Admin-lane 0 Posté(e) le 9 mai 2015 Pour certains oiseaux, de mauvaises conditions météorologiques ou un départ différé peuvent perturber la migration et empêcher l'animal d'atteindre son but. La Mésange à longue queue, elle, peut compter sur deux alliés pour éviter cela : le soleil et ses capacités athlétiques !À l'approche de l'automne, le ciel se remplit d'oiseaux. Nos plaines et nos montagnes se vident d'une partie de leurs habitants pour accueillir des voyageurs venus du nord, les oiseaux hivernants. Ce phénomène n'est pas nouveau et pourtant la science peine à lever le voile sur les mécanismes à son origine. Rôle du magnétisme terrestre, de la génétique, repères visuels et olfactifs sont autant d'explications qui divisent cependant les scientifiques. Gardman Ltd 27/4/2012Mais deux des facteurs qui poussent les oiseaux au départ ont été identifiés avec certitude : les conditions météorologiques et la photopériode, la durée du jour par rapport à celle de la nuit. Julia Bojarinova et son équipe de l'université de Saint-Pétersbourg (Russie) ont étudié l'influence de cet ensoleillement journalier sur le comportement migratoire d'un petit passereau, la Mésange à longue queue (Aegithalos caudatus caudatus).Pour ce faire, les scientifiques ont capturé 16 jeunes mésanges qui avaient entamé leur première migration et faisaient une halte dans le nord-ouest de la Russie. Ces petits oiseaux de 16 cm de haut et d'une dizaine de grammes sont des migrants partiels car seule une partie de leur population migre, poussée par des conditions locales défavorables. Julia Bojarinova et ses collègues ont divisé les animaux en deux groupes : - un soumis à une photopériode normale - et un autre à une photopériode réduite. Cette dernière perturbe les repères des oiseaux qui croient être un mois plus tard qu'ils ne le sont réellement. Pendant la durée de l'expérience, d'octobre à janvier, le comportement des animaux, répartis dans des cages par deux, a été filmé puis analysé. Les Mésanges à longue queue sont des oiseaux vivant dans les zones tempérées d'Europe et d'Asie. La Mésange à longue queue (Aegithalos caudatus) est une espèce de passereau de la famille des ægithalidés (et non des paridés comme les autres mésanges). Son nom usuel est le « tupinet ». On la trouve partout en Europe où elle est sédentaire et occupe presque tous les habitats : bois, parcs, jardins, etc. En dehors de la période de nidification, la Mésange à longue queue vit en bandes familiales ou petits groupes d'une dizaine à une trentaine d'oiseaux, volant d'un arbre à l'autre. Elle se nourrit essentiellement d'insectes, de quelques graines et de bourgeons à la mauvaise saison. Elle ne dédaigne pas les mangeoires en hiver. Berndt Fischer/BiosphotoAu début de l’expérience, du 6 au 23 octobre, les mésanges des deux groupes étaient toutes aussi actives. Puis, à partir du 26, les passereaux soumis à une avance artificielle d'un mois se déplaçaient beaucoup plus que les autres. Même après le mois de décembre, alors que la période migratoire était révolue, ils gardaient une forte activité. Et si l'agitation du groupe contrôle atteignait son apogée fin novembre, celle des oiseaux en retard survenait plus tôt, dès la fin octobre. Ce pic correspondait, dans les deux cas, au moment où les jours étaient les plus courts. Début janvier, le comportement des mésanges revenait à la normale. Ces résultats montrent que le comportement de la Mésange à longue queue est fortement influencé par la photopériode et ce sur toute la durée de la migration. L'animal se sert de cette période d'ensoleillement comme d'un repère pour régler son horloge interne et jauger son retard. Il adapte ensuite la vitesse de son vol à ses observations et rattrape le temps perdu. Cependant, un vol rapide est plus coûteux en énergie car il demande un effort poussé et des pauses moins fréquentes. Pour les retardataires, mieux vaut donc se remplumer, avant d'amorcer la grande traversée...Sciences et avenir 8/5/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites