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FRANCE. Dengue et chikungunya : la métropole sous surveillance

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Longtemps cantonnées aux DOM TOM, ces deux maladies tropicales transmises par les moustiques sont désormais considérées comme implantées dans 18 départements du sud de la France.

La dengue et le chikungunya, maladies virales véhiculées par des moustiques, représentent désormais "un risque devenu durable" dans 18 départements de France métropolitaine où le moustique qui les transmet s'est déjà installé de façon pérenne, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié mardi 28 avril 2015 par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

 En gagnant chaque année un peu plus de terrain en France métropolitaine, le moustique tigre a rendu durable les risques de transmission autochtone de la dengue et du chikungunya. ©️Roger Eritja / Biosphoto / AFP

"En métropole, on estime que plus de 2.000 cas importés (retours de voyage) de chikungunya et plus de 900 cas importés de dengue ont été diagnostiqués en 2014", indique le Dr Harold Noël, épidémiologiste à l'InVS. Ces deux maladies d'origine tropicale ne cessent de s'étendre dans le monde avec l'extension de l'implantation des moustiques qui les véhiculent, souligne le rapport. En effet, le moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de la dengue et du chikungunya, colonise progressivement la métropole. Détecté en 2004 dans les Alpes-Maritimes, il était implanté en 2014 dans 18 départements, essentiellement dans le sud.

Le risque de transmission de ces virus en France métropolitaine est désormais "avéré", note le Dr Harold Noël. Ainsi en 2014, quatre cas autochtones (contractés en métropole sans avoir voyagé) de dengue ont été détectés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi qu'un foyer autochtone de chikungunya (11 cas confirmés + 1 cas probable) dans l'agglomération de Montpellier. Ces transmissions locales se font par des moustiques qui inoculent ces virus à d'autres personnes après avoir piqué un voyageur porteur. L'année dernière déjà, en juin 2014, Jean-Claude Désenclos, directeur scientifique de l'InVS confiait à Sciences et Avenir que "la probabilité pour qu'une épidémie se déclare en France métropolitaine cet été est bien plus importante que les années précédentes." C'est donc plus que jamais le cas cette année encore.

 Carte des départements où le moustique tigre est implanté (©️Vigilance-moustiques)

Depuis 2006, il existe un plan national contre la dissémination en métropole de ces deux maladies (Pdf). Leur déclaration est obligatoire et un réseau national de laboratoires a été mis en place. S'y ajoute un dispositif de surveillance renforcée, du 1er mai au 30 novembre, dans les 18 départements où le moustique tigre est implanté. Le nombre de déclarations obligatoires est loin d'être exhaustif, mais ce système apporte des renseignements utiles sur les symptômes, la provenance des cas confirmés, relève l'épidémiologiste. Le dispositif saisonnier dans les 18 départements où le moustique est présent est très important, explique-t-il, car il permet d'intervenir sur place aussitôt qu'un cas est signalé, avec notamment des équipes de démoustication.

Ainsi, en 2014, en France métropolitaine, 489 cas de chikungunya et 201 cas de dengue ont fait l'objet d'une déclaration obligatoire, tandis que le réseau de laboratoires rapportait 2.327 cas de chikungunya et 953 cas de dengue. Pour la dengue, les voyageurs (cas importés en métropole) revenaient d'Asie-du-Sud-Est, notamment de Thaïlande, d'Amérique Latine ou des Caraïbes, voire d'Afrique Centrale. Pour le chikungunya, beaucoup avaient voyagé en Guadeloupe et Martinique.


Sciences et avenir 28apr2015

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