Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Un oiseau recouvre ses oeufs avec des bactéries qui protègent l'embryon

Messages recommandés

Des chercheurs de l'Université de Grenade et du Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques (CSIC) ont découvert que les huppes recouvrent leurs oeufs avec une graisse qu'elles-mêmes secrètent, chargée de bactéries mutualistes qui les protège d'infections par pathogènes et augmente leur possibilité d'éclosion. Que l'on sache, ce comportement ne se produit que chez cet oiseau. L'étude a été publiée dans la revue Journal of Animal Ecology.

 Huppe fasciée (Upupa epops). Arturo Nikolai Flickr / CC BY-SA 2.0

La sécrétion est retenue par une structure spécialisée de la coque et qui augmente leur chance d'éclosion. À cette date, ce comportement ne se produit que chez cette espèce d'oiseau. Il s'agit d'un mécanisme pour protéger ses oeufs d'infections par pathogènes.


 Huppe africaine (Upupa epops africana). Nick Scott-Smith,Flickr / VV BY-SA 3.0


Au cours de leur étude, les scientifiques ont empêché plusieurs femelles de huppes d'imprégner leurs oeufs avec cette substance présente à l'intérieur d'une glande dénommée uropygienne. Ils ont ainsi relevé que la quantité de bactéries pathogènes qui se trouvait à l'intérieur des oeufs dont l'éclosion a échoué était majeure dans les nids dans lesquelles ont avait empêché expérimentalement les femelles d'utiliser leur sécrétion que dans ceux où on le leur a permis, ce qui indique clairement que la sécrétion représente une barrière contre l'introduction de pathogènes à l'intérieur de l'oeuf.

 Huppe de Madagascar (Upupa marginata). frank wouters Flickr / CC BY-SA 2.0

D'autre part, non seulement le sécrétion dans son ensemble, mais particulièrement les bactéries produisant des bactériocines (petites protéines antimicrobiennes) dans cette sécrétion, les entérocoques, s'avèrent bénéfiques pour les embryons en développement. Et plus la quantité d'entérocoques était élevée dans les coques des oeufs et dans les sécrétions des femelles, plus grand était le succès de l'éclosion.

Tel que l'explique un des auteurs de cette étude, le professeur de Zoologie de l'UGR Manuel Martín-Vivaldi, ces dernières années on a mis en évidence dans le domaine de l'écologie évolutive "le rôle important que jouent les bactéries, non seulement comme agents infectieux capables de produire des maladies, mais aussi comme alliés des animaux et d'autres êtres vivants dans leur lutte contre les maladies dû à leur extraordinaire capacité de synthétiser des composés possédant des propriétés antimicrobiennes.

Dans le cas de la glande uropygienne de la huppe, les scientifiques ont vérifié que la composition de la sécrétion qu'elle génère est très différente de celle des autres oiseaux et, dans une large mesure, est due à l'action des bactéries qui vivent dans sa glande.

 Cette étude  a également mis en évidence que les huppes pondent des oeufs ayant  un caractère exceptionnel (encore inconnu chez toutes les autres espèces d'oiseaux) : a présence sur leur superficie d'innombrables petites dépressions qui ne traversent pas complètement la coque et semblent servir spécifiquement à retenir la sécrétion avec des bactéries qui recouvrent l'oeuf. (Photo, comme indiqué, oeufs de huppe. fotoparus Vasiliy Vishnevskiy)

"Avec cette expérimentation nous avons vérifié que si les femelles peuvent utiliser leur sécrétion, à la fin de l'incubation ces cratères se retrouvent pleins d'une substance dans laquelle on peut apprécier des bactéries imbues, tandis que si nous empêchons l'utilisation de la sécrétion, les cratères sont vides à la fin de l'incubation", souligne Martín-Vivaldi.

Tous ces résultats montrent que, chez cette espèce d'oiseau, "la stratégie reproductrice a évolué en rapport à l'utilisation de bactéries qui peuvent s'avérer bénéfiques pour la production de substances antimicrobiennes, qu'elle produist dans sa glande et applique sur ses oeufs spécialement conçus pour les retenir.

Actuellement, les scientifiques grenadins cherchent à déterminer la composition complète de la communauté de bactéries qui vivent dans la glande, le mode d'acquisition de ces symbiotes et les types de composés antimicrobiens qui synthétisent ces bactéries capables de protéger les embryons en développement.

Cette découverte permettra de mieux comprendre comment fonctionnent les interactions mutualistes entre animaux et bactéries bénéfiques, de aussi de détecter de nouvelles substances antimicrobiennes potentiellement utilisables en médecine ou pour la conservation d'aliments.





La Huppe fasciée (Upupa epops) est l'une des trois représentantes de la famille des Upupidae et du genre Upupa. Les deux autres espèces, la Huppe africaine Upupa africana et la Huppe de Madagascar Upupa marginata, ont longtemps été considérées comme des sous-espèces de la Huppe fasciée. Ces espèces sont parfois placées par certains auteurs dans leur propre ordre, les Upupiformes.

La Huppe fasciée peuple les régions chaudes et tempérées de l'Ancien Monde et fréquente les jardins, les vergers et les vignes ainsi que les zones ouvertes de terre nue ou d'herbe rase où elle peut aisément se nourrir.  

 Huppe fasciée au sol (France). Luc Viatour CC BY-SA 3.0 

Les huppes européennes migrent en général jusqu'en Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison de l'hémisphère Nord. L'hivernage est rare et accidentel en France, les rares cas signalés concernent probablement des oiseaux blessés ou affaiblis. Son retour en France se fait dès la fin février dans le Sud, en mars ou avril dans les régions plus septentrionales. Elle quitte ces latitudes dès qu'elle a terminé sa nidification, au mois d'août et plus rarement en septembre.

Elle mesure de 26 à 32 cm de long (bec : de 5 à 6 cm) pour une envergure d'environ 45 cm et un poids de 60 à 80 g. Sa longévité est d'environ 11 ans. La huppe fasciée est donc un oiseau de taille moyenne. Son plumage est orangé (femelle légèrement plus terne), barré de noir et blanc sur les ailes et la queue. Elle possède une huppe érectile, longue, orange, se finissant par du noir. Son bec est long, mince et recourbé. Ses ailes sont larges et arrondies, et ses pattes courtes mais puissantes. C'est un oiseau peu farouche mais qui se tient à bonne distance de l'observateur humain.

 Huppe fasciée sur une branche de bois mort. Luc Viatour CC BY-SA 3.0

Essentiellement insectivore, la huppe capture la grande majorité de ses proies au sol. Diverses espèces d'insectes (scarabées, grillons, fourmis, courtilières, chenilles, larves diverses, etc.) et de petits invertébrés (mille-pattes, limaces, escargots dont elle casse la coquille) figurent à son menu, mais elle recherche spécialement les insectes colonisant les bouses et déjections de mammifères, qu'elle attrape grâce à son long bec recourbé. Il lui arrive aussi de capturer de temps en temps des insectes en vol et sur/ou dans le bois-mort au sol et sur pied. Elle se nourrit aussi de sauterelles, criquets et petits serpents. Les anciens égyptiens la nommaient "Le purificateur d'Égypte".

La huppe niche dans un trou d'arbre ou de rocher. Elle occupe parfois certaines constructions (bergeries, fermes et même des pavillons modernes), ainsi que les nichoirs artificiels et fréquemment d'anciennes loges de pics mais se contente souvent d'une anfractuosité ou l'ouverture se réduit à une simple fissure. Les déjections que les parents n'enlèvent pas font fuir les prédateurs par leur odeur.

 Une huppe fasciée perchée sur un arbre, en France. Luc Viatour CC BY-SA 3.0

En Europe, la huppe fait parfois deux couvées par an. La ponte a lieu en mai-juin: les 5-6 œufs, blanc grisâtre ou verdâtre, sont pondus sur le sol recouvert de quelques légers matériaux (plumes ou mousse). L'incubation est de l'ordre de 16 à 18 jours. 

Ses sous-espèces identifiées reouvrent un vaste territoire : 

- Upupa epops ceylonensis : des contreforts de l'Himalaya au Sri Lanka et au Bangladesh

- Upupa epops epops : nidification du Maghreb à l'Europe du Sud, de l'Ouest et du centre jusqu'en Sibérie orientale et en Chine, hivernage en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est.

- Upupa epops longirostris : de l'Assam au Viêt Nam et au Sud de la Chine jusqu'en Thaïlande.

- Upupa epops major : Égypte, Est de la péninsule arabe.

- Upupa epops senegalensis : du Sénégal à la Somalie.

- Upupa epops waibeli : du Cameroun au Sud-Ouest du Kenya.

 Huppe fasciée posée sur une branche de peuplier.un matin de juin 2007. Gérard JOYON CC BY-SA 3.0

Deux autres sous-espèces, mais séparées des précédentes : 

- Upupa epops africana, dorénavant Upupa africana : du Sud de la République démocratique du Congo à l'Ouganda et au centre du Kenya, jusqu'au Sud de l'Afrique du Sud.

- Upupa epops marginata, dorénavant Upupa marginata : Madagascar.





Techno Sciences 23/12/2014 - Wikipedia

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...