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14 rates pour la baleine, un record qui s'explique

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Des chercheurs brésiliens ont autopsié 63 baleines et dauphins. 60% de ces cétacés avaient plus d'une rate. Et les chercheurs pensent savoir pourquoi.

Une étude récente menée au Brésil nous apprend que certains cétacés peuvent avoir jusqu’à quatorze rates supplémentaires. De quoi se faire du souci si l’ont en croit les Grecs anciens qui considéraient que la rate était le siège de l’anxiété. Néanmoins, selon les chercheurs qui ont conduit cette enquête, les rates surnuméraires seraient utiles aux cétacés pour garder un taux d’oxygène élevé dans le sang pendant une plongée profonde.

 Les rates accessoires auraient un rôle dans la capacité des cétacés à plonger en profondeur. ©️ Flip Nicklin / Minden Pictures / Biosphoto/AFP

Impliquée dans la filtration du sang et la défense immunitaire, la rate a un rôle essentiel pour le bon fonctionnement de l'organisme. La présence de rates accessoires a souvent été constatée chez l’être humain mais aussi chez d’autres animaux.

Dans les deux cas, la présence de ces organes supplémentaires serait due notamment à un problème de développement, bref, une anomalie, les "rates en plus" ne servant à rien. Rien de tel chez les cétacés : leurs rates secondaires constitueraient en fait un mécanisme supplémentaire permettant une meilleure adaptation à la plongée

Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont conduit leurs recherches de 2009 à 2013 dans le Nord Ouest du Brésil. Soixante-trois baleines et dauphins de quatorze espèces différentes, des deux sexes et de tous âges ont ainsi été autopsiés pendant cette période. Les conclusions de l’étude sont édifiantes. Des rates accessoires ont été retrouvées dans 60% des spécimens étudiés. Et selon le sujet, de 1 à 14 rates secondaires ont pu être identifiées.

La localisation de ces organes supplémentaires varie selon les espèces de cétacés. Ils sont principalement collés à la rate principale ou dans l’estomac. Leur présence ne serait pas liée à l’âge ou au sexe de l’animal. Les scientifiques ont, par contre, pu constater qu’il y avait plus de rates secondaires chez les spécimens les plus grands et chez les espèces connues pour plonger le plus profondément. Selon eux, la présence de rates accessoires serait donc une adaptation à ce type de comportement. Pendant la plongée, les rates secondaires se contracteraient pour relâcher du sang riche en oxygène dans l’organisme. Elles joueraient alors un rôle de réservoir complémentaire de globules rouges. Si ces rates supplémentaires sont encore considérées comme des défauts chez les autres animaux, elles semblent donc bien nécessaires aux cétacés.


Sciences et avenir 20/5/2015

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