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Les abeilles, parfaites petites citadines...

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Paris (AFP) - Les abeilles sauvages se plaisent en ville. Une nouvelle étude de l'Inra montre que près d'un tiers des 900 espèces présentes en France ont été recensées dans l'agglomération de Lyon, dont 60, soit "une richesse considérable", dans les zones les plus urbanisées de la troisième ville du pays.

"La grande diversité d'abeilles sauvages répertoriée au centre des villes montre que même des milieux très urbains, avec une gestion appropriée, peuvent être des milieux intéressants en terme d'écologie", écrivent les chercheurs dans un communiqué.

 Les abeilles sauvages se plaisent en ville, selon une nouvelle étude de l'Inra diffusée jeudi 14 aout 2014 (c) Afp

Alors que le déclin des abeilles en Europe est "maintenant bien établi", milieux urbains et peri-urbains ont de nombreux atours pour ces pollinisateurs: grandes quantités de fleurs toute l'année, surfaces végétales très variées, température plus élevée. Par ailleurs, "ces habitats sont rarement traités avec des pesticides, qui sont impliqués dans le déclin des abeilles", précise l'étude parue mercredi dans la revue scientifique en libre accès Plos One.

Cette étude, menée par l'Inra en collaboration avec l'association naturaliste Arthropologia, est la première de cette ampleur sur la situation des abeilles sauvages dans une ville européenne.

Durant deux ans, et chaque mois, les abeilles ont été échantillonnées dans 24 sites plus ou moins urbanisés autour de Lyon. Au total, 291 espèces d'abeilles sauvages ont été capturées, principalement dans les sites avec une urbanisation intermédiaire (50% de surface imperméable, c'est-à-dire le bâti, les parkings, ou encore les routes). Mais les chercheurs "ont trouvé une richesse considérable même dans les milieux les plus urbanisés", soit 60 espèces malgré 98% de surface imperméable.

La population d'insectes pollinisateurs sauvages dans le monde, abeilles mais aussi mouches et scarabées, diminue en raison de la perte de leur habitat et du réchauffement climatique, une tendance inquiétante pour l'avenir de la production agricole mondiale.


Sciences et avenir 14/8/2014

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Depuis des années les scientifiques, inquiets, assistent à la disparition des abeilles, victimes des pesticides. Or ces hyménoptères sont un maillon irremplaçable à l'échelle de la Nature, car elles permettent la pollinisation des fleurs, et donc leur existence même. Cependant, une étude récente tend à montrer que les abeilles pourraient trouver refuge ... dans les villes. Un espoir, certes, mais très limité.


 Les abeilles vont-elles trouver refuge en ville ? Crédit Reuters

Atlantico : Des chercheurs ont récemment comparé la façon dont les abeilles se développaient dans trois environnements différents. D'après leurs résultats, celles-ci s'accommoderaient aussi bien des villes que des champs ou que des réserves naturelles. Katerine Baldock de l'université de Bristol a également observé que les abeilles trouvaient en ville une plus grande diversité de fleurs et de plantes, grâce notamment au développement des fermes de ville, et des espaces verts. Les chercheurs attirent l'attention sur ce potentiel important et que les villes devraient être davantage prises en compte par les pouvoirs publics pour préserver et faire croître les pollinisateurs. Quelle est la portée de cette observation ?


Bruno Parmentier (*): En ville, on trouve certes de la pollution atmosphérique, mais également d'avantage de biodiversité que dans les campagnes d’agriculture intensive, et finalement moins d’insecticides. Au total, il semble que les abeilles se portent mieux dans cet environnement, pourtant très artificiel. Cela ouvre quelques pistes (modestes) pour imaginer de nouvelles voies de préservation de ces pollinisateurs. On pourra en quelque sorte constituer des réserves de biodiversité en ville !

A : En quoi le rôle des abeilles est-il si déterminant ? D'après la littérature scientifique, à quoi ressemblerait un monde qui n'aurait plus d'abeilles ?
Nous avons probablement perdu la moitié de nos papillons depuis trente ans, et 30 % des abeilles meurent dorénavant chaque année. Une véritable hécatombe ! 

BP : Il semble bien que les nouveaux insecticides "systémiques" massivement employés depuis les années 90 jouent un rôle majeur dans cette disparition. On trouve parfois de véritables tapis d’abeilles morte au pied des ruches. Les survivantes, devenues folles, ne savent plus s’orienter, ou bien, durablement affaiblies, surtout que la diversité de leur alimentation décroit fortement avec les monocultures et l’absence de haies autour, attrapent toutes les maladies qui passent, et en particulier n’arrivent plus à résister au parasite acarien "Varroa destructor". Cerise sur le gâteau, le redoutable frelon asiatique passe massivement à l’attaque.

Un consortium international de 50 chercheurs de 15 nationalités, la Task Force on Systemic Pesticides, vient de rendre un rapport extrêmement alarmant : "Nous assistons à une menace pour la productivité de notre environnement agricole et naturel. Loin de sécuriser la production alimentaire, l’utilisation des néonicotinoïdes met en péril les pollinisateurs qui la rendent possible".

A : Si cette étude peut alimenter un certain espoir, en quoi le fait que des abeilles pourraient survivre dans les villes n'est-il pas suffisant ?

BP : Les abeilles produisent du miel, certes, mais ce n’est qu’un sous-produit de leur véritable rôle écologique, qui est celui de polliniser les plantes. Pour cela il faut des abeilles partout à la campagne et pas seulement en ville. Si les abeilles des champs continuent de mourir, on n’aura tout simplement plus rien à manger en ville !

En Chine, on en est bien arrivé à tenter de polliniser à la main, avec des cotons tiges imbibés de pollen, mais, indépendamment du coût d’une telle opération, comment remplacer efficacement toutes ces ouvrières si nombreuses et dures à la tâche ! Songeons qu’une abeille visite 250 fleurs en une heure, y compris dans les endroits les plus inaccessibles, et une ruche peut traiter à elle seule jusqu’à 30 millions de fleurs en une journée.

Autre utopie : fabriquer des milliers de robots pollinisateurs. Malgré la crise il reste près d’un million de ruches en France, comptant chacune des dizaines de milliers d’ouvrières, ce qui reste insuffisant. Qui va croire qu’on peut organiser une alternative artificielle à cette action ? Nous n’avons absolument aucune solution alternative à la préservation des abeilles dans nos campagnes !


(* Bruno Parmentier est ingénieur de l’école de Mines et économiste. Il a dirigé pendant dix ans l’école supérieure d’agronomie d’Angers (ESA). Il est également l’auteur de livre sur les enjeux alimentaires :  "Manger tous et bien" et "Nourrir l’humanité". Aujourd’hui il est conférencier et tient un blog nourrir-manger.fr.


Atlantico 15/2/2015

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