Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Le Costa Rica toujours plus proche de son objectif 100% renouvelables

Messages recommandés

Siquirres (Costa Rica) - Au milieu du canyon du fleuve Reventazon, près de la côte Caraïbes du Costa Rica, la construction d'une gigantesque centrale hydroélectrique est sur le point de s'achever, rapprochant le pays de son objectif ambitieux : une énergie 100% renouvelable.

Ce projet pharaonique est le deuxième plus grand chantier d'infrastructure de l'isthme centraméricain, après celui de l'agrandissement du canal de Panama.

 Une gigantesque centrale hydroélectrique en construction, sur le fleuve Reventazon, près de la ville de Siquirres (Costa Rica), le 30 septembre 2015 afp.com/MARCO SIBAJA /  L'Express

Le complexe, situé en pleine jungle près de la ville de Siquirres, à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale, produira à terme 305,5 mégawatts d'électricité, assez pour fournir près de 525.000 familles, dans un pays qui compte environ cinq millions d'habitants. Il s'agira alors de la plus grande centrale hydroélectrique d'Amérique centrale, permettant au Costa Rica d'être désormais tout proche de son but affiché depuis plusieurs décennies, atteindre une production énergétique 100% renouvelable.

Une fois le chantier terminé, 99,4% de la population sera fourni par le réseau d'énergie renouvelable.


 Une gigantesque centrale hydroélectrique en construction, sur le fleuve Reventazon, près de la ville de Siquirres (Costa Rica), le 30 septembre 2015 ( AFP / MARCO SIBAJA ) / boursorama

Les dimensions du projet, mené par l'Institut costaricien d'électricité (ICE), impressionnent pour ce petit pays d'Amérique centrale, avec un budget de 1,379 milliard de dollars. Et ce sont 29.000 tonnes d'acier et 760.000 mètres cubes de béton qui ont été nécessaires pour mener à bien la construction de la centrale, un chantier sur lequel travaillent 4.000 ouvriers.

Confiant, le directeur Luis Roberto Rodriguez assure que les travaux suivent le calendrier, pour une mise en service en mars 2016.


 Grupo ICE 29/1/2015


C'est grâce à cette politique ambitieuse qu'entre le 22 décembre 2014 et le 16 mars 2015, le pays a maintenu une production énergétique 100% renouvelable, attirant l'attention de la communauté internationale.

Autour de la centrale, 140 mesures de contrôle de l'impact environnemental ont été mises en place, raconte Allan Rentana, en charge de l'environnement à l'ICE. Le projet a également installé une zone forestière protégée pour connecter deux espaces boisés situées à proximité du barrage. Une mesure essentielle pour la préservation des jaguars, une espèce menacée qui disposera ici d'un vaste espace pour se déplacer, ajoute M. Retana.

Il est également prévu l'élaboration d'une étude, cinq ans après la mise en service du barrage, afin d'évaluer son impact sur la vie sauvage.

Le mode de financement montre que l'ICE est à l'avant-garde sur la question, en permettant de faire appel aux financements privés sans avoir besoin d'un appui substantiel du gouvernement, explique M. Carassale. L'Institut a investi 152,2 millions de dollars, alors que la BID a financé le projet à hauteur de 97,8 millions.

Le reste des fonds a été apporté par la Banque mondiale, la Banque centraméricaine d'intégration économique, la Banque européenne d'investissement ainsi qu'un fonds administré par la banque espagnole Scotiabank.

Un modèle énergétique impossible à décliner dans la plupart des pays industrialisés. En effet, il est important de rappeler que le Costa Rica est une nation dont la consommation d’électricité est relativement peu élevée (9,9 TWh en 2012). La densité de la population est particulièrement faible (4,8 millions d’âmes réparties sur une superficie de 51.000 km2) et le pays ne comporte aucune industrie majeure (ce sont le tourisme et l’agriculture qui dominent l’économie). Ces caractéristiques maintiennent les besoins électriques du Costa Rica assez bas, alors que ses ressources naturelles tirent son potentiel de production renouvelable vers le haut.

De plus, l’importante contribution de l’hydroélectricité au mix du pays, fait suite à une importante période de sécheresse. Une des pires de l’histoire du pays, qui a forcé les pouvoirs publics et les entreprises à avoir massivement recours aux combustibles fossiles polluants pour compenser le déficit hydroélectrique. Cette situation permet de mettre en avant un paradoxe énergétique valable pour d’autres pays : les lourdes précipitations qui permettent de doper la production des centrales hydroélectriques, en partie du moins, liées aux effets du réchauffement climatique.

En dépit de ce bémol, le Costa Rica est donc un pays qui a réussi à adapter son programme énergétique aux caractéristiques spécifiques de sa géographie : le pays répond à ses faibles besoins en électricité grâce à des centrales qui exploitent une partie de ses ressources naturelles, tout en laissant une grande partie de son territoire à l’état sauvage.

Il est toutefois  important de préciser que ce modèle n’est pas applicable à la plupart des pays industrialisés. L’exploit du Costa Rica n’en reste pas moins admirable, et il y a fort à parier qu’il deviendra le premier pays neutre en carbone au monde.
SourceL'énergie en questions.fr





Note : Il semble toutefois qu'un autre barrage soit projeté, celui d'El Diquis (en espagnol). Si celui-ci voit le jour, la conséquence serait la submersion de 7000 hectares de terres. Un tiers de cette zone est une forêt vierge, habitée et gérée par le peuple Teribe. Leur réserve serait engloutie. Selon les informations recueillies, il serait encore plus important que celui de Reventazon puisqu'il pourrait produire entre 680 mégawatts et 832 mégawatts d'électricité, avec un réservoir d'environ 12580 hectares. 

Ce projet aurait un impact relativement important pour les tribus qui vivent dans la région concernée par ce barrage car le lac du barrage nécessiterait la destruction de plus de 2.200 hectares de forêt tropicale. Or, cette forêt, dans la vallée de Térraba, est la réserve protégée des Teribes, un groupe indigène de 750 personnes. Ces derniers résident depuis des siècles dans une zone qui jadis couvrait 9000 hectares. Il ne leur reste à ce jour que seulement 10% de cette surface suite à une vague de colonisation illégale. Si le barrage venait à voir le jour, il n'y aurait plus de futur possible pour la communauté Teribe, son dernier reste de forêt étant engloutieDe plus, en submergeant la forêt tropicale, le barrage détruirait non seulement de nombreuses espèces végétales et animales mais aussi 300 sites archéologiques du patrimoine culturel Teribe.


Compte tenu de cet impact, une pétition a même été menée en mai 2011 par le site Sauvons la Forêt (close le 22 mai 2014), pour faire entendre la voix du peuple... Sachant que le principal objectif serait l'exportation de la majorité de l'électricité produite aux pays voisins...

Pour suivre l'actualité de ce projet : c'est ICI (en espagnol)

Romandie 16/10/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...