2 facteurs semblent déterminants :

     - la température ; l’air froid (5 °C) semble favoriser la transmission virale, qui est freinée à 20 °C et presque nulle à 30 °C. Le froid pourrait favoriser le virus en rendant le dégagement des voies respiratoires plus difficile (mucus plus épais et plus abondant).

     - l’hygrométrie ; un air sec (20 % à 35 % d’humidité relative) favorise également la contagion par l’air. Dans un air sec et froid, le virus grippal serait donc plus stable et plus durablement infectieux. Une température de plus de 20 °C associée à une humidité relative de plus de 50 % semble défavoriser la contagion (hors contact physique direct). Néanmoins, des foyers infectieux importants sont constatés en zone tropicale et équatoriale, chez la volaille et chez l'homme.

Confirmant ces résultats, mais leur donnant une autre explication, une étude du National Institute of Health américain, publié dans Nature Chemical Biology début 2008, indique que « le virus de la grippe est enveloppé d’une couche de molécules grasses qui durcit et le protège quand les températures baissent. Cette enveloppe, constituée de cholestérol, fond une fois que le virus a pénétré dans l’appareil respiratoire de sa victime, il peut alors infecter une cellule et se reproduire. Lorsqu’il fait trop chaud la couche protectrice ne résiste pas et le virus meurt, à moins d’être à l’intérieur d’un organisme, ce qui explique sa propension à sévir en hiver. […] Résultat : une température de 5 °C et un degré d’humidité de 20 % sont parfaits pour que les hamsters malades contaminent les autres. À 30 °C les chercheurs n’ont observé aucune transmission virale. »

Constat : La grippe saisonnière hivernale est en Europe toujours précédée d'une augmentation des rhinopharyngites chez les enfants, qui apparaît une semaine avant le début de l'épidémie grippale. Des chercheurs ont confirmé un phénomène observé par les praticiens, qui est qu’en hiver, un délai d’environ une semaine (4 à 10 jours) sépare le début des épidémies de rhinopharyngites chez l’enfant et l’apparition de la grippe saisonnière.

Historiquement parlant, la grippe serait apparue chez les oiseaux il y a environ 6 000 ans, la grippe humaine serait née vers -2500 en Chine avec le développement de la domestication des oiseaux, notamment des canards qui constituent le réservoir important des gènes viraux...

Pour conclure : La vaccination anti-grippale est considérée comme la meilleure prophylaxie (prévention). Outre l'hygiène :

- se laver les mains soigneusement et plusieurs fois par jour*
- se protéger et protéger les autres des projections (buccales ou nasales), 
- dans la mesure du possible, rester chez soi si l'on est malade** et éviter tout contact inutile avec des personnes non-malades,
- éviter toute atmosphère confinée, donc aérer aérer régulièrement les pièces. (Ces mesures (lavage de mains et masques chirurgicaux) sont surtout efficaces si elles sont prises très tôt dans le cours de la maladie).

la vaccination dans les pays où elle est accessible semble être la meilleure parade, avec des taux de protection par les vaccins de l'ordre de 60 % (jusqu'à 90 % pour la grippe saisonnière).  

Autre recommandation : En cas de découverte d'un cadavre d'oiseau sauvage, il faut éviter d'y toucher.


* au savon ou avec une solution hydro-alcoolique désinfectante pour les mains, surtout après tout contact physique direct avec une personne potentiellement infectée ou s'occupant d'un malade, ou avec des surfaces potentiellement contaminées par le virus.

**Si un individu sain cohabite avec un autre individu malade, il est fortement conseillé à l'individu sain de désinfecter tout objet ayant pu être contaminé par la personne malade (poignées de porte, ustensiles, etc.)  

Sciences et avenir 1/12/2014 - Wikipedia

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