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Une fougère des Pyrénées fruit du croisement de 2 espèces qui ont divergé il y a 60 millions d'années !

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Une fougère retrouvée dans les Pyrénées est le fruit du croisement de deux espèces qui n’ont pas interagi depuis 60 millions d’années.

"Se reproduire après une si longue rupture évolutive s’apparente à une hybridation entre un éléphant et un lamantin ou entre un humain et un lémurien ! " s’étonne Kathleen Pryer de l’université Duke, en Grande-Bretagne. C’est pourtant bien ce que révèle l’analyse génétique de cette fougère vert pâle découverte sur le sol d’une forêt des Pyrénées : elle est le fruit d’un croisement de deux espèces qui ont divergé il y a près de soixante millions d’années.

 La fougère découverte dans les Pyrénées. Harry Roskam.

La fougère des Pyrénées est le fruit d’un croisement entre une fougère du chêne (Gymnocarpium dryopteris) et une fougère fragile (Cystopteris fragilis) ont montré les analyses phylogénétiques. Ces deux espèces coexistent dans une grande partie de l’hémisphère nord mais elles ont divergé il y a près de soixante millions d’années. 

 "Pour la plupart des gens, elles ressemblent à deux fougères mais pour les spécialistes ce sont deux groupes vraiment différents" souligne Carl Rothfels, de l’université de Californie-Berkeley. "Pour la majeure partie des espèces animales et végétales, il faut au maximum quelques millions d’années pour qu’apparaisse une incompatibilité sexuelle après la divergence" ajoute-t-il. Le croisement génétique à l’origine de cette fougère hybride est donc particulièrement remarquable. Il fait d’ailleurs l’objet d’un article publié dans le journal American Naturalist(Photo Cystopteris fragilis ou Cystoptère fragile apprécie les milieux humides, mais elle est résistante à la sécheresse et au froid. La face inférieure de la feuille est couverte de sores contenant les sporocystes. Stan Shebs CC BYSA 3.0)

 Le système reproductif des fougères pourrait expliquer pourquoi certaines espèces restent interfécondes après autant de millions d’années. Alors que de nombreuses plantes à fleurs ont besoin d’oiseaux, d’abeilles ou d’autres animaux pour transporter leurs gamètes, les fougères utilisent elles le vent et l’eau. Or, oiseaux et insectes sont très sélectifs dans le choix des plantes. Si l’évolution modifie la forme des fleurs par exemple, ils n’iront peut-être plus la butiner favorisant ainsi la spéciation. (Photo Rochers, forêts riches en fougères, bords de chemins et talus, clairières, sur substrats siliceux. Etages subalpin, montagnard et collinéen... Jusqu'à 2 300 mètres accueillent le Polypode du Chêne qui supporte l'ombre. avec de préférence des sols acides et frais. de:Benutzer:Griensteidl CC BY-SA 3.0)

Chez les fougères qui ne dépendent que d’éléments physiques pour se reproduire, l’incompatibilité sexuelle peut évoluer plus lentement et l’"horloge de spéciation", qui mesure le temps que met une espèce à se scinder en deux autres distinctes, est bien plus lente. "Il est tentant de penser qu’il y a quelque chose de spécial à propos des plantes à fleur qui leur donne un avantage concurrentiel mais ces résultats soulèvent une autre possibilité" remarque Carl Rothfels.


Sciences et avenir 18/2/2015

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