Admin-lane 0 Posté(e) le 20 mai 2015 Une équipe américaine a trouvé un moyen de tracer les saumons sauvages lors de leur migration : la datation au strontium. Une avancée pour quantifier ces populations de poissons très mobiles.Le saumon sauvage est difficile à suivre : vivant dans l'océan, il remonte la rivière afin d'y pondre ses oeufs. Après avoir passé une année dans l'eau douce, les jeunes saumons redescendent la rivière pour atteindre... l'océan. Des chercheurs américains ont trouvé un traceur naturel afin de suivre la migration du saumon royal (Oncorhynchus tshawytscha) dans la baie de Bristol en Alaska. L'étude, publiée le 15 mai 2015 dans la revue Science Advances, a déterminé le lieu de naissance des saumons ainsi que les principaux endroits où ils vivent avant le retour à l'océan. Le saumon royal remonte la rivière pour aller pondre ses oeufs. ARDEA/MARY EVANS/SIPALe strontium, élément chimique présent dans les roches, varie en fonction de l'âge et du type de pierre, devenant ainsi caractéristique du lieu dans lequel il se trouve. Dans un milieu aquatique, il se dissout peu à peu dans l'eau, passe par les branchies des saumons et se dépose sur les otolithes (concrétion minérale contenue dans l'oreille). Or, ces dernières grossissent tout au long de la vie du poisson, sous la forme de cercles concentriques de carbonate de calcium, à la manière d'un arbre. De fait, en comparant la signature chimique du strontium dans plusieurs endroits de la rivière avec celle de plusieurs cercles des otolithes de saumons, les chercheurs ont déterminé le lieu de naissance ainsi que les différents lieux de migration des poissons.Après avoir fait une cartographie précise de la variation du strontium le long de la rivière, les scientifiques ont trouvé sept sites représentant les principales mesures de cet ion. Sur les 255 saumons adultes étudiés, 71% venaient des trois mêmes sites, en amont de la rivière. Durant la période d'un an séparant la naissance du retour à l'océan, 72% des poissons étudiés sont restés dans leur lieu de naissance, 7% ont été pêchés dans un lieu différent de leur lieu d'origine et 17% faisaient de courts trajets vers d'autres lieux mais revenaient au même endroit.Ce travail est un bon moyen de cartographier la circulation des saumons et d'évaluer les facteurs environnementaux influençant la migration. De plus, cela permettra peut-être la mise en place d'une meilleure stratégie de conservation des saumons dans la Baie de Bristol, haut-lieu de pêche. Selon les biologistes, cette datation au strontium peut être utilisée sur de nombreuses autres espèces mobiles, difficiles à tracer. Un seul pré-requis : les roches géologiques doivent être différentes le long du cours d'eau afin que la concentration de strontium varie.Sciences et avenir 20/5/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites