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Y a-t-il un lien entre la fragmentation des forêts et les éclosions de la maladie à virus Ebola en Afrique ? (Etude)

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Freetown/Londres, le 29 septembre 2015. L’Environmental Foundation for Africa (EFA) a lancé un rapport qui analyse les liens présumés entre la fragmentation de forêts en Afrique et des éclosions de la maladie à virus Ebola (MVE) dans la région.  L’étude a été réalisée en partenariat avec la Fondation ERM.

Le rapport a analysé les localités de 7 épidémies où le virus Ebola a été transmis à l’homme depuis son réservoir sauvage, présumé être constitué de chauves-souris. Il analyse les conditions de couverture forestière au moment des 7 épidémies et dans trois cas, des changements dans le paysage dans les 30 années qui ont précédé les épidémies.

L’étude ne se concentre pas sur les moyens de réduire la transmission inter-humaine de cette maladie, qui dépendent en grande partie de facteurs sociaux et qui représentent un enjeu très important dont de nombreuses autres organisations tiennent compte.  Elle se concentre plutôt sur l’analyse des conditions empiriques dans lesquelles le virus semble plus probablement passer de son hôte animal à l’homme.

Dans 6 cas sur 7 étudiés, la MVE est apparue où et quand des paramètres spécifiques à la fragmentation des forêts se trouvaient dans une gamme étroite de valeurs. De nombreuses personnes ont émis l’hypothèse que des changements de couverture végétale peuvent favoriser des éclosions de maladies infectieuses émergentes, mais ce rapport décrit la corrélation entre des caractéristiques spécifiques des forêts et des éclosions de la MVE.

Le rapport analyse la réaction des chauves-souris aux paysages fragmentés forestiers, ce qui indique que dans ces conditions, il est possible que différentes espèces – chauves-souris, autres animaux et hommes – qui ne seraient généralement pas en contact, puissent venir en contact, souvent dans des circonstances de stress où leurs défenses immunologiques pourraient être affaiblies et où les maladies se transmettraient plus facilement, comme le virus Ebola

 Exemple de fragmentation forestière, ici en Hongrie : Rupture de la continuité écologique de la ripisylve et de la canopée et d'un massif forestier. Civertan CCBY-SA3.0

Le rapport conclut, tout d’abord qu’une étude scientifique rigoureuse est absolument nécessaire pour comprendre les relations de cause à effet qui sous-tendent cette corrélation. Un groupe interdisciplinaire d’experts doit proposer des recherches futures sur la manière dont l’utilisation des terres et la fragmentation des forêts influencent les maladies zoonotiques.

Trois recommandations principales ressortent pour la relance économique post-MVE.

- La gestion des ressources naturelles et l’environnement doivent être intégrés en tant qu’éléments de base et de critères d’évaluation de programmes de redressement, mais non en tant qu’exercices qui consistent à cocher des cases dans le cadre de l’évaluation des impacts. Il ne suffit pas non plus de financer des projets de « gestion de forêt et de faune » isolés spécifiques à un secteur sans liens avec d’autres interventions de redressement et de développement.

- Les grands blocs forestiers doivent être protégés contre la fragmentation au sein d’un paysage, de sorte que le contact faune-homme est réduit au minimum et afin d’éviter les conditions des assemblages d’espèces inhabituels qui augmentent le risque de transmission du virus Ebola de son(ses) réservoir(s) naturel(s) aux nouveaux hôtes, y compris l’homme. 

- Le même groupe d’experts interdisciplinaire doit conseiller les décideurs sur la manière d’appliquer une approche de précaution aux plans de reprise économique pour réduire le risque d’éclosions de la MVE à l’avenir. 

Toute déviation des modèles de développement familiers représente un territoire inconnu, mais les stratégies traditionnelles peuvent aggraver les conditions qui augmentent la probabilité d’éclosions de la MVE. Les nouveaux Objectifs de Développement Durable exigent des changements structurels dans les économies des nations et une nouvelle élaboration de la relation entre l’homme et l’environnement naturel dont il dépend à longue échéance. La crise de la MVE n’est pas la seule raison pour réévaluer les approches de développement, mais elle constitue un "appel aux armes" pour évaluer de manière critique ce qui devrait changer.


Guinée7.com 29/9/2015

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