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Amphibiens : leurs stratégies anti-prédatrices prédisent leur extinction

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Les amphibiens ont des stratégies anti-prédatrices propres au monde animal. Certaines sont plus efficaces que d'autres mais elles ne sont pas pour autant synonyme de pérennité.

Il existe différents types de stratégies anti-prédatrices chez les amphibiens : les défenses chimiques très efficaces, le camouflage, le mimétisme d'espèces dangereuses, les colorations aposématiques (colorations vives traduisant une toxicité réelle ou non) mais aussi des comportements adaptés à la fuite ou à la défense.

 Phyllobates terribilis, une grenouille dont la peau est mortellement toxique : peut-être l'une des espèces animale les plus toxiques au monde, est endémique de Colombie ©️ Wilfried Berns ccby-sa2.0-de

Les chercheurs avaient déjà découvert que les stratégies chimiques et l'utilisation de colorations vives augmentent le taux de spéciation, c'est-à-dire que ces espèces vont permettre, grâce au moteur qu'est l'évolution, de donner naissance à de nouvelles espèces. Mais selon une étude publiée dans PNAS, les défenses chimiques augmentent aussi le taux d'extinction, alors qu'une espèce sur cinq parmi les reptiles et les amphibiens est menacée en France, causant une baisse de la diversification génétique au sein d'une même espèce, ce qui est paradoxal. 

Jusque-là, les chercheurs se basaient sur l'hypothèse du "escape and radiate" (littéralement, s'échapper puis se répandre). Elle stipule qu'une espèce va développer, au cours de son évolution, des stratégies qui vont lui permettre de diminuer la pression de prédation qu'elle subit. Cette baisse de menace va entraîner une radiation adaptative, c'est-à-dire l'émergence de nouvelles espèces à partir de celle d'origine. Cela va également permettre une diversification des habitats car les nouvelles espèces seront, de ce fait, adaptées à de nouvelles niches écologiques.

 Amphibiens de différents ordres: (de haut en bas et de bas en haut) un anoure (Litoria phyllochroa), un seymouriamorphe (Seymouria), un urodèle (Notophthalmus viridescens) et un gymnophiones (Dermophis mexicanus). (c) Différents auteurs voir Wikipedia ccby-sa3.0

Cette étude remet donc en cause l'hypothèse du "escape and radiate" au moins pour les amphibiens. Chez ce dernier, la thèse ne décrit pas correctement la macro-évolution des espèces concernées par les défenses chimiques car bien que la spéciation soