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Bourdons : le réchauffement climatique les tue sur place !

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Une étude attribue la disparition massive des bourdons au réchauffement climatique. Incapables de migrer vers des contrées aux températures plus hospitalières, les pollinisateurs périraient sur place.

Pesticides, maladies, parasites… La science ne manquait jusqu’alors pas d’hypothèses pour expliquer le déclin des populations d’abeilles et de bourdons. Une étude récente, publiée jeudi 9 juillet 2015 dans le magazine Science, met en lumière le rôle joué par le réchauffement climatique

 Bourdon des champs. A l'instar de leurs cousines les abeilles, les bourdons se nourissent de nectar et collectent le pollen pour nourir leurs larves. Plus gros que les abeilles, les bourdons ont aussi un aspect poilu plus marqué. Ces insectes sont très utiles pour les plantes et les humains. Richard Bartz CC BY-SA 2.5

S’appuyant sur près de 400.000 observations portant sur 67 espèces de bourdons en Europe et Amérique du Nord, elle montre que ces derniers peinent à s’adapter aux modifications thermiques de l’environnement. Certains insectes comme le papillon s’adaptent en migrant vers le nord, mais le bourdon, lui, en est incapable. Or ces apidés sont d’une importance critique pour l’agriculture humaine. Ils pollinisent en effet de nombreuses plantes, fleurs sauvages, et arbres à fruits.

"Imaginez un étau, mettez l'habitat dans lequel vivent les bourdons au milieu de cet étau", explique Jeremy Kerr, professeur de macro-écologie et conservation à l'université d'Ottawa au Canada. "Avec le réchauffement climatique, les espèces de bourdons sont écrasées par cet étau climatique qui compresse les zones géographiques dans lesquelles ils peuvent vivre". Le résultat d'une telle expulsion à domicile ? "Un rapide déclin généralisé des pollinisateurs à travers le continent". La mort de ces insectes ne serait ainsi pas nécessairement due à l’utilisation de pesticides. "Le territoire couvert par les bourdons en Europe du Sud et en Amérique du Nord a diminué de près de 300 km", souligne-t-il aussi. "L'ampleur et le rythme de ces pertes sont sans précédent".

 Gros plan sur la trompe à nectar d'un bourdon Bombus hortorum. Lung CC BY-SA 2.0

Pour le chercheur, la situation est alarmante : "Les impacts sont importants et ils sont immédiats. Ce n'est pas juste quelque chose dont il faudra s'inquiéter dans un avenir plus ou moins vague". 

Mais comment améliorer la situation ? Deux pistes sont envisageables : réduire les émissions de gaz à effet de serre ou aider des colonies à s'installer dans des régions plus septentrionales. Ce processus est connu sous le nom de migration assistée. Aussi Jeremy Kerr insiste-t-il : "Nous devons établir de nouvelles stratégies pour aider ces espèces à résister aux effets de l'activité humaine sur le climat, peut-être en les aidant à passer dans des zones plus au nord". 

Les conséquences de la baisse de pollinisation pourraient entraîner la raréfaction de certaines plantes, fruits ou légumes, et faire augmenter leurs prix. "Les pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à notre économie, et ces dernières seront affectées par la perte généralisée de pollinisateurs en raison des changements climatiques."


Sciences et avenir 10/7/2015

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