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RWANDA : le sauvetage de la grue royale

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Le vétérinaire Olivier Nsengimana s'est lancé dans une entreprise d'ampleur : sauver de l'extinction l'oiseau aux plumes dorées, symbole de prospérité au Rwanda mais dont la population a diminué de 80%.

Elle a fière allure, la grue royale (Balearica regulorum). Son panache de plumes dorées, comme la poche rouge vif ornant son cou, en font un oiseau identifiable au premier regard. Mais le plumage est trompeur car l'animal est engagé dans une voie qui n'a rien, justement, de royale. L'oiseau, rencontré en Afrique australe et orientale, voit sa population chuter de façon dramatique. "Du Botswana à la Tanzanie, en passant par le Rwanda ou le Kenya, le nombre d'individus a baissé de 50% sur les trente dernières années", confirme Jean-Marc Pons, Maître de Conférences au Muséum national d'Histoire naturelle.

 La grue royale, symbole de richesse et de longévité au Rwanda, se caractérise par son panache de plumes dorées et la poche rouge vif qui orne son cou. ©️ Rolex Awards/Thierry Grobet

D'où viendra le salut pour cette espèce, officiellement classée "en danger" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ? De l'action concrète sur le terrain, répond un Africain de 30 ans : le vétérinaire Olivier Nsengimana s'est lancé, en effet, dans une opération de sauvetage de la grue royale pour laquelle il est parvenu à mobiliser jusqu'au gouvernement de son pays, le Rwanda, où la situation de la grue royale est encore plus précaire. Il n'y resterait plus qu'entre 300 et 500 oiseaux, établis principalement dans le marais de Rugezi, une zone protégée dans le nord. Soit une population en chute de 80% sur 45 ans.

 Le rwandais Olivier Nwengimana (avec les jumelles, au premier plan) est vétérinaire. Il s'est lancé dans une campagne de médiatisation pour protéger la grue royale. ©️ Rolex Awards/Thierry Grobet

"Vingt ans après le génocide (en 1994, NDLR), mon pays continue à se reconstruire, explique Olivier Nsengimana à Sciences et Avenir. Et mon gouvernement n'a pas beaucoup d'argent. Mais il a compris l'intérêt de mon projet et a payé des campagnes de sensibilisation de la population".

 La grue royale du Rwanda est menacée d'extinction.©️ Rolex Awards/Thierry Grobet

Ainsi, en septembre 2014, presse, radio et télé nationales ont fait la part belle à la grue royale. Objectif : encourager les personnes en possession de ces animaux à se faire connaître, afin que l'équipe d'Olivier Nsengimana puisse récupérer les oiseaux captifs. Il faut savoir que nombre de ces beaux oiseaux sont utilisés comme "ornements" dans les jardins de certains hôtels ou de riches propriétés...

 L'équipe d'Olivier Nsengimana pose des étiquettes sur les grues qui sont "utilisées" comme animaux domestiques dans certains jardins, notamment d'hôtels. Il n'y a aujourd'hui plus que 300 à 500 grues royales en liberté au Rwanda. ©️ Rolex Awards/Thierry Grobet

Olivier Nsengimana s'est déjà lancé dans la constitution d'une base de données nationales sur les grues récupérées à leurs "propriétaires". Un centre de réintroduction et d'élevage en captivité devrait prochainement être établi dans le parc national d'Akagera, au nord-est du Rwanda. C'est là que les oiseaux, trouveront refuge avant d'être définitivement relâchés dans la nature.

 Avant de s'investir pour la protection des grues royales, le rwandais Olivier Nsengimana a travaillé comme vétérinaire bénévole pour "Gorilla Doctors" - le gorille est emblématique de la faune en danger dans son pays. ©️ Rolex Awards/Thierry Grobet

Pour cette initiative, le vétérinaire rwandais vient de recevoir le prix Rolex à l'esprit d'entreprise d'une valeur de 50.000 francs suisses (comme Arthur Zang, inventeur du Cardio Pad). Un financement bienvenu, pour embrayer peut-être sur une "phase 2" du sauvetage de la grue. Qui passera forcément par la protection de son habitat naturel.

