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MALADIE DE LYME : n'achetez pas ou n'offrez pas d'écureuil de Corée

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Plus de 10 000 écureuils de Corée ont été dénombrés dans la  forêt de Sénart. Et ils prolifèrent dans la région parisienne. Des recherches du Muséum national d’histoire naturelle montrent que cet écureuil a huit fois plus de risques de transmettre la  maladie de Lyme via les tiques qu'il porte que les autres rongeurs. Mais l’interdiction de la vente en animalerie de cette espèce invasive se fait attendre.

Le tamia de Corée est un charmant écureuil vendu comme animal de compagnie. C’est même le seul écureuil que l'on peut acheter en animalerie. Autorisé à la vente depuis les années 1960, il est considéré aujourd’hui comme une espèce invasive.


 Tamia rayé (Tamias striatus). gillesgonthier CC BY-SA 2.0

Car le petit rongeur étant farouche, il n'est pas rare que ses propriétaires le relâchent dans la nature après avoir subi quelques morsures. Résultat : on compte une dizaine de populations bien établies dans les forêts françaises, principalement dans la région parisienne (voir la répartition sur le site Ecureuils de France). La forêt de Sénart réunit à elle seule entre dix mille et vingt mille individus.

Or, l’écureuil de Corée, ou tamia, pose un problème de santé publique. Une équipe du Museum national d’histoire naturelle (MNHN) a découvert que cet animal contamine huit fois plus de tiques que les rongeurs forestiers. La maladie de Lyme, ou borreliose, est une pathologie infectieuse, non contagieuse, causée par une bactérie transmise à l’homme par les piqûres de tiques.

Les chercheurs savent que les tamias sont plus souvent porteurs de la bactérie et qu'ils hébergent dix à cent fois plus de tiques que les petits rongeurs comme les mulots ou les campagnols. Mais ce qui leur a mis la puce à l'oreille, c'est la réputation de l'écureuil rayé, le parent américain du tamia, un véritable réservoir à borreliose.

 Jean-Louis Chapuis, biologiste au MNHN qui a dirigé ces recherches, suit avec inquiétude la propagation de l’écureuil de Corée en France. Selon lui, la meilleure chose à faire serait d’interdire la vente de l’animal. Mais les animaleries s’y opposent et, jusqu'à présent, elles ont eu gain de cause. (Photo Tamia rayé, vu de dessus. Dickbauch CC BY-SA 3.0)

Mais les animaleries vont devoir plier. Un règlement européen, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015, impose aux Etats de gérer l’introduction et la propagation des espèces invasives. Si la liste des espèces n’est pas encore arrêtée, selon Jean-Louis Chapuis l’écureuil de Corée en fera partie.

S’il est avéré que l’écureuil de Corée joue un rôle dans la propagation de la borreliose, il est aujourd’hui difficile d’en mesurer l’impact sanitaire. Le suivi épidémiologique de cette maladie reste embryonnaire: moins de 1% des médecins français participent à la veille sanitaire des malades de Lyme. L’Institut national de la veille sanitaire (INVS) estime que la France compte plus de 25 000 nouveaux cas de borreliose chaque année.

Souvent considérée comme une maladie émergente à cause de l’augmentation du nombre de cas en Europe, la maladie elle-même est mal connue. Par ailleurs, les rongeurs ne sont pas le seul facteur de la propagation de la maladie. Les cervidés favorisent la prolifération des parasites et donc les risques d’infection. Cette corrélation expliquerait une forte incidence de la maladie de Lyme dans les régions où il existe une large population de chevreuils, comme l’Alsace, selon Jean-Louis Chapuis.


NovEthic 19/12/2014

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