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Suisse : Le Valais déclare la guerre à un envahisseur végétal, l'ailante glanduleux

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L'Etat du Valais déclare la guerre à l'ailante glanduleux. Cet arbre exotique à croissance rapide met en péril la fonction protectrice des forêts. Les plus gros spécimens seront abattus cet automne sur une centaine de sites.

L'opération touche la commune de Sierre où une centaine de sites d'ailante ont été identifiés, communique vendredi l'Etat du Valais. Elle sera menée dans la deuxième quinzaine de septembre, avant la dissémination des graines.

 Ailante glanduleux (Ailanthus altissima=Ailanthus glandulosa) à l'arboretum de Chèvreloup de Rocquencourt (France). Matthieu Sontag CC BY-SA 3.0

Les particuliers sont invités à lutter également contre l'envahisseur. La majorité des ailantes poussent sur des terrains privés, précise le canton. Les frais d'abattage et d'évacuation sont pris en charge par les autorités.

La pousse de l'arbre est rapide et peut atteindre 4 mètres par année. L'ailante s'accommode de la sécheresse, de la pollution, de sols de natures diverses. Il se reproduit très rapidement. La densité de son feuillage et les substances toxiques qu'il diffuse dans le sol lui permettent de s'installer durablement, au détriment des espèces indigènes.

Mais l'arbre est fragile. Son bois est cassant. Il est sensible à la pourriture du coeur et ne dispose pas des mêmes aptitudes de protection que les essences indigènes. Son expansion représente donc un danger sécuritaire. Sans compter que ses racines causent des dommages aux routes et aux bâtiments.

L'éradication de l'envahisseur coûtera cette année 88'800 francs aux autorités. Le Valais ne sera pas seul à s'acquitter de la facture. La Confédération versera une aide financière spéciale. L'opération se poursuivra sur le territoire de la ville de Sion et sera reconduite l'an prochain.


Romandie 18/9/2015

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L'Ailante glanduleux, Ailante ou Faux vernis du Japon ou Vernis de Chine (Ailanthus altissima) est une espèce d'arbres à feuilles caduques de la famille des Simaroubaceae. Il est natif à la fois du nord-est et du centre de la Chine et de Taïwan. Il est présent davantage dans la forêt tempérée que dans la forêt subtropicale d’Extrême-Orient

L'arbre pousse vite et est capable d'atteindre des hauteurs de 15 mètres en 25 ans. Cependant, l'espèce a également une durée de vie courte et vit rarement plus de 50 ans (il peut cependant poursuivre son existence bien au-delà grâce à son pouvoir drageonnant particulièrement développé).

 Ailante glanduleux en fleurs. Wendy Cutler CC BY-SA 2.0

C'est un arbre qui a été cultivé intensivement en Chine et à l'étranger comme plante-hôte pour le Bombyx de l'ailante, un papillon de nuit utilisé pour la production de soie. Il a été introduit de Chine en Europe par Chéron d'Incarville qui, en 1751, fit parvenir par caravane les premières graines de cet arbre en provenance de la région de Pékin jusqu'à Londres et Paris.

Il fut l'un des premiers arbres importés en Occident et a d'abord été considéré comme un sujet magnifique pour les jardins. Toutefois, l'enthousiasme a vite diminué lorsque les jardiniers se sont familiarisés avec ses tendances à donner des drageons et son odeur nauséabonde. Malgré cela, il a été largement utilisé comme un arbre de rue pendant une bonne partie du 19ème siècle. En dehors de l'Europe et les États-Unis, l'espèce a été mise en place dans de nombreuses autres régions au-delà de son aire d'origine.

Description : Ailantus altissima est un arbre de taille moyenne qui atteint une hauteur comprise entre 17 et 27 mètres avec un diamètre à hauteur de poitrine d'environ 1 mètre. 

- L'écorce est lisse, gris clair, devenant souvent un peu plus rêche avec les fissures de couleur ocre pâle lorsque l'arbre vieillit. 

- Les rameaux, robustes, lisses à légèrement pubescents, sont rougeâtres ou marron. Ils portent des lenticelles ainsi que des cicatrices foliaires (cicatrices laissées sur le rameau après la chute des feuilles) en forme de cœur. 

- Les bourgeons sont finement pubescents, en forme de dôme, et partiellement cachés derrière le pétiole, mais ils sont bien visibles pendant la période de dormance au-dessus des cicatrices foliaires. 

- Les branches sont gris pâle à gris foncé, lisses, brillantes et portent des lenticelles boursouflées qui se transforment en fissures avec l'âge. Les extrémités des branches sont pendantes. 

Les feuilles sont caduques, grandes, alternes, pennées, imparifoliées, d'odeur désagréable au froissement. Elles mesurent de 30 à 90 cm de longueur et portent de 11 à 41 folioles disposées par paires, les plus grandes feuilles se trouvant sur les jeunes pousses les plus vigoureuses. 

 Planche des feuilles, fleurs et samares selon Britton et Brown's dans Illustrated flora of the northern states and Canada (1913).  USDA PLANTS Database / domaine public

- Le pétiole est vert clair à rougeâtre avec une base renflée. 

- Les folioles sont lancéolées, à bords lisses, un peu asymétriques et parfois ne sont pas directement en face les unes des autres. Elles mesurent de 5 à 18 cm de long et 2,5 à 5 cm de large. Elles ont une extrémité effilée tandis que la base porte de deux à quatre dents, chacune d'entre elle ayant une ou plusieurs glandes à son extrémité. 

La face supérieure des feuilles est vert foncé avec des nervures plus claires, tandis que la face inférieure est d'un vert plus blanchâtre. Les pétioles font de 5 à 12 mm de long. Les lobes des bases et les glandes le distinguent des certaines espèces assez similaires de sumacs.

- Les fleurs sont petites et groupées en grands panicules pouvant atteindre jusqu'à 50 cm de longueur situés à l'extrémité des nouvelles pousses. Les fleurs sont d'un vert jaunâtre à rougeâtre, chacune ayant cinq pétales et sépales. 

- Les sépales sont en forme de coupe, lobés et soudés.

Les pétales sont jointifs (leurs bords se touchent sans se chevaucher), blancs et velus à l'intérieur.

Les fleurs apparaissent de la mi-avril dans le sud de son aire de répartition jusqu'en juillet dans le Nord. Ailanthus altissima est le plus souvent un arbre dioïque, les fleurs mâles et femelles étant portées par des arbres différents. 

- Les arbres mâles produisent trois à quatre fois plus de fleurs que les femelles, ce qui les rend plus attractifs. Les plants mâles émettent une odeur nauséabonde plus forte lorsqu'ils sont en fleurs, ce pour attirer les insectes pollinisateurs

 Plant femelle possédant un grand nombre de graines Valladolid, Espagne. Luis Fernández García (L. Fdez). CC BY-SA 2.1 es

- Les fleurs femelles possèdent dix (ou plus rarement cinq) étamines stériles (staminodes) à anthères en forme de cœur

- Le pistil est composé de cinq carpelles libres (c'est-à-dire qu'ils ne sont pas fusionnés), contenant chacune un seul ovule. Leurs styles sont unis et minces avec des stigmates en forme d'étoile. 

Les fleurs mâles sont semblables en apparence, mais elles ont perdu leur pistil et les étamines sont fonctionnelles, chacune d'entre elles étant surmontée d'une anthère globuleuse et d'un disque vert porteur de glandes. 

- Les graines ovoïdes, portées par les arbres femelles, font 5 mm de diamètre et sont encapsulées individuellement dans une samare qui fait 2,5 cm de long et 1 cm de large, brune ou rougeâtre, bien visible en juillet août et persistant le plus souvent sur l'arbre jusqu'au printemps suivant. La samare est tordue à l'extrémité ce qui en fait une vrille lorsqu'elle tombe ce qui aide à sa dispersion par le vent. Les arbres femelles peuvent produire d'énormes quantités de graines, normalement environ 30 000 par kilogramme d'arbre.

Toutes les parties de la plante dégagent une odeur forte qui est souvent comparée à celle d'arachides ou de noix de cajou pourries.


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Cet Ailanthus se propage activement à la fois par graines, par tronçons de racines et par drageons, ceux-ci poussant rapidement après que l'arbre a été coupé

On le considère souvent comme un arbre ne supportant pas l'ombre et ne pouvant pas entrer en concurrence avec d'autres espèces en cas de faible luminosité. Si on le rencontre parfois dans de telles situations, on considère que c'est plutôt parce qu'il était présent au moment où les autres plants ont été mis en place. 

Toutefois, lors d'une étude dans une forêt de vieux peuplements de pruches à New York, on a constaté qu’Ailanthus était capable de concurrencer avec succès les espèces indigènes dans les trouées qui recevaient seulement 2 à 15 % du plein soleil. La même étude a caractérisé l'arbre en utilisant le terme de gap-obligate ce qui signifie que, pour atteindre le couvert forestier, il se développe rapidement sur une très courte période

C'est un arbre qui a une durée de vie courte, dépassant rarement 50 ans. Ailanthus est parmi les arbres les plus tolérants à la pollution supportant par exemple les vapeurs de dioxyde de soufre qu'il absorbe dans ses feuilles. Il résiste à la poussière de ciment et aux fumées provenant de l'exploitation du goudron de houille et supporte assez bien l'exposition à l'ozone. On a en outre relevé des concentrations élevées en mercure dans les tissus de la plante.

L'espèce a été utilisée pour remettre en végétation des zones de drainage minier acide et on a montré qu'elle tolérait des pH aussi bas que 4,1 (environ celui du jus de tomate). Elle peut supporter des teneurs très faibles en phosphore et un niveau élevé de salinité. Elle est tolérante à la sécheresse en raison de son aptitude à stocker de l'eau dans son système radiculaire. On la trouve fréquemment dans les zones où seulement quelques espèces d'arbres peuvent survivre.

Ailanthus produit une substance chimique allélopathique appelée ailanthone qui inhibe la croissance de nombreuses autres plantes. La concentration en cet inhibiteur est la plus forte dans l'écorce et les racines, mais l'ailanthone est aussi présente dans les feuilles, le bois et les graines de la plante

 Une plante envahissante...ici en Australie. Propagation par graines. Wonx2150 ccby-sa 3.0

Une étude a montré qu'un extrait brut d'écorce de racines inhibait la germination de 50 % d'un échantillon de cresson (Lepidium sativum). La même étude a testé l'extrait comme herbicide sur du cresson, de l'Amarante réfléchie (Amaranthus retroflexus), l'Abutilon d'Avicenne (Abutilon theophrasti), la Sétaire glauque (Setaria glauca), le Panic pied-de-coq (Echinochloa crusgalli), le pois (Pisum sativum var. Sugar Snap) et le maïs (Zea mays var. Silver Queen)Il s'est avéré capable de tuer près de 100 % des semis à l'exception de ceux de l'Abutilon qui ont montré une certaine résistance

Une autre expérience a montré qu'un extrait aqueux de cette substance chimique était soit mortelle soit très préjudiciable pour 11 espèces de feuillus et 34 de conifères d'Amérique du Nord, seul le Frêne blanc (Fraxinus americana) n'étant pas affecté

 Graines d'Ailanthus altissima. Steve Hurst @ USDA-NRCS PLANTS Database / domaine public

Le produit, cependant, n'affecte pas les semis d’Ailanthus, ce qui prouve que A. altissima possède un mécanisme de défense pour empêcher une autotoxicité

On a montré que la résistance de différentes espèces végétales augmentait avec l'exposition, les populations sans exposition antérieure étant plus sensibles. On a aussi démontré que les graines produites par des plantes qui ont déjà été exposées à l'Ailanthe sont plus résistantes que leurs homologues non exposées.

Ailanthus est un arbre à croissance très rapide et c'est peut-être l'arbre à la croissance la plus rapide d'Amérique du Nord. On considère comme normale une croissance de un à deux mètres par an pendant les quatre premières années. L'ombre entrave considérablement son taux de croissance. Les arbres plus âgés, même s'ils croîssent beaucoup plus lentement, continuent de le faire plus rapidement que nombre d'autres espèces. Des études ont démontré que les arbres de Californie grandissaient plus rapidement que leurs homologues de la côte Est et que les arbres d'Amérique en général grandissaient plus vite que ceux de Chine.

Plusieurs espèces de lépidoptères utilisent les feuilles d'Ailanthes pour se nourrir. C'est le cas notamment des espèces de papillons Actias selene et Eurema hecabe. En Amérique du Nord, cet arbre est la plante hôte de l’Ailanthus tisseuse (Atteva aurea) mais ce papillon est originaire d'Amérique centrale et du Sud et, à l'origine, utilisait comme hôte d'autres membres de la famille des Simaroubaceae, essentiellement des espèces tropicales. Dans son aire d'origine, A. altissima est associé à au moins 32 espèces d'arthropodes et 13 espèces de champignons.

Il existe trois sous-espèces d’Ailanthus altissima :

A.altissima var. altissima qui est la variété type et est originaire de Chine continentale.

- A. altissima var. tanakai qui est endémique des hauts-plateaux du nord de Taïwan. Il diffère de la sous-espèce type par son écorce jaunâtre, ses feuilles pennées impaires plus courtes, faisant en moyenne de 45 à 60 cm de longueur avec seulement 13 à 25 folioles en forme de fauxIl est classé en danger dans la Liste UICN des espèces menacées en raison de la perte de son habitat utilisé pour la construction et les plantations industrielles.

- A. altissima var. sutchuenensis qui diffère par ses rameaux rouges


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Ailanthus altissima est originaire du nord et du centre de la Chine, de Taïwan et du nord de la Corée. En Chine, on le trouve dans toutes les provinces sauf le Gansu, le Heilongjiang, le Hainan, le Jilin, le Ningxia, le Qinghai, le Xinjiang et le Tibet

Toutefois, selon l'histoire attachée à cet arbre, liée aux premières introductions hors de son aire d'origine, sud de la Corée ainsi que vers le Japon, il se pourrait que l'arbre soit en fait originaire de ces régions, mais il est généralement admis que l'arbre y a été introduit de façon très précoce.

C'est une plante opportuniste qui se complaît en plein soleil et dans les friches, préférant les sols humides et argileux mais pouvant s'adapter à une très large gamme de conditions de sol et de valeurs de pH

Cet arbre est résistant à la sécheresse (on l'a utilisé pour lutter contre l'érosion autour de la mer Noire et dans les régions montagneuses du Maroc) mais il ne tolère ni les inondations ni l'ombre épaisse. En Chine, on peut toutefois le trouver souvent sur des sols riches en calcaire. 

On le rencontre dans un large éventail de conditions climatiques. Dans son aire de répartition naturelle, on le trouve aussi bien sur les hauts plateaux de Taïwan que dans les plaines de la Chine continentale. Aux États-Unis, on le voit dans les régions arides bordant les Grandes Plaines, les régions très humides du sud des Appalaches et les zones froides au pied des montagnes Rocheuses. Le froid prolongé et la neige provoquent son dépérissement mais l'arbre repousse du pied.

Dans le nord de l'Europe, Ailanthus n'a été considéré comme s'étant naturalisé dans les villes qu'après la Seconde Guerre mondiale. On attribue cela à la capacité de l'arbre à coloniser des zones de décombres où la plupart des autres plantes ne se développent pas. En outre, le microclimat plus chaud dans les villes offre un habitat plus approprié que les zones rurales environnantes

Par exemple, une étude en Allemagne trouve l'espèce présente dans 92 % des zones densément peuplées de Berlin, dans 25 % de la banlieue et seulement dans 3 % dans les zones situées hors de la ville. Ce n'est pas le cas dans d'autres régions d'Europe où le climat est assez doux pour que l'arbre puisse se développer.

En Amérique du Nord, Ailanthus altissima est présent sur la côte est depuis le Massachusetts jusqu'au sud de l'Ontario, du sud-ouest de l'Iowa et du sud du Texas au nord de la Floride. Sur la côte ouest, on le trouve de l'ouest du Nouveau-Mexique à la Californie et à l'État de Washington. 

Dans l'est de son aire de répartition il pousse surtout dans les zones perturbées des villes, où il a été longtemps présent dans les rues arborées. Il se développe également le long des routes et des chemins de fer. Dans l'ouest de l'Amérique du Nord, il est surtout présent dans les régions montagneuses autour des anciennes habitations et des mines abandonnées.

Dans certains pays, l'ailante est devenu une espèce invasive en raison de sa capacité à coloniser rapidement des zones perturbées et à entraver la croissance et la régénération des espèces indigènes par effets allélopathiques.

 Après son introduction comme arbre ornemental, l'ailante s'est (comme la renouée du Japon) notamment diffusé le long des voies ferrées ou des routes. Rept0n1x CC BY-SA 3.0

Il est considéré comme une des plantes les plus invasives en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et dans plusieurs pays d'Europe méridionale et orientale.

L'arbre repousse aussi vigoureusement quand on le coupe, ce qui rend son élimination difficile et longue. De plus, il produit de nombreuses graines ( jusqu'à 300 000 par pied et par an). Dans de nombreuses régions, il a acquis le surnom ironique de frêne puant.

Ses racines sont également suffisamment agressives pour causer des dommages aux réseaux d'égouts souterrains et aux canalisations enterrées. Le long des autoroutes, cet arbre forme souvent des fourrés denses où seules quelques autres espèces d'arbres sont présentes, ce en grande partie à cause des toxines qu'il produit pour empêcher la concurrence.

Une étude française de 2011 laisse penser que la strate herbacée du sous-bois est « nettement plus pauvre et composée d’espèces plus banales sous A. altissima que sous les autres espèces d’arbres et que la composition floristique est sensiblement différente. En outre, la densité de drageons d’A. altissima dans les aires d’inventaires est significativement négativement corrélée avec la richesse floristique ». Les impacts croisés de la compétition interspécifique et les propriétés allélopathiques d’A. altissima pourraient expliquer ce double phénomène. A. altissima est donc bien une menace pour la biodiversité de la forêt de Fontainebleau et peut-être d'autres forêts urbaines ou péri-urbaines.

Il a par exemple colonisé des zones naturelles en Hongrie, et est considéré comme une menace pour la biodiversité du parc national Aggtelek classé au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1995.

En 2010 pour l'Europe occidentale, il est présent notamment en Grande-Bretagne, Belgique, France (forêt de Fontainebleau, Marquenterre, côtes méditerranéennes notamment) et Allemagne et la Suisse donc !

Aux États-Unis une étude réalisée en 2003 en Caroline du Nord trouve qu'il est présent sur 1,7 % des bordures de voies de chemin de fer et de route et qu'il étend son territoire de 4,76 % par an. Une autre étude menée dans le sud-ouest de la Virginie a déterminé qu'il est présent sur environ 30 % des routes principales de l'état. Il envahit parfois de zones non restucturées et entre en concurrence avec les plantes indigènes.

En raison de la possibilité de l'espèce de devenir envahissante et nuisible, les propriétaires fonciers et d'autres organisations ont souvent recours à diverses méthodes pour maintenir sa population sous contrôle.

Par exemple, la ville de Bâle en Suisse dispose d'un programme d'éradication. Les moyens d'éradication peuvent être physiques, thermiques, mécaniques, biologiques ou chimiques. Une combinaison de plusieurs d'entre eux peut être plus efficace mais ils doivent bien sûr être compatibles. Tous ont des aspects positifs et négatifs, mais le traitement le plus efficace est généralement l'utilisation d'un mélange de produits chimiques et le contrôle physique. Il consiste dans l'application d'herbicides foliaires ou racinaires afin de tuer les arbres existants, associée à une extraction à la main ou à la tonte des semis en vue de prévenir la croissance de nouveaux individus.




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En plus de son utilisation comme plante ornementale, l'Ailante est aussi utilisé pour son bois, ses propriétés médicinales et comme plante hôte pour nourrir les chenilles de l'espèce de papillons Samia cynthia qui produisent une sorte de soie plus résistante et moins chère que la vraie soie mais avec une brillance et une texture inférieures. 

 Samia cynthia - Bombyx de l'ailante ou Croissant. KENPEI — KENPEI's photo CC BY-SA 3.0

Le papillon a également été introduit aux États-Unis et en Europe notamment en France, dans les Cévennes. L'espèce a bénéficié pour son extension, notamment dans les Cévennes, de la catastrophe causée par la maladie des vers à soie. En effet, dès 1856, on multiplia abondamment cet arbre car il est l’hôte du bombyx de l'ailante. Les cocons de celui-ci étaient renommés en Chine pour la production d’une matière textile, l’ailantine. 

 Cocons de soie du bombys de l'ailante. Biswarup Ganguly CC BY-SA 3.0

Le bois jaune pâle, à grain fin et satiné de cette espèce a été utilisé en ébénisterie. Il est souple et bien adapté à la fabrication de cocottes à vapeur utilisées dans la cuisine chinoise pour la cuisson des mantous, des pâtisseries et du riz

Il est également considéré comme une bonne source de bois de chauffage dans une grande partie de son domaine car, même s'il est lourd et modérément dur, il est facilement accessible

Son utilisation comme bois d'œuvre pose cependant problème. Parce que sa croissance est rapide pendant les premières années, le tronc a une texture inégale entre parties intérieure et extérieure ce qui peut faire que le bois se torde ou se fende au séchage. Des techniques de séchage ont été développées pour éviter cette fissuration, lui permettant d'être exploité commercialement. Bien que les arbres vivants aient tendance à être très flexibles, le bois est très dur une fois bien séché.

A cela vient s'ajouter l'utilisation pour des usages médicaux.

Les racines, les feuilles et l'écorce sont encore utilisées aujourd'hui dans la médecine chinoise traditionnelle, principalement comme astringent.

[...]Une source datant de 684 apr. J.-C., à l'époque de la dynastie Tang et inscrite dans le Compendium de Médecine de Li Shizhen, stipule que l'absorption de feuilles provoque incohérence et somnolence, tandis qu'une application externe permet de traiter efficacement les furoncles, les abcès et le prurit. Une autre recette enregistrée par Li utilise les feuilles pour traiter la calvitie. La formule demande de broyer ensemble de jeunes feuilles d'Ailanthe, de Catalpa et de Pêcher et d'appliquer le liquide obtenu sur le cuir chevelu pour stimuler la croissance des cheveux.

L'écorce séchée est encore considérée comme un médicament et est répertoriée dans la pharmacopée chinoise moderne sous le nom de chun bai pi (en chinois: 白皮 椿; pinyin: chūnbáipí), ce qui signifie « écorce blanche du printemps ». Des travaux récents traitent en détail de ce sujet, discutant des constituants chimiques, de l'identification du produit et de ses utilisations pharmaceutiques.

Après préparation, qui nécessite entre autres l'abattage de l'arbre à l'automne ou au printemps, cette écorce est censée avoir des propriétés antipyrétiques et astringentes et devoir être principalement utilisée pour traiter les dysenteries, les rectorragies, les ménorragies et l'éjaculation spontanée. Il est prévu de n'en utiliser que des quantités comprises entre 4 et 10 grammes afin de ne pas empoisonner les patients. Le compendium de Li donne 18 recettes faisant appel à l'utilisation de l'écorce.

Des chimistes asiatiques et européens ont trouvé une justification à son utilisation médicale, cette écorce contenant une grande variété de produits chimiques actifs comme la quassine et des saponines, ainsi que de l'ailanthone, le produit chimique allélopathique de cet arbre, qui est un antipaludéen. L'écorce est disponible dans la plupart des magasins spécialisés dans la médecine traditionnelle chinoise. Une teinture d'écorce de racine aurait été utilisée avec succès dans le traitement des palpitations, de l'asthme et de l'épilepsie. (Voir addendas en bas de la page du site source indiqué à la fin de ce sujet, en bas à gauche).

Les samares sont également utilisées dans la médecine chinoise moderne sous le nom de feng yan cao (en chinois simplifié: 草 凤眼; en chinois traditionnel: 凤眼 草; en pinyin: fèngyǎncǎo), ce qui signifie « œil de Phoenix ». Elles sont utilisées comme agent hémostatique, dans l'éjaculation spontanée et pour le traitement des rectorragies et des hématuries. On a cliniquement prouvé qu'elle était en mesure de traiter la trichomonase, l'infection vaginale causée par le protozoaire Trichomonas vaginalis. En Occident, un extrait d'écorce vendu sous le synonyme d’A. glandulosa est parfois utilisé en phytothérapie pour le traitement de différentes affections, dont le cancer.

Des preuves anecdotiques suggèrent que la plante peut être légèrement toxique. Les odeurs nauséabondes ont été associées à des nausées et des maux de tête, ainsi qu'à une dermite de contact signalée à la fois chez des humains et des moutons, qui ont également développé une faiblesse et une paralysie. La plante contient en effet une quinone irritante, la 2,6-diméthoxybenzoquinone, ainsi que des quassinoïdes (comme l'ailanthone) qui peuvent provoquer de tels effets, mais il s'est cependant avéré difficile, voire impossible, de reproduire ces symptômes chez les humains et les chèvres. Lors d'une expérimentation médicale, une teinture à base de fleurs et de feuilles a provoqué des nausées, des vomissements et un relachement musculaire.




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