"Ce sont des oiseaux qui ont besoin de végétations hautes pour se reproduire et cacher leurs nids. Ils apprécient aussi les zones humides, où ils trouvent leur nourriture. Or l'agriculture et la pression démographique ont profondément bouleversé ces écosystèmes" explique Jean-Marc Pons. Le sauvetage de la grue royale passe par celui de son palais végétal...

A savoir : La grue royale n'est pas un animal migrateur. "Ses mouvements sont erratiques, confirme Jean-Marc Pons. Ils varient par exemple en fonction des régimes des pluies, où pour retrouver de la nourriture quand elle vient à manquer dans le lieu où l'oiseau se trouve". L'animal ne quitte donc pas les pays d'Afrique australe d'où il est originaire. Dans les régions centrales et occidentales du continent, vit une autre espèce, la grue couronnée (leur aire de distribution ne se recoupe pas) dont il est très proche.


 La Grue royale (Balearica regulorum) est une espèce de grands échassiers de la famille des Gruidae. Elle vit dans les savanes sèches au sud du Sahara en Afrique, mais elle niche dans des habitats un peu plus humides, et est également présente dans des régions herbeuse ou cultivée à proximité de lacs ou rivière comme au Kenya, en Ouganda ou au Rwanda. (Photo d'une grue royale en Tanzanie Matt Biddulph / Flickr - CC BY-SA 2.0)

Description La grue royale mesure environ 1 m de haut pour un poids de 35 kg et une envergure de 2 m. Le plumage est principalement gris avec des ailes blanches dont quelques plumes sont plus colorées. La tête est noire surmontée d'un panache de plumes dorées et les joues sont blanches avec une tache rouge sur le dessus. Elle possède un sac gulaire rouge extensible. Elle est perchée sur de longues pattes gris foncé aux larges pieds qui lui assurent un bon équilibre. (Photo gros plan sur la tête de la grue royale. Francis Franklin CC BY-SA 3.0)

Comportement et régime alimentaire Cette grue passe le plus clair de son temps à rechercher de la nourriture. Elle est omnivore, se nourrissant de plantes, graines, insectes, grenouilles, vers, serpents, petits poissons et œufs d'espèces aquatiques. (Photo grues royales (Tanzanie) en quête de nourriture. Noel Feans Flickr / CC BY-SA 2.0)

Elle se déplace en piétinant le sol afin de débusquer des insectes, rapidement repérés et attrapés. Ces oiseaux suivent parfois des ruminants afin de profiter de l'agitation pour repérer des proies.

La nuit est une période de repos, elle dort perchée sur un arbre

Reproduction Elle a une parade nuptiale faite de danses, de saluts et de sauts. Elle a un cri bruyant qui implique l'utilisation de son sac gulaire rouge. Elle émet également un son cacardé tout à fait différent des barrissements des autres espèces. (Photo Œufs de Balearica regulorum gibbericeps au Muséum de Toulouse. Didier Descouens CC BY-SA 3.0)

Le nid est une plate-forme d'herbe et autres plantes construit dans les hautes végétations de zones humides. La femelle y pond de 2 à 5 œufs. L'incubation est réalisée par les deux sexes et dure de 28 à 31 jours. Les poussins volent à partir de 56 à 100 jours.

 (En = en danger) La population globale, estimée, compte de 58 000 à 70 000 individus la rend assez courante dans son aire de répartition, néanmoins son habitat est menacé par le drainage, l'élevage intensif et les pesticides et dans certains pays elle est plus menacée que dans d'autres.

Ces menaces sont telles que le statut UICN de l'espèce est passer de vulnérable à en danger en 2012.



Sciences et avenir 2/12/2014 - Wikipedia

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