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BreeMeg

Douleur chronique : les vertus insoupçonnées du venin d'araignée

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A l'origine d'une des phobies les plus répandues au monde, les araignées détiendraient peut-être le secret des antalgiques de demain.

Il existe environ 45.000 espèces d'araignées dans le monde, et beaucoup d'entre elles tuent leur proie avec leur venin. Ces dernières détiennent peut-être le secret des antalgiques du futur, puisque des chercheurs australiens viennent d'identifier dans leur venin 7 composés prometteurs bloquant une étape-clé dans la transmission des signaux de la douleur au cerveau. Leurs travaux viennent d'être publiés dans le British Journal of Pharmacology.

Les chercheurs ont identifié précisément 7 composés prometteurs dans le venin d'araignée. ©️ PREAU Louis-Marie / hemis.fr / AFP

La douleur est ressentie lorsque les nerfs de la zone affectée envoient un signal au cerveau. C’est ce qu’on appelle le circuit de la douleur (voir encadré ci-dessous)."Nous nous sommes particulièrement intéressés aux canaux Nav1.7 (ndlr : des canaux ioniques situés sur les membranes cellulaires), explique le Pr Glenn King, chercheur de l'Université du Queensland et principal auteur de l’étude. Des recherches précédentes ont révélé qu'une mutation génétique naturelle de ces canaux rend insensible à la douleur." Selon ce chercheur, bloquer ces canaux pourrait stopper la douleur chez les personnes dont les circuits de la douleur fonctionnent "normalement".

Parmi les 206 venins d'araignée examinés par l’équipe de l’université du Queensland (Australie), 40 % contenaient un produit bloquant les canaux Nav1.7. Les chercheurs ont identifié précisément 7 composés prometteurs. L'un d'entre eux les intéresse particulièrement. Plus puissant que les autres, il présente une structure chimique extrêmement stable face à la chaleur et aux produits chimiques. Ses propriétés font donc de lui le candidat idéal pour devenir un analgésique.

Cette découverte est d'autant plus importante que les venins sont actuellement au cœur de la recherche de nouveaux médicaments (voir encadré ci-dessous). "Selon une estimation, il y a 9 millions de composés provenant du venin d’araignée, et seul 0,01 % de cet horizon pharmacologique a été exploré jusqu’ici", précise le Dr Julie Klaae Klint, co-auteur de l'étude. "Exploiter cette source naturelle de nouveaux traitements apporte un réel espoir d’accélérer le développement d’une nouvelle classe d’antalgiques qui peuvent aider les gens qui souffrent de douleur chronique qui ne peut être traitée avec des options de traitement actuelles". Un défi majeur puisque, actuellement, 1 personne sur 5 souffre de douleurs chroniques dans le monde.


Prenons l'exemple d'une douleur aiguë provoquée par une main posée par inadvertance sur une plaque brûlante. La brûlure va stimuler les terminaisons nerveuses cutanées, qui sont également présentes dans d’autres tissus (les muscles, les articulations, les viscères etc). Après avoir été stimulées, ces terminaisons vont transmettre un message nerveux via des nerfs spécialisés : les nocicepteurs. L’information est ensuite transmise à la moelle épinière, site des premiers relais nerveux, puis au cerveau. Source : Inserm

Le venin d'araignée, un espoir de traitement contre l'impuissance ?  En 2014, une équipe de chercheurs coréens a constaté qu'une protéine naturellement présente dans le venin d'araignée et baptisée "PnTx2-6" peut être efficace dans le traitement de la dysfonction érectile. Dans leur article publiée dans la revue Urology, les scientifiques expliquent avoir testé avec succès cette protéine chez les rats. Une piste qui semble prometteuse, même s'il faudra encore quelques années avant qu'elle ne soit testée sur les hommes, précisent les chercheurs.



S & A 5march2015

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