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«La consommation de produits issus du baobab n'est pas un danger pour l'espèce»

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De la boisson au baobab pour être fort, de la poudre de baobab pour avoir la pêche, des huiles de baobab pour de beaux cheveux… La vague du Baobab est en train de déferler sur l'Europe. 

En poudre ou en boisson énergétique, le baobab pourrait être l’aliment vedette de 2015. Le fruit du baobab, surnommé «pain de singe», ne semble pas très appétissant sous sa coque dure... Mais sa pulpe peut-être réduite en poudre à incorporer dans les boissons, sauces ou yaourts auxquels elle donne un petit goût citronné. «C’est une excellente source de vitamine C qui protège également les cellules de l’oxydation liée au stress et contribue à la formation du collagène de la peau», explique le phytothérapeute Tipper Lewis au Huffington Post.

 Le pain de singe est le surnom du fruit du baobab (parce que les singes apprécient également ce fruit...). JackyR CC BY-SA 2.5

Avec deux fois plus d’antioxydants que la baie de Goji, la poudre de baobab aiderait à récupérer après un effort, à se concentrer ou à renforcer le système immunitaire. Toutefois, diététicienne Marie-Laure André met en garde les utilisateurs de compléments alimentaires : «Le risque d'avoir un excès de certains nutriments peut être aussi nocif que le manque. Une alimentation saine et équilibrée, avec des produits de saison, couvre naturellement tous les besoins nutritionnels».

 Des baobabs au Botswana. - Gallo Images / Rex Feat/REX/SIPA

Pascal Danthu, directeur régional à Madagascar du Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), a répondu aux questions de 20 Minutes à propos de l’avenir des baobabs.

Q: La consommation de produits issus du baobab peut-elle nuire à l’espèce?

R:
A priori, ce n’est pas un danger. L'espèce africaine qui donne la pulpe que l’on trouve en France n’est pas menacée de disparition. Cette pulpe est extraite des fruits, enlever les fruits sur un baobab, ce n’est pas pire que pour un pommier. Si on a une gestion durable du baobab et qu’on n’élimine pas complètement tous les fruits mais qu’on en laisse quelques-uns pour la reproduction, il n’y aura pas de problème. Laisser quelques cabosses sur les arbres pour assurer leur régénération naturelle devrait permette d’en assurer la pérennité.

Q: Le baobab est-il utilisé par les populations locales?

R: Le baobab est largement utilisé en Afrique. Les populations sahéliennes consomment ses fruits, on produit des huiles de baobab, les feuilles sont très largement consommées comme fond de sauce et l’écorce sert depuis longtemps à faire des cordages. Il n’y a que le bois, spongieux et gorgé d’eau, qui n’a que peu d’utilité

On doit pouvoir trouver un équilibre entre l’utilisation locale et la vente sur d’autres marchés. Tout dépend de l’ampleur de ces derniers.

Q: Certaines espèces de baobab sont néanmoins menacées de disparaître. Pourquoi?

R:
Sur les six espèces endémiques de Madagascar, trois sont en liste rouge à cause du changement climatique, qui tend à réduire leur aire de répartition, et de la déforestation. A Madagascar, le baobab est une espèce forestière donc si on détruit la forêt, même si on laisse le baobab car son bois est mauvais, il est mal en point car isolé.

 Un éléphant sous un baobab en Taanzanie. Ferdinand Reus CC BY-SA 2.0


Le baobab africain (Adansonia digitata) est la plus connue des huit espèces de Baobab. C'est un arbre africain à caudex du genre Adansonia et de la famille des Bombacacées, selon la classification classique, ou des Malvacées, selon la classification phylogénétique. Sacré pour plusieurs cultures, c'est aussi un arbre à palabres qu'il est malvenu ou sacrilège de couper. C’est l’arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et l’emblème de la Guinée.

 Gros plan sur l'écorce d'un baobab. Atamari CC BY-SA 3.0 


L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de circonférence ! Il présente au sommet du tronc une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles neuf mois sur douze (en tout cas, les feuilles sont absentes tout au long de la saison sèche, ce qui peut représenter une longue période dans les zones où la saison des pluies est courte).

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, ce qui lui confère un aspect presque luisant lorsqu'elle est vue de loin, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer. Le bois, quant à luin est mou et spongieux.

 Adansonia digitata a un caractère botanique unique dans le genre Adansonia : des fleurs blanches pendantes, au contraire des autres espèces à fleurs érigées. Ces fleurs mesurent environ 15 cm de diamètre et sont suspendues au bout d'un long pédoncule. La floraison a lieu durant les deux premiers mois de la saison des pluies. Les fleurs éclosent à la tombée de la nuit et fanent au petit matin. En s'ouvrant, elles émettent à ce moment un parfum puissant qui attire les chauves-souris qui, deux mois durant, assurent une pollinisation croisée efficace. (Photo fleur de baobab (dans un jardin botanique de Miami) Scott Zona Flickr / CC BY-SA 2.0)

 Le fruit du baobab (pain de singe) se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 200 mm, voire 30 cm de long. Il est entouré d'une coque assez dure, ligneuse, et contient des graines enrobées d'une pulpe déshydratée. Ce fruit est très riche en vitamines B1 et C et en antioxydants et contient deux fois plus de calcium que le lait. (Photo fruits immatures de baobab Forest & Kim Starr CC BY-SA 3.0)

 La feuille de baobab est, elle, riche en protéines et minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc) et se consomme en bouillie. (Photo Feuilles de baobab. Forest & Kim Starr CC BY-SA 3.0)

Le baobab a une longévité exceptionnelle, puisqu'on peut rencontrer des spécimens âgés de près de 2 000 ans...

C'est un arbre africain (sensible au gel) typique de la savane arborée sèche, où on le rencontre en compagnie d'acacias, tamariniers et albizias. Son aire de distribution va du Sahel, surtout au Sénégal. On le trouve aussi sur l'île de Madagascar. Il est absent des forêts ombrophiles d'Afrique centrale.

Utilisations en médecine traditionnelle

Fruit : La décoction de la pulpe sèche du fruit ("jus de bouye") est utilisée comme antidiarrhéique pour ses propriétés astringentes (Afrique de l'Ouest, Afrique australe). Elle est également utilisée comme fébrifuge et dans l'hémoptysie. La pulpe a été utilisée contre le paludisme. La pulpe est préparée en porridge dans l'agalactie (insuffisance de lait).

Feuille : La feuille est utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme. (A noter : La feuille sert de fourrage pour le bétail durant la saison sèche, et le tourteau résultant de l'extraction d'huile peut être utilisé en alimentation animale).

Ecorce : L'écorce a été utilisée comme fébrifuge.



Les baobabs de Madagascar : Madagascar possède une flore endémique réellement unique au monde rapportée à la superficie du pays. Sur les 4220 espèces d'arbres et de grands arbustes malgaches, 96 % sont endémiques, soit un niveau extraordinairement élevé d'endémisme spécifique. 

  Le Baobab de Grandidier (Adansonia grandidieri) : C'est la plus grande des six espèces de baobabs endémiques de Madagascar. Certains individus atteignent 30 mètres de hauteur et 7,5 mètres de diamètre. L'espèce est classée en danger d'extinction sur la liste rouge de l'UICN. (Photo Bernard Gagnon CC BY-SA 3.0)


 Le Baobab de Perrier (Adansonia perrieri). Cette espèce, endémique de Madagascar, est en voie de disparition, elle est répertoriée comme en danger (EN) par l'UICN. (Photo Olga Andrianaivo-Golz und Peter Golz / bihrmann)

 Le Baobab Fony (Adansonia rubrostipa) est typique des forêts sèches de Madagascar, capable de faire des provisions d'eau dans son tronc qui évoque celui d'un petit baobab. L'espèce est là encore répertoriée comme quasi-menacée (NT) par l'UICN. (Photo C.Michael Hogan CC BY-SA 2.5)

