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Il existe des oiseaux vénéneux !

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Outre les pitohuis, des cas de toxicité ont été signalés chez des oiseaux aussi différents que la Colombine élégante, l'Oie-armée de Gambie, la Paruline rouge ou la Caille des blés.

Lorsque l'on parle d’animaux vénéneux, on pense aux araignées, aux amphibiens et aux serpents mais pas aux oiseaux... En 1992, en Nouvelle-Guinée, l'ornithologue John Phillip Dumbacher a découvert (Pdf en anglais) par hasard qu’un passereau, le Pitohui bicolore (Pitohui dichrous), était vénéneux et qu'il produisait de l’homobatrachotoxine, un alcaloïde stéroïdien proche de celui que l’on trouve chez des grenouilles d'Amérique tropicale du genre Phyllobates. Cette toxine a également été trouvée chez d'autres pitohuis et chez l'Ifrita de Kowald (Ifrita kowaldi). 

 Le Pitohui bicolore (Pitohui dichrous) est une espèce de passereaux de la famille des Oriolidae. C'est l’une des rares espèces d'oiseaux à être vénéneuse. Berichard CC BY-SA 2.0

Des cas de toxicité ont aussi été signalés chez des oiseaux aussi différents que la Colombine élégante (Phaps elegans), l'Oie-armée de Gambie (Plectropterus gambensis), la Gélinotte huppée (Bonasa umbellus), la Paruline rouge (Ergaticus ruber) ou la Caille des blés (Cotunix coturnix).

Les pitohuis sont des passereaux endémiques de Nouvelle-Guinée (essentiellement), de certaines îles d'Indonésie et d'Australie.  

Ces oiseaux forestiers se nourrissent d’insectes, de fruits et de graines et vivent en petits groupes. Sarah Legge et Robert Heinsohn avaient observé un cas de nidification coopérative chez le Pitohui bicolore : au moins quatre mâles ont essayé de les éloigner du nid quand ils se sont rapprochés de celui-ci, et au moins trois adultes nourrissaient les petits.

 Les 5 espèces de Phyllobates se rencontrent au Nicaragua, au Costa Rica, au Panama et en Colombie. Les batrachotoxines, qui sont des toxines extrêmement létales, ont été seulement détectées sur les grenouilles du genre Phyllobates et sont stockées dans les glandes de leur peau. Trois des cinq espèces (Phyllobates aurotaenia, Phyllobates bicolor et Phyllobates terribilis) composant ce genre sont notamment connues pour être utilisées dans le cadre de la chasse par des peuples amérindiens de Colombie afin d'empoisonner leurs flèches. Wilfried Berns CC BY-SA 2.0

En 1992, John Phillip "Jack" Dumbacher, assistant conservateur au département d'ornithologie à l'Académie des sciences de Californie, a découvert par hasard la toxicité du Pitohui bicolore alors qu'il menait une étude sur le Paradisier de Raggi (Paradisaea raggiana) en Nouvelle-Guinée : un pitohui s'est pris dans un filet et il a pincé et griffé le biologiste quand celui-ci a essayé de le délivrer. Il a ensuite porté sa main à sa bouche et il a ressenti des picotements et des brûlures sur ces lèvres et sa langue, des sensations qui durèrent plusieurs heures. Renouvelant volontairement l'expérience avec une plume, il ressentit des effets encore plus désagréables, comme "s'il mettait la langue sur une pile de 9 volts". Il fit alors part de son étrange découverte qui constituait une première : aucun oiseau vénéneux n'était encore connu.

En 1992, John Phillip Dumbacher et d'autres chercheurs ont identifié la molécule chimique impliquée : l'homobatrachotoxine (HBTX), un alcaloïde stéroïdien présent dans les plumes et dans les tissus du Pitohui bicolore. Il s'agit d'une puissante neurotoxine qui agit sur les canaux de sodium des cellules et qui dépolarise leur membrane. 

 La Colombine élégante (Phaps elegans) est une espèce de pigeon endémique de l'Australie. Elle habite les forêts sèches tropicales et subtropicales. Benjamint444 CC BY-SA 3.0

Outre l'homobatrachotoxine, deux autres alcaloïdes ont été identifiés chez le Pitohui bicolore : la batrachotoxine et son précurseur la batrachotoxinine-A. L’HBTX a également été trouvée chez les Pitohuis châtain, noir, rouilleux et variable et chez l’Ifrita de Kowald (Ifrita kowaldi), un passereau insectivore appartenant à la famille des Ifritidés. Ces neurotoxines n’étaient auparavant connues que chez les grenouilles néotropicales du genre Phyllobates.

John Phillip Dumacher a constaté que la concentration en homobatrachotoxine variait selon les espèces de pitohuis et les populations. Le Pitohui bicolore est le plus vénéneux, mais dans certaines régions, les individus sont pratiquement dépourvus de cette particularité. Dans le parc national de Varirata en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il suffit ainsi de tenir un oiseau en main pour éternuer et pleurer, alors que quelques kilomètres plus au nord, il ne se passe rien

 L'Oie-armée de Gambie ou plus simplement l'Oie de Gambie (Plectropterus gambensis) est une espèce d'oiseaux aquatique de la famille des Anatidés. Elle est apparentée aux tadornes. C'est la seule espèce du genre Plectropterus. Lorsque au Nord Bénin, l’Oie-armée de Gambie consomme certains coléoptères de la famille des Méloidés, elle accumule dans ses tissus une toxine qui peut occasionner chez les prédateurs des cystites ou priapismes douloureux. Omnivore, elle consomme des graminées, fruits, tubercules et plantes aquatiques des prairies humides ou des points d'eau peu profonds mais également d'invertébrés et de petits poissons.Appaloosa CC BY-SA 3.0

La concentration en toxines dépend peut-être aussi de l’âge : en s’approchant d’un nid, un ornithologue a observé un oisillon hérisser ses plumes quand il s’est approché : il l’a touché et a mis son doigt dans sa bouche sans que cela ne provoque d'irritation ou d’engourdissement.
  
Les plus fortes concentrations en homobatrachotoxine s'observent dans la peau et sur les plumes des pitohuis, mais des concentrations significatives ont aussi été trouvées dans les muscles, le coeur et le foie, ce qui suppose qu’ils sont immunisés contre l’HBTX

 La Gélinotte huppée (Bonasa umbellus) est communément appelée perdrix en Amérique du Nord. Son habitat de reproduction est la forêt canadienne et le nord des États-Unis incluant l'Alaska. Elle niche au sol dans des taillis, habituellement près de souches ou de troncs d'arbres.U.S. Les bois mixtes de feuillus et de conifères, la lisière des bois, les clairières, les abords des cours d'eau ornés de saules et d'aulnes et les vergers de fermes abandonnées sont des lieux propices pour retrouver la gélinotte. Cet oiseau ressemble à une petite poule ayant une huppe de plumes à la place de la crête charnue. Forest Service / domaine public

La structure de leur peau est unique : grâce à un microscope électronique, on a pu repérer dans les cellules épidermiques la présence de microgranules où sont stockées les neurotoxines. 

Les plumes deviendraient toxiques à partir de leur base. La poitrine, le ventre et les pattes sont davantage protégés chimiquement que le reste du corps, et par simple contact, les toxines sont aussi déposées sur le nid et sur les œufs.

Les Pitohuis noir, châtain, rouilleux, variable et huppé sont nettement moins vénéneux que le Pitohui bicolore. Chez l’Ifrita de Kowald, la concentration varie aussi de façon importante selon les individus.

D’où provient l’homobatrachotoxine ? : Les pitohuis pourraient peut-être étaler ces toxines sur leurs plumes en frottant certains fruits ou des insectes (comme le font les geais en prenant des "bains de fourmis" afin que celles-ci projettent sur son plumage de l'acide formique, un produit antiparasitaire), mais cela n’expliquerait pas la présence d’HBTX dans leurs tissus et leurs organes internes.

 La Paruline rouge (Cardellina rubra) est une espèce de passereaux appartenant à la famille des Parulidae, endémique des hauts plateaux du Mexique, au Nord de l'isthme de Tehuantepec. Les adultes sont rouge vif, avec une tache blanche ou grise sur l'oreille, selon la sous-espèce. Les jeunes oiseaux sont brun-rose, avec une tache auriculaire blanchâtre et deux barres pâles sur les ailes. La Paruline rouge est un insectivore. Elle cherche surtout sa nourriture dans les arbustes. . dominic sherony CC BY-SA 2.0

On avait aussi pensé que ces neurotoxines pourraient être synthétisées par des micro-organismes, à l’image de la tétradotoxine produite par des bactéries de la peau du Fugu (Takifugu poecilonotus), un poisson dangereux, mais cela n’a pas pu être vérifié.

Les concentrations en homobatrachotoxine varient selon les individus et les régions, ce qui suggère une influence de l'environnement, et plus probablement du régime alimentaire. Et l'on a en effet découvert la présence de cette toxine chez des coléoptères du genre Choresine qui sont parfois mangés par les pitohuis.

Dumbacher et al ont suggéré que l'homobatrachotoxine pourrait servir à protéger les pitohuis des serpents (qui peuvent a priori détecter ces molécules dangereuses avec leur langue), des rapaces et peut-être aussi des marsupiaux qui pillent leurs nids. Et les habitants des villages de Nouvelle-Guinée savent que ces oiseaux sont toxiques et qu’ils ne doivent pas être mangés sans être spécialement préparés

 La Caille des blés, ou Caille européenne (Coturnix coturnix), est une petite espèce d'oiseau migrateur de l'ordre des Galliformes, souvent élevé pour sa chair ou ses œufs. Son alimentation se compose essentiellement de substances végétales. Elle  est aussi connue pour être toxique à ingérer durant certaines de ses migrations. La caille des blés fréquente les prairies, les friches, les champs de céréales ou de luzerne, en ayant une nette prédilection pour les zones sèches ou bien drainées. Elle évite les zones boisées, humides ou marécageuses. Benutzer:PhiJu  CC BY-SA 3.0

Mais pour certains biologistes, l'homobatrachotoxine servirait avant tout de produit antiparasitaire car sa concentration serait trop faible pour dissuader les principaux prédateurs des pitohuis (et les rapaces plument toujours leurs proies avant de les manger).

Dans un article publié en 1994 dans la revue Emu, Bent Otto Poulsen avait évalué que la peau du Lokoï de Colombie ou Phyllobate terrible (Phyllobates terribilis), la plus vénéneuse des grenouilles, contiendrait de 200 à 500 microgrammes de batrachotoxine pour 0,1 gramme de peau, alors que l’épiderme du Pitohui bicolore, l’espèce la plus toxique, ne contiendrait que 0,1 à 0,5 microgramme de HBTX pour 0,1 gramme de peau. 

Mouritsen et Maden ont constaté que l’homobatrachotoxine était efficace contre une grande variété d'arthropodes. Lors d'une étude menée en Nouvelle-Guinée chez 30 espèces d'oiseaux, on a constaté que les pitohuis étaient ceux qui avaient le moins de tiques. Dumacher avait déposé différentes espèces de poux sur des plumes de Pitohui bicolore, et il a observé que leur taux de survie était fortement réduit : 37 heures, contre 417 sur des plumes de Pitohui châtain, une espèce beaucoup moins toxique. 

Les plumages d’autres oiseaux contiendraient également des produits antiparasitaires comme les Stariques cristatelle (Aethia cristatella) et pygmée (Aethia pygmaea) : plusieurs composés volatils (en particulier l’octanal) repoussant les moustiques et tuant les tiques ont été trouvés sur les plumes de ces deux alcidés.

 L'Ifrita de Kowald (Ifrita kowaldi) est une espèce de petits oiseaux insectivores, endémique aux forêts tropicales de la Nouvelle-Guinée. Il mesure jusqu'à 16,5 cm de long et il a le plumage brun avec une couronne bleue et noire.  L'Ifrita de Kowald sécrète dans sa peau et ses plumes un poison appelé batrachotoxine qui provoque un engourdissement et des picotements sur les personnes qui le touchent. Photo natureworld.ru

Le Pitohui bicolore, le plus vénéneux des pitohuis, a un plumage coloré et contrasté noir et orange qui rappelle les couleurs de certaines grenouilles dangereuses et qui pourrait servir à avertir les prédateurs. Et il est intéressant de constater que ses petits acquièrent très rapidement ce plumage, peut-être pour bénéficier au plus vite de cet "avertissement visuel".

Le Pitohui variable ressemble au Pitohui bicolore, bien qu’il soit moins toxique, et il pourrait s’agir d’un exemple de mimétisme müllérien : deux espèces vénéneuses ont des couleurs d’avertissement similaires, ce qui incite davantage les prédateurs à les éviter puisqu’une mauvaise expérience avec l’une protège l’autre. Des oiseaux non apparentés aux pitohuis imiteraient leurs cris pour se faire passer pour eux
 
Jarded Dimanond a observé dans les forêts de Nouvelle-Guinée des troupes mixtes d’oiseaux guidées par un pitohui afin de bénéficier de sa "protection". Et au moins 15 espèces de paradisiers rejoindraient les troupes de pitohuis.

Les autres espèces d'oiseaux : En Australie, les Colombines élégante (Phaps elegans) et lumachelle (Phaps chalcoptera) sont aussi toxiques. On connaît plusieurs cas de chats et de chiens morts après en avoir mangé, et la Columbine élégante était même appelée localement le "pigeon empoisonné".

