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Egypte : Pénurie d'eau du Nil. Le Japon à la rescousse ?

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Depuis l’Antiquité, l’Égypte s’est développée grâce à l’abondance des eaux du Nil, le plus long fleuve du monde, et grâce aussi à la fertilité des alluvions de son sol. Cependant, à l’heure actuelle, les eaux du Nil ne suffisent plus pour les agriculteurs. Yuji Tsuchiya, correspondant au bureau de la NHK au Caire, nous parle de la coopération du Japon pour alléger le manque d’eau du Nil.

Pourquoi la vallée du Nil souffre-t-elle d’une pénurie d’eau ?

Yuji Tsuchiya : La raison principale de ce manque réside dans l’augmentation rapide de la population. L’Égypte est un pays jeune, puisque les deux-tiers de sa population ont moins de 30 ans et celle-ci augmente de plus d’un million chaque année.

Pour fournir une alimentation suffisante à sa population en augmentation constante, l’Égypte a mis en œuvre des projets de développement agricole de grande envergure dans les régions désertiques. Au cours des 20 dernières années, la superficie des terrains agricoles du pays a augmenté de 30 %.

Mais la quantité totale d’eau que l’Égypte peut puiser dans le Nil est définie par un accord avec les autres pays irrigués par le fleuve. Comme les nouvelles terres arables utilisent de l’eau, alors que le volume total disponible est limité, il reste moins d’eau pour l’agriculture que ce n’était le cas dans le passé. Lorsque la quantité d’eau disponible est limitée, il est essentiel qu’elle soit utilisée efficacement.

La gestion de l’eau est un domaine où le Japon s’est spécialisé. Depuis toujours, l’Archipel a mis en place des réseaux d’irrigation et des méthodes de gestion efficaces de l’eau. C’est ainsi que, grâce à une assistance de l’Agence japonaise de coopération internationale, la JICA, l’Égypte s’efforce de mettre en place des mécanismes de partage équitable de l’eau entre les agriculteurs.

Jusqu’ici, les agriculteurs égyptiens des régions d’irrigation de l’amont du Nil pouvaient utiliser autant d’eau qu’ils le souhaitaient, ce qui n’en laissait pas assez pour ceux qui se trouvent en aval. C’est pourquoi, il a été décidé d’attribuer un quota à chaque village et de vérifier si ce quota est respecté, en mesurant la quantité d’eau utilisée. Conséquence : certains fermiers des régions en amont sont passés à des récoltes qui exigent moins d’eau.

La JICA a fait construire de petites installations de traitement des eaux usées, afin d’améliorer la qualité du précieux liquide. Des spécialistes japonais et égyptiens étudient des méthodes de culture qui exigent moins d’eau, tout en fournissant des récoltes plus abondantes.

La frustration des agriculteurs face au manque d’eau va croissant. Si ce problème n’est pas traité, il pourrait devenir une nouvelle cause d’agitations sociales. Le moment est venu pour les Égyptiens de réfléchir à nouveau au comment vivre en harmonie avec le Nil.


nhk world 24/9/2015

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