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Le gouvernement américain poursuivi par des défenseurs des tortues marines

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L'organisation de défense de l'environnement Oceana a lancé mercredi 15 avril des poursuites contre le gouvernement américain, estimant que le nombre de tortues marines tuées car piégées dans les filets au cours de la pêche à la crevette était trop élevé. Les tortues de mer sont une espèce menacée.

Selon Oceana, l'industrie de la pêche à la crevette au chalut dans le sud-est — la plus importante aux Etats-Unis — tue environ 53 000 tortues marines chaque année dans le golfe du Mexique et dans l'océan Atlantique. Soit davantage que toutes les autres industries de la pêche américaines cumulées, a-t-elle souligné.

 Une tortue de Kemp (Lepidochelys kempii) photographiée à Padre Island. Johntex / domaine public

Elle explique dans un communiqué avoir lancé ces poursuites car elle estime que le Service national des pêches marines « n'a pas respecté la loi sur les espèces menacées en ne déterminant pas si la pêche à la crevette dans cette région menace ou non les tortues marines d'extinction ».

 Une tortue imbriquée ((Eretmochelys imbricata) photographiée à l'aquarium Kelonia à l'Ile de La Réunion. B.navez CC BY-SA 3.0)

Le Service a, ajoute Oceana, également enfreint cette législation « en ne contrôlant pas l'impact de la pêche sur les tortues marines et en ne fixant pas de quota sur le nombre de tortues marines pouvant être capturées et tuées ».

Oceana en a profité pour plaider pour la généralisation des dispositifs d'exclusion des tortues (TED), qui peuvent être adaptés sur les chaluts et qui permettent aux tortues de s'échapper indemnes des filets

 Une tortue caouanne (Caretta caretta) photographiée à l'aquarium Océanopolis à Brest. Strobilomyces CC BY-SA 3.0) 

« Les études ont montré que les TED sont 97 % plus efficaces pour éviter la mort des tortues marines lorsqu'ils sont utilisés correctement, pourtant le Service des pêches ne fait pas appliquer leur utilisation, et ne requiert même pas de TED sur tous les navires pouvant les utiliser », a commenté Eric Bilsky, conseiller général adjoint d'Oceana.

 Une tortue verte (Chelonia mydas) photographiée dans les eaux d'Hawaï. Brocken Inaglory CC BY-SA 3.0

Les poursuites visent nommément Penny Pritzker, ministre américain du commerce, l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) et le Service national des pêches marines, qui dépend de la NOAA. Une porte-parole de la NOAA a refusé de commenter une procédure en cours.

 Une tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) photographiée près de Mahâballipuram, en Inde. Bernard Gagnon CC BY-SA 3.0)

Cependant, John Williams, directeur exécutif de Southern Shrimp Alliance a dit "nous ne croyons pas que la poursuite d'Oceana soit raisonnable ou fondée sur un examen scientifique des faits". Il a précisé que les crevettiers se sont engagés à la conservation des tortues et sont restés en-dessous du taux de capture de 12% établi par le Service national des pêches maritimes.

"Les populations de tortues de mer sont en croissance et l'industrie de la crevette reste dans le respect des limites du taux de capture qui relève de la compétence fédérale, qui sont dcitées pour assurer la poursuite de la reprise des tortues de mer", a-t-il dit dans un communiqué envoyé par courriel à l'AFP.

 Une tortue luth (Dermochelys coriacea) photographiée sur une plage de Thaïlande. MD CC BY-SA 3.0

Le procès se réfère aux espèces de tortues suivantes : la tortue caouanne, la tortue luth, la tortue imbriquée, la tortue verte, la tortue de Ridley (tortue olivâtre) et la tortue de Kemp.



Le Monde 16/4/2015 - PHYS.ORG - News24

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