Admin-lane 0 Posté(e) le 8 avril 2015 L’Internet des objets va, dit-on, envahir les cités. Capteurs, signalisation, gestion des transports… l’informatique fera partie intégrante du tissu urbain. Pourrait-elle se diffuser aussi dans la campagne ? Aurait-elle une utilité ? Oui, répondent des chercheurs gallois. Et les applications seraient même cruciales. Un peu partout. Et pourquoi pas sur les moutons. Le projet pilote commence…L'expert Gordon Blair. Professeur à l’École d’informatique et de communications (School of Computing and Communications) à l’université de Lancaster (Royaume-Uni). Responsable du cours sur les systèmes informatiques distribués (c’est-à-dire répartis, en collaboration, entre plusieurs ordinateurs voire plusieurs sites), qui sont à la base du Web ou du calcul scientifique partagé. Il est à l’origine du projet pilote d’objets connectés dans la campagne. Son projet est présenté sur le site EDF-PULSE :Pourquoi disséminer des capteurs dans la campagne ?Gordon Blair : Pour mieux la comprendre… Aujourd’hui, nous avons bien sûr des données de différentes sources, stations météo et satellites par exemple. Mais la précision est insuffisante et il nous faut des informations en temps réel. Nous pourrions ainsi surveiller la qualité des sols, qui varie le drainage par l’eau de ruissellement, la variation du niveau des rivières, les mouvements des animaux, l’humidité ambiante...Pour quels usages ?Gordon Blair : Nombreux ! Il serait possible de surveiller l’état de la pollution, par exemple. De fortes pluies entraînent dans le sol des polluants divers venus des cultures ou des villes. Actuellement, nous ne pouvons pas prédire comment ils se répandent dans une région donnée. De même, les inondations locales, tout comme les sécheresses, pourraient être mieux anticipées. Des GPS pourraient suivre les mouvements des troupeaux, etc. Comment se déplacent-ils ? S’approchent-ils de cours d’eau pollués par exemple ? Bien souvent, les éleveurs l’ignorent. Aux États-Unis, un vaste programme, baptisé Smart Forest, a tissé un réseau de surveillance des forêts avec une multitude capteurs (températures, humidité, pression…). D’autres projets existent pour la détection précoce des incendies. Ici, une installation à Marcell (Minnesota). © Ian Halm / United States Forest ServiceLes bénéfices iraient-ils au-delà de l'agriculture ?Gordon Blair : Bien sûr ! Pour les villes, l’Internet des objets est d’un intérêt évident. On imagine tout ce qu’il peut apporter : surveiller le trafic automobile, suivre la pollution atmosphérique, aider au stationnement des voitures, etc. En dehors des cités, son utilisation est peu évoquée. Pourtant, les campagnes font face à de vrais défis, liés au climat, aux risques d’inondation et de pollution. Les possibilités apportées par l’Internet des objets sont sans limite ! Jusqu’à présent, cette informatisation de l’environnement n’était pas envisageable hors des villes. C’est possible aujourd’hui grâce aux progrès de la technologie, celle des capteurs, des émetteurs-récepteurs, des réseaux Wi-Fi et des batteries.Le projet de la campagne connectée :Menée autour de Conwy, en Galles du Nord, le projet pilote consiste à répartir une série de capteurs en différents endroits du comté. Des colliers à GPS seront installés sur les moutons. Des capteurs de température et d’humidité dans le sol ou sur les berges de rivières permettront de suivre le cycle de l’eau et de détecter des pollutions éventuelles. Des émetteurs transmettent automatiquement les données vers des antennes, avec des distances de 1 à 5 kilomètres. Mais l’idée du projet est de réduire ces distances avec un réseau d’antennes plus important.- Sur les moutons, les colliers portent des petites batteries, la faible consommation des émetteurs permettant une autonomie de six mois d’après les concepteurs. - Les capteurs fichés en terre ou placés sur les pieds de ponts seront, eux, alimentés par des cellules photovoltaïques. Dans un premier temps, le projet prévoit le déploiement de quelques dizaines de capteurs, mais un réseau opérationnel devrait en comporter des milliers. Le prix moyen d’un capteur est estimé à 40 euros, mais les prix devraient continuer à baisser et, avec les progrès de la technologie, ces réseaux commencent à devenir envisageables. Le comté de Conwy, au nord du Pays de Galles, autour de la ville et de la rivière du même nom, est une terre d’élevage. C’est là que l’université de Lancaster mène un projet pilote d’Internet des objets en milieu ouvert pour surveiller l’environnement. © Stuart Madden/Licence Creative Commons (CC-BY-SA 2.0)----->De telles innovations peuvent rendre des services appréciables dans les domaines cités. Toutefois gare aux dérives qui se pointent à l'horizon car bientôt ce seront les humains qu'on songera à contrôler (autrement qu'avec le repérage de géolocalisation) et les motifs avancés seront simples et variés : comme prédire et anticiper les affluences, des risques sanitaires, prévenir les risques d'attentats, etc... (on ne manquera pas d'évoquer le côté sécuritaire pour faire accepter les choses, en ayant bien pris soin au préalable d'avoir préparé le terrain...). Déjà, en France, tous nos déplacements sont suivis à la trace pour peu qu'on utilise le pass Navigo, nous sommes de plus en plus sous surveillance caméra en divers lieux (toujours pour une question de sécurité/sûreté). En fait on remplace la présence humaine par de la technologie... qui au lieu de créer des emplois les fait disparaître ou au mieux transforme les compétences. C'est mon point de vue.EDF-Pulse mars 2015 Le fil de l'innovation Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites