L'Algérie abrite près de 1.500 zones humides dont 50 sites classés

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Le plus grand pays d’Afrique accueille 1.451 zones humides sur son territoire, réparties du nord au sud sur trois millions d’hectares, soit plus d’1% de la surface du pays. Cette richesse naturelle n’a pas toujours été bien protégée par le pays mais aujourd’hui l’Algérie cherche à préserver durablement ce trésor écologique à travers la mise en place d’une stratégie nationale, a annoncé, mardi 2 février, le Directeur de la protection de la faune et de la flore, Abdelkader Benkhira, à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides.

 Gué dans l'Est des Marais de la Macta (Algérie). Son cours est entouré de marais (20 000 ha) partiellement drainés entre 1958 et 1962. Actuellement, les zones marécageuses subsistantes constituent une réserve naturelle où la faune et la flore (nombreuses espèces d'oiseaux) sont en principe protégées. Dans l'Est oranais, et avec la sebkha d'Arzew, les marais de la Macta constituent une zone humide d'importance internationale (zone Ramsar). Dans les zones les plus longtemps submergées, on trouve notamment le Scirpe maritime (Scirpus maritimus L.). Dans le fond, à gauche, on aperçoit les collines séparant les marais de la Macta de la sebkha d'Arzew. Maxime Metzmacher CC BY-SA 3.0

"Depuis le 11 janvier, l’Algérie a lancé une stratégie nationale pour la préservation des zones humides, avec plus de 17 secteurs impliqués, afin de se doter d’une réelle politique de gestion durable des zones humides", a souligné Abdelkader Benkhira sur les ondes de la radio algérienne.

 La Sebkha est un lac salé et temporaire d'Algérie situé dans le Nord-Ouest du pays, au sud de l'agglomération oranaise. Celle-ci a pris de l'ampleur ces dernières années se trouvant ainsi entre trois Wilaya (Préféctures) Sidi Bel Abess , Aîn Témouchent et Oran. La Sebkha d'Oran est un lac sujet à la convention RAMSAR. La Sebkha est alimentée par un réseau hydrographique qui afflue principalement des massifs du Tessala et du Murdjajo. Cependant l’eau de cette zone est salée. Le lac, qui forme une pellicule d'eau de 10 à 30 cm variant suivant la pluviométrie, s’assèche complètement durant l’été suite à une très forte évaporation et à la sécheresse qui frappe la région. Mbelkahla2 FAL

Le gouvernement a adopté une nouvelle politique visant à insuffler une dynamique à ces zones humides, conformément à la convention Ramsar qu’elle a signée en 1982, avait pour sa part déclaré la ministre de l’Environnement, Dalila Boudjemâa, en marge des festivités de la célébration de la journée mondiale des zones humides.

 Le chott Melrhir au Sud de Still. Il a une surface d'environ 6 700 km² et il est le plus grand lac d'Algérie. Dû à une forte évaporation, il devient régulièrement un désert de sel. Le chott Melrhir est une zone humide protégée par la Convention de Ramsar. Yelles CC BY-SA 3.0

50 sites sont classés et 10 en cours de classement : "Nous sommes actuellement à 3 millions d’hectares de zones humides identifiées et classées d’importance internationale", a indiqué Abdelkader Benkhira précisant que sur les 1.451 zones répertoriées à travers le pays, 50 sites ont déjà été classés et dix autres sont en cours de valorisation, dont six ont été classés Ramsar sur la base de leur situation géographique.

 Le lac salé Mzouri (ou en arabe Sebkhet El Zemoul) est un lac du nord est de l’Algerie a Oum-El-Bouaghi dans la commune Ouled Zouaï. Il constitue la plus grande zone de nidification de flamants de la Méditerranée et couvre une superficie de 6765 ha. Le site se trouve sur la liste de la convention de Ramsar.Reda Kerbouche CC BY-SA 2.0

 Le lac Tonga est un lac d'eau douce en communication avec la mer Méditerranée par le canal artificiel Messida. Il est d'une superficie de 2700 hectares et est situé à l'extrême nord-est du Parc National d'El Kala. Le lac est classé zone humide d'intérêt mondial aux termes de la convention de Ramsar (Unesco) depuis 1983 et zone intégrale du Parc national d'El Kala. Il y a 82 espèces végétales recensées dont 32 sont classées d'assez rares à rarissimes.  On y trouve entre autres mammifères des loutres et des Cerfs de Barbarie. Cette espèce de cerfs n'est présente qu'en Algérie et en Tunisie. Photo Facebook Biodiversité algérienne

Les sites classés concernent, entre autres, les oasis de Tamentit à Béchar, le lac Tolga à El Tarf, le barrage de Boukara à Tissemsilt, le lac de Réghaia à Alger, Dhaya Elmersi à Oran, le lac Sidi M’hamed Ben Ali à Sidi Bel Abbès et le Chatt El Hodhna à M’sila.

Depuis 1900, près de 60% des zones humides ont disparu à travers le monde, limitant ainsi l'accès à l'eau douce pour l'équivalent de deux milliards d'êtres humains.




Huffington Post Maghreb Algérie 6/2/2015