Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Ilots de chaleur urbains: un fléau qui mobilise chercheurs et urbanistes

Messages recommandés

Bonn - C'est ce que les climatologues appellent l'effet îlot de chaleur urbain: une vague de chaleur transforme une ville en four dans lequel les habitants suffoquent, souffrent et même meurent.

Ce phénomène est particulièrement préoccupant dans les pays chauds où le réchauffement climatique va accroître les pics de température dans les décennies à venir.

 Thermographie montrant (en blanc les pics de chaleur et en rouge les fortes chaleur) à Atlanta. Ryanjo / NASA / domaine public

Des chercheurs et des urbanistes, réunis cette semaine pour une conférence organisée en marge d'une session de négociations sur le climat à Bonn, ont mis en lumière ce problème. Et présenté l'arsenal de solutions qui commence à se mettre en place pour le combattre, de la plantation d'arbres aux immeubles où circule la brise.

L'îlot de chaleur urbain résulte d'un phénomène physique simple: durant la journée, les villes emmagasinent la chaleur provenant du soleil et de la circulation dans le béton et le macadam, et elle la libèrent la nuitMais avec une vague de chaleur débute un cycle infernal.

La nuit n'est pas assez longue pour que toute la chaleur se dissipe, donc à l'aube, la nouvelle journée est déjà chaude... et ne peut que se réchauffer davantage.

 Les terrasses et toitures végétalisées, grâce à leur capacité à temporairement stocker un peu d'eau, et l'évapotranspiration du tapis de plantes, sont un des moyens de limiter et tamponner les pics de chaleur urbaine. F Lamiot CC BY-SA 2.5

Sans refroidissement ou pause dans la vague de chaleur, les personnes âgées ou malades sont particulièrement en danger. En 2003, une vague de chaleur en Europe avait fait plus de 70.000 morts, selon des études.

L'îlot de chaleur urbain est un gros problème pour nous, indique Catarina Freitas, chargée de l'environnement durable à Almada, localité située au sud de Lisbonne. La différence de température entre le centre d'Almada et ses faubourgs peut atteindre 4 degrés, précise-t-elle. Durant l'été 2013, nous avons subi une forte vague de chaleur. Nous avons eu 1.400 morts supplémentaires durant cette période par rapport aux années précédentes (...) La température nocturne était de 33 degrés -- nous ne pouvions pas nous rafraîchir, c'était un cauchemar.

 Exemple d'adaptation, avec des panneaux photovoltaïques exposé au sud et installé de manière à ce qu'ils servent aussi de brise-soleil limitant l'échauffement des bureaux. Lamiot CC BY-SA 3.0

Los Angeles, ville tentaculaire comptant quatre millions d'habitants et peu de parcs, où la voiture est reine, est elle aussi vulnérable, souligne Michael Boswell, professeur à la California Polytechnic State University. Actuellement, dans le centre, la température dépasse les 35 degrés six jours par an, explique-t-il à l'AFP. D'ici 2050, on s'attend à 22 jours -- et d'ici 2100, à 54 jours.

Que faire pour réduire la chaleur urbaine ? La première chose que vous pouvez faire, c'est planter des arbres pour avoir de l'ombre, dit Ingrid Coninx, de la Wageningen University and Research Centre, aux Pays-Bas. Mais il faut le faire correctement. Si vous empêchez la brise qui se dirige vers le bas d'atteindre le sol, vous pouvez augmenter la chaleur et bloquer la pollution.

Un autre moyen rapide et relativement bon marché est de faire circuler de l'eau, sachant que les cours d'eau absorbent une bonne partie de la chaleur atmosphérique, ajoute-t-elle.

Autres idées: planter des arbres et arbustes au sommet des immeubles, peindre les toits ou les recouvrir de manière à ce qu'ils réfléchissent la lumière du soleil.

Mais ces mesures ne sont efficaces qu'à grande échelle. Si vous ne dépassez pas les 20 ou 30% de toits verts, vous ne constaterez aucun effet au niveau de la rue, souligne Saskia Buchholz, du German Meteorological Office.

Dans la ville durable de Masdar, aux Emirat arabes unis, on s'efforce de réduire la chaleur par l'architecture, par la forme des immeubles et des tours à vent (...) qui capturent le vent au-dessus des toits de la ville et le poussent vers le bas, jusqu'au niveau de la rue, explique Michael Boswell.

Par ailleurs, les modèles informatiques permettant de dessiner la carte des températures dans une ville se développent rapidement.

On peut penser que d'ici 10 ou 15 ans, ceux qui voudront s'acheter une maison regarderont si elle est située dans une zone souvent touchée par des vagues de chaleur, estime Ingrid Coninx. Et cela se traduira dans le prix du bien.


Romandie 13/6/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...