Cette toxicité est due au fluoroacétate, une molécule qui s’accumule dans les tissus et les os de ces oiseaux. Le fluoroacétate de sodium est naturellement présent dans au moins 40 plantes d'Australie, dont le Gastrolobium bilobum, une espèce très appréciée des columbines : un seul de ces oiseaux peut contenir 15 grammes de graines, alors que seuls 1,3 à 2,6 grammes suffisent à tuer un chien

 La Bettongie à queue touffue (Bettongia penicillata) est un petit (30 cm de long) marsupial membre de la famille des Potoroidae. Il habitait autrefois plus de 60 % du continent australien, mais maintenant ne se trouve plus que sur moins de 1 %. De ce fait, l'espèce est répertoriée comme en danger critique d'extinction par l'UICN. Il est strictement nocturne et solitaire. Pendant la journée, il se repose dans un nid d'herbe et d'écorce bien fait et caché. Il creuse avec ses puissantes griffes à la recherche de nourriture, tels que les bulbes, les tubercules et les champignons. Son habitat comprend des forêts tempérées, les zones de buissons ainsi que les terres arbustives arides et les prairies. Arthur Chapman CC BY-SA 2.0

Plusieurs marsupiaux consommant cette plante deviendraient aussi toxiques, comme les Bettongies de Lesueur (Bettongia lesueur) et à queue touffue (Bettongia penicillata) : en les protégeant des chats, des chiens et des dingos, cette toxicité acquise a certainement permis à ces mammifères de subsister plus longtemps qu’ailleurs dans l’état du Western Australia où l’on trouvait de grandes surfaces de Gastrolobium bilobum. Mais cette plante a été systématiquement détruite par les éleveurs et l’on ne trouve plus que quelques peuplements localisés.  
En Afrique, la chair du Pigeon rameron (Columba arquatrix), qui se nourrit de graines de Lilas de Perse (Melia azedarach) et de certaines espèces du genre Solanum, peut contenir des substances dangereuses

Il est déconseillé de manger l’Oie-armée de Gambie (Plectropterus gambensis) dans certaines régions d’Afrique car elle consomme des coléoptères de la famille des Méloidés produisant de la cantharidine, une substance qui peut entraîner la mort chez les humains.  Dans le nord du Bénin, on a noté chez des personnes ayant consommé de la chair de l’Oie-armée de Gambie des cas de cystite cantharidienne (inflammation de la vessie) et de priapisme, ou au moins des érections douloureuses (la  cantharidine a d’ailleurs longtemps été utilisée comme aphrodisiaque).

 Le Caracara à gorge rouge (Ibycter americanus) est une espèce d'oiseau de proie de la famille des Falconidae.  C'est le seul caracara à se nourrir principalement de larves d'abeilles et de guêpes, mais aussi d'insectes adultes, de fruits et de baies. Il habite les forêts humides subtropicales ou tropicales. On le trouve en Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica, Salvador, Équateur, Guyane française, Guatemala, Guyane, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou, Suriname et Venezuela. Brian Ralphs CC BY-SA 2.0
 
En Amérique du Nord, la chair de la Gélinotte huppée (Bonasa umbellus) peut être dangereuse à cause de sa consommation de Sumac vénéneux (Toxicodendron radicans).

En Amérique centrale, les plumes de la Paruline rouge (Ergaticus ruber) contiennent des alcaloïdes et les prédateurs l’évitent.

La Caille des blés (Coturnix coturnix) est un petit oiseau migrateur de la famille des Phasianidés. Elle niche dans les steppes, les prairies et cultures de l’ouest de l’Europe et des Açores à l’Asie orientale et hiverne en Afrique et en Asie du Sud. Cet oiseau est apprécié pour sa chair et ses œufs, mais des cas d’empoisonnement ou coturnisme sont connus depuis l’Antiquité. Les symptômes suivants ont été notés : fatigue, vomissements, douleurs musculaires, paralysie du membre inférieur, urine décolorée (myoglobinurie), diarrhées, gastro-entérite, fièvre et extinction de voix. De rares cas de problèmes cardiaques ou rénaux mortels ont été signalés. 

Le coturnisme est surtout concentré dans quatre régions : le nord de l’Algérie, le sud de la France, la Grèce et le sud-ouest de l'ex-Union Soviétique. Les cailles sont toxiques en Algérie et en France durant leur migration de printemps, mais elles peuvent être mangées en automne. La situation est inversée en Grèce et dans l'ex-Union soviétique. 

D’anciens auteurs avaient avancé l’idée que cette toxicité serait due à la consommation de graines de Grande Cigüe (Conium maculatum), mais cette hypothèse a été écartée pour plusieurs raisons (date de floraison incompatible, graines mortelles pour l’oiseau…). 

Le coturnisme serait plutôt dû à la consommation d’Épiaire annuelle (Stachys annua). Les toxines (lipophylliques) seraient stockées dans les graisses, et cette accumulation augmenterait à  cause du stress causé par la migration.

Une centaine d'espèces sont en outre considérées comme étant immangeables ou malodorantes pour les humains et les autres animaux, comme le Caracara à gorge rouge (Daptrius americanus) qui s'attaque aux nids de guêpes et dont la chair a un goût et une odeur désagréables.


Pour en savoir plus consultez les liens sources sur le site d'origine ci-dessous.

Ornithomédia 24/5/2015 - Wikipedia

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