 Le Baobab de Suarez (Adansonia suarezensis), originaire de Madagascar, est en voie de disparition. L'espèce est également répertoriée en danger d'extinction (EN) par l'UICN.  (Photo masindrano GFDL)

 Le baobab za (Adansonia za). Cette espèce de baobab, endémique de Madagascar, est presque menacée. La perte de son habitat est critique, répertoriée par l'UICN comme une espèce quasi-menacée (NT). (Photo Hectonichus CC BY-SA 3.0)


 Le Baobab de Madagascar (Adansonia madagascariensis) Contrairement aux six autres espèces malgaches, cette espèce n'est pas endémique de Madagascar. On la trouve aussi naturellement à Mayotte, où seulement quelques individus sont établis, faisant de l'île de l'archipel des Comores le seul endroit au monde hors de Madagascar où l'on trouve deux espèces de baobabs. L'espèce est considéré quasi-menacée (NT) et répertoriée comme telle par l'UICN.




20 Minutes 20/1/2015
- Wikipedia

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Des chercheurs ont percé le secret de l'extraordinaire longévité des baobabs d'Afrique en s'intéressant à l'étrange cavité d'un spécimen mozambicain âgé de 900 à 1400 ans, formé par plusieurs pousses ayant fusionné.


 Ce baobab creux, situé sur la frontière du Mozambique, est en fait composé de plusieurs tiges fusionnées, révèle une nouvelle étude. ROXANA PATRUT / A. PATRUT ET AL / PLOS ONE 2015 ( CC-BY 4.0 )

Le baobab de Lebombo, emblématique des nombreux baobabs dont la silhouette massive et les branches ressemblant à des racines ornent les savanes arides du continent, affiche l'honorable circonférence de 21,44 mètres, selon un article publié récemment par la revue scientifique PLoS One. Situé près du célèbre parc sud-africain Kruger, l'arbre est sur un sentier écologique fermé aux touristes.

«Il a un aspect singulier avec de longues branches évoquant des défenses de mammouths», précisent les sept auteurs, qui ont cependant délaissé la poésie de ses branches pour effectuer un carottage du tronc à l'aide d'une petite foreuse.

Les recherches ont démarré en 2005 pour «comprendre les aspects controversés ou méconnus de l'architecture, de la croissance et de l'âge du baobab», en latin Adansonia Digitata.

 Le creux à l'intérieur du baobab est assez grand pour contenir plusieurs personnes. STEPHAN WOODBORNE / A. PATRUT ET AL / PLOS ONE 2015 ( CC-BY 4.0)

Des échantillons ont été collectés depuis l'intérieur de la cavité, et d'autres en forant depuis le pourtour extérieur du tronc. Et là, surprise, la datation au carbone a révélé que la partie la plus âgée de l'arbre était prélevée depuis l'intérieur de l'arbre. Sur les autres espèces d'arbres, la partie la plus âgée part de l'écorce pour rajeunir à mesure que l'on va vers son coeur. «La seule explication possible pour cette découverte est que ces cavités, que nous appelons fausses cavités, sont en réalité des espaces naturellement vides (qui n'ont jamais été remplis par du bois) entre plusieurs pousses disposées suivant une forme circulaire et qui ont fusionné», ajoutent-ils.

L'exercice de datation au carbone a été répété sur d'autres baobabs à fausse cavité, aboutissant à la même conclusion. «Nous avons trouvé que cette nouvelle architecture permet aux baobabs d'atteindre une taille plus large et un âge plus avancé», soulignent les auteurs.

Quant au baobab de Lebombo, cette recherche le fait entrer au panthéon des plus vieux arbres du continent: son apparition remonterait à l'an 600, ce qui en fait «l'un des plus vieux baobabs d'Afrique».


LaPresse.ca 19/2/2015

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