Admin-lane 0 Posté(e) le 31 mai 2015 Paris - La lutte contre le réchauffement climatique ne peut pas se passer du gaz: voilà le message qu'entendent marteler pendant cinq jours tous les acteurs du secteur, à l'occasion du Congrès mondial du gaz qui s'ouvre lundi soir à Paris. Cet évènement triennal ne s'était pas tenu dans la capitale française depuis... 1937.A quelques mois de la COP21, la conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra également à Paris, c'est une formidable opportunité pour mettre le gaz en avant, reconnaît Jérôme Ferrier, président de l'Association française du gaz (AFG). Un lobbying que le dirigeant - qui assure aussi la présidence tournante de l'Union internationale du gaz (UIG) - assume complètement.Nous nous sommes aperçus il y a quelques années que le gaz était une énergie en manque de communication, impacté par une image négative que l'on ne méritait pas, a-t-il expliqué à l'AFP.Le gaz est l'énergie fossile qui émet le moins de CO2, et c'est la seule énergie fossile dont la part dans le mix énergétique mondial devrait progresser d'ici à 2040, selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie, a-t-il souligné.D'après l'AIE, le gaz devrait en effet représenter 24% de la demande mondiale d'énergie primaire en 2040, contre 21% en 2012. Il égalerait ainsi le charbon, qui reculerait à 24% contre 29%, et talonnerait le pétrole, qui devrait passer de 31% à 26%. Nucléaire et renouvelables devraient aussi progresser, à 7% et 19% respectivement, mais rester minoritaires face aux énergies fossiles.Le gaz, selon ses défenseurs, est en outre un complément idéal des énergies renouvelables (éolien et solaire), dont la production peut fluctuer fortement en fonction du vent et de l'ensoleillement.Une centrale (à gaz) à cycle combiné peut monter en charge en trente minutes, et prendre donc le relais, contre 8 heures pour une centrale à charbon et plusieurs jours pour une centrale nucléaire, a ainsi plaidé jeudi devant la presse le PDG d'Engie (ex-GDF Suez), Gérard Mestrallet.Autres atouts: le gaz est stockable, contrairement à l'électricité, et il bénéficie d'un approvisionnement géographique plus diversifié que le pétrole, avec le développement du gaz de schiste et des terminaux de liquéfaction et de regazéification, qui permettent de s'affranchir des réseaux de gazoducs.Dans ce tableau très favorable, la situation de l'Europe est un extravagant paradoxe, déplore M. Mestrallet. Sur le vieux continent, le prix déprimé du charbon et des quotas d'émission de CO2 et la sortie rapide du nucléaire de l'Allemagne ont en effet contribué à relancer le poids des centrales à charbon.Les géants de l'énergie plaident pour une remontée des prix du carbone et une réforme du système européen d'échange de quotas d'émissions, pour rendre le gaz de nouveau compétitif face au charbon.Pour M. Ferrier, il faudrait clairement un prix de l'ordre de 35 à 40 euros par tonne (de CO2, ndlr) plutôt que les 5 à 7 du prix actuel, qu'il qualifie de parfaitement dérisoire.Parmi les 4.000 délégués de plus de 100 pays, dont les majors anglo-saxonnes Chevron, Exxon Mobil, Shell et BP, le qatari Qatargas et le coréen Kogas, les entreprises françaises entendent bien affirmer leur ambition lors du Congrès.Vendredi, devant les actionnaires de Total, son directeur général Patrick Pouyanné a rappelé que le groupe produisait déjà autant de pétrole que de gaz (contre 35% de gaz il y a dix ans), une tendance appelée à continuer.De son côté, Engie, déjà premier acteur européen dans le transport, la distribution et le stockage du gaz, entend se développer dans l'exploration-production et le gaz naturel liquéfié (GNL), y compris par des acquisitions.Romandie 31/5/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites