Bangka, l'île indonésienne sacrifiée au nom de la poudre d'étain

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Cette île représente un tiers de la production mondiale de poudre d'étain, utilisée dans les composants de produits électroniques. Les conditions de travail y sont terrifiantes.

Bangka, une île d'Indonésie située au large de la côte de Sumatra, ressemblait à ces îles paradisiaques de Bali et de Bornéo. Mais plus maintenant. Le lieu abrite la plus grande réserve au monde de cassitérite, un minéral composé de dioxyde d'étain.

C'est à Bangka, île de 1,2 million d'habitants (voir l'article du Monde payant) que les fabricants de produits électroniques viennent se fournir. Bangka représente en effet le tiers de la production mondiale de poudre d'étain. Les téléphones d'Apple ou de Samsung, le microprocesseur d'Intel et de milliers d'autres produits électroniques et de la défense ont besoin de poudre d'étain pour fonctionner. La tonne de dioxyde d'étain peut valoir jusqu'à 30 000 euros. 

L'île a été sacrifiée pour cette poussière qui sert à souder les composantes électriques des appareils. Ainsi, un téléphone portable a besoin d'un à dix grammes d'étain. Une tablette ou un ordinateur contiennent, pour leur part, près de 30 grammes pour une tablette ou l'ordinateur portable de nos salons ou bureaux.

Pour trouver les poussières d'étain, des hommes aspirent le sable au fond de la mer, non loin des côtes. Dans un nuage de fumée noire, une pompe motorisée recrache à bord le sable aspiré. Des milliers de tonnes de matériaux sont ainsi arrachées, chaque année, avec de graves répercussions sociales et environnementales. 

Le matériel utilisé pour travailler est rudimentaire et le nombre de travailleurs morts, en majorité des migrants, augmente : "Il y a au moins une personne tuée par semaine" ,confie un travailleur indonésien à nos confrères de France 2.


Francetv info 26/5/2015