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BreeMeg

Vers un vaccin contre les allergies aux acariens ?

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Des chercheurs français sont sur la piste d'un vaccin contre l'allergie aux acariens qui touche plus de 50 % des patients asthmatiques.

 Près de 90 % des personnes allergiques aux acariens sont en fait allergiques à une seule protéine présente chez une espèce d'acarien : Dermatophagoides pteronyssinus. ©️ Dermatophagoides pteronyssinus.

"C'est une piste intéressante pour enrayer la progression de l’asthme en particulier chez les enfants à risque". C'est ainsi qu'Antoine Magnan, chercheur de l'Inserm et chef de service de Pneumologie à l'Institut du thorax de l'hôpital Laennec de Nantes, présente les travaux de son équipe à la recherche d'un nouveau vaccin contre les acariens. Ou plutôt contre une protéine : Dermatophagoides pteronyssinus 2 (Der p 2), responsable de près de 90 % des allergies aux acariens. Il vient de publier ses résultats dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology.

Pour élaborer leur vaccin, les chercheurs ont généré par génie génétique des fragments de Der p 2. Concrètement, ils ont introduit des acides aminés dans l'ADN d'une bactérie (appelé plasmide) qui a ainsi produit une grande quantité de protéines. Ces dernières sont purifiées par les chercheurs puis administrées à des souris en tant que vaccin. La vaccination a eu lieu en 2 temps : avant et durant la sensibilisation allergique aux acariens. Les chercheurs ont alors mesuré l’obstruction bronchique de ces souris en réponse à la métacholine (un agent broncho-constricteur) et mis en évidence que la vaccination par cette protéine rendait la réactivité des bronches des souris asthmatiques normale.

"Cette stratégie présente le triple avantage potentiel d’être efficace en peu de temps, d’offrir une protection prolongée et de diminuer les effets secondaires allergiques de la désensibilisation", explique Antoine Magnan. De plus, la vaccination avec Der p 2 induit une activité anti-inflammatoire, en diminuant les messagers chimiques attirant les polynucléaires éosinophiles et neutrophiles (deux types de globules blancs) au niveau des bronches et des poumons, tout en diminuant l’activation des lymphocytes T et la sécrétion d’immunoglobulines de type E, des globules blancs responsables de la réaction allergique.

"Des études supplémentaires sont nécessaires chez l’animal avant de pouvoir envisager les premiers essais thérapeutiques chez l’homme", prévient Antoine Magnan. "Ces derniers pourraient avoir lieu dans 5 à 7 ans", espère t-il. D'ici là, il faudra se contenter de la désensibilisation.


(NB) ACARIENS : Plus de 50 % de patients asthmatiques sont allergiques aux acariens. Et quasi la totalité de ces derniers (près de 90 %) sont en fait allergiques à une seule protéine présente chez une espèce d'acarien : Dermatophagoides pteronyssinus. L'exposition à cet allergène entraîne chez les asthmatiques une constriction des bronches et une inflammation des voies aériennes, pouvant dans les cas les plus sévères entrainer un handicap important et parfois des crises graves et des décès. Il existe à l'heure actuelle un seul traitement, la "désensibilisation", qui consiste à exposer les patients le plus souvent par voie sublinguale à l’allergène, pour que leur système immunitaire constitue des cellules et des anticorps protecteurs au fur et à mesure.

Sciences et avenir 29apr2015

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