Admin-lane 0 Posté(e) le 29 mars 2015 Alors que se prépare la conférence climatique des Nations Unies à Paris en décembre, 40 acteurs du monde de la mer se mobilisent pour promouvoir la plateforme "Océan et Climat". Explications.En décembre 2015 aura lieu à Paris la 21e conférence climatique des Nations Unies (COP21). Mais alors que les océans représentent 71% de la surface terrestre, "qu’ils sont essentiels à l’équilibre de la planète et du climat, ils sont absents des négociations internationales et climatiques", constate la navigatrice Catherine Chabaud. C’est fort logiquement en France, qui possède le deuxième plus grand domaine maritime mondial, qu’a émergé la plateforme Océan et Climat, présentée ces jours derniers par Catherine Chabaud, la biologiste Françoise Gaill, Julien Rochette de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et Romain Troublé de Tara Expéditions. Depuis juin 2014, Océan et Climat regroupe 40 des principaux acteurs du monde de la mer en France et à Monaco : instituts de recherche, associations environnementales, entrepreneurs, armateurs, etc. Une des fiches pédagogiques du site Océan et Climat. Océan et ClimatLa plateforme repose sur trois piliers : connaissance, sensibilisation, plaidoyer. Françoise Gaill, chercheur au CNRS, présidente du conseil stratégique et scientifique de la flotte océanographique française, a pris la barre du comité scientifique chargé de produire de la connaissance. En juin 2015, annonce-t-elle, "l’ONU va publier le premier état des océans. Cela va être une bible, un état zéro de tout ce qu’on connaît sur les océans, une source de connaissances colossale". Mais, regrette-t-elle, le défaut de cet exercice c’est qu’il n’y a pas de problématique posée. Il n’y est pas question, par exemple, de l’impact des transformations en cours dans les océans sur le climat. Or, "si la température de l’eau augmente, elle va se dilater, son volume augmenter, le niveau des mers va monter et cela aura des conséquences pour la biodiversité et l’homme".Les chercheurs veulent maintenant identifier l’ensemble des vulnérabilités des océans : qu’il s’agisse de l’acidification des océans qui met en péril le plancton, du réchauffement des eaux qui entraîne la mort des coraux, de la fonte estivale de l’Arctique, de la production et l’absorption du carbone par océans. L’action, c’est le rôle du groupe Plaidoyer mené par Julien Rochette : "Il n’est pas question d’utiliser les négociations climatiques pour régler les problèmes des océans, assure-t-il. Mais il y a un lien indissociable entre océan et climat. Nous allons profiter de la route vers COP21 pour former les acteurs du climat et des négociations, et les amener à comprendre l’impact des émissions de CO2 sur l’océan et le rôle de l’océan dans la machine climatique". Plus de 25% du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère est absorbé par l’océan et il est également le premier fournisseur net d’oxygène de la planète, au moins à hauteur des forêts. L’océan est ainsi le principal poumon de la planète. Dans cette perspective, la plateforme a proposé au GIEC de produire un rapport spécial océans. La réponse est encore en suspens.Romain Troublé cite alors Eric Tabarly : "La mer, pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos lorsqu’ils regardent la plage". Partant de ce constat quelque peu désabusé du grand navigateur, la tâche de sensibilisation du public paraît bien lourde. D’où l’importance de l’arsenal que la plate-forme va déployer à Paris et en régions. Le message développé a été résumé en six fiches pédagogiques (disponibles sur www.ocean-climate.org) qui expliquent, par exemple, le rôle de thermostat de l’océan qui capte la chaleur, la transporte et la stocke, son action de pompe à chaleur menacé par l’augmentation de la température et l’acidification. La mobilisation va monter crescendo au cours des prochains mois.Calendrier provisoire des actions :- Le 1er avril sera lancé le Tour de France pour le climat au départ de Monaco.- Le 8 juin : journée mondiale de l’océan, un événement phare organisé par l’Unesco. La plateforme lancera ce jour-là l’Appel des océans pour le Climat en présence de Laurent Fabius et Albert II de Monaco.- Du 15 au 21 juin, des actions vont être menées durant le salon du Bourget.- Décembre 2015 : au moment de Cop 21, installation d’un espace Ocean-Climat sur les quais de Seine, sous le pont Alexandre III. La goélette Tara devrait jeter l’ancre au même endroit.Les fiches pédagogiques développées :L'Océan thermostat de la planète[i]L'Océan origine de la vieDe l'Océan au nuageAcidification de l'OcéanLa biodiversité marine en déclinUn Océan sous pression[/i]Sciences et avenir 28/3/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 31 mars 2015 Washington (AFP) - Les écosystèmes océaniques altérés par le rapide changement climatique pourraient avoir besoin de plusieurs milliers d'années pour se remettre du réchauffement, selon une étude effectuée sur des fossiles de coquillages dans les fonds marins menée par des scientifiques américains et publiée lundi.Ces travaux, dirigés par l'écologiste marine Sarah Moffitt, de l'Université de Californie à Davis, montrent que le réchauffement climatique et la désoxygénation des eaux de l'océan qu'il provoque peut très rapidement modifier l'écologie de ce milieu. La récupération peut alors prendre des milliers d'années, pas seulement des siècles comme on le pensait jusqu'alors, concluent ces chercheurs. Leur étude paraît dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS). Les écosystèmes océaniques altérés par le rapide changement climatique pourraient avoir besoin de plusieurs milliers d'années pour se remettre du réchauffement (c) AfpCes scientifiques ont analysé plus de 5.400 fossiles d'invertébrés, allant des oursins aux palourdes, dans une carotte de sédiments prélevée au large de Santa Barbara, en Californie. Cette carotte de dix mètres de longueur couvre une période remontant de 3.400 à 16.100 ans, ouvrant des fenêtres sur ce qui s'est passé dans les écosystèmes marins avant, pendant et après la dernière grande période de glaciation allant d'il y a 110.000 à 10.000 ans.La déglaciation a été une période de réchauffement rapide du climat et de fonte des glaces polaires avec la formation de zones étendues dans l'océan dans lesquelles les niveaux d'oxygène de l'eau étaient plus faibles. Les études précédentes des carottes sédimentaires des fonds marins se concentraient essentiellement sur des organismes unicellulaires appelés foraminifères et peu sur les formes de vie multicellulaires comme les invertébrés, précisent les auteurs.L'analyse des différentes couches de cette carotte de sédiments marin montre qu'avant le réchauffement des écosystèmes abondants et divers vivaient dans les fonds marins, dont les eaux étaient bien oxygénées.Ensuite, ces chercheurs ont observé une période de réchauffement et de perte d'oxygène dans les océans, suivie par une réduction rapide de la diversité. Les fossiles ont quasiment disparu dans cette partie de la carotte sédimentaire qui correspond à un appauvrissement des eaux de l'océan en oxygène.Les scientifiques ont calculé que les niveaux d'oxygène dans les océans ont diminué dans des proportions limitées, de 0,5 à 1,5 millilitre par litre d'eau en moins d'un siècle. Cela montre que même de petits changements peuvent avoir des effets drastiques sur les écosystèmes des fonds marins.Ces résultats suggèrent que le changement climatique de la planète pourrait provoquer des effets similaires sur les écosystèmes, qui auront besoin de millénaires pour récupérer. "Ce phénomène observé dans le passé nous montre combien les écosystèmes sont sensibles aux changements du climat terrestre avec des conséquences pour des millénaires", souligne Sarah Moffitt. "C'est une réalité à laquelle nous devons nous confronter en tant que scientifiques mais aussi comme citoyens qui se préoccupent de l'environnement", ajoute-t-elle.Une recherche publiée en 2014 dans Global Change Biology montrait que le réchauffement climatique contribue bien à la formation de zones mortes dans les océans, les lacs et rivières. Les auteurs en ont dénombré 476 autour desquelles, selon leurs modèles informatiques, la température devrait augmenter d'un peu plus de deux degrés au cours des prochaines décennies.Sciences et avenir 30/3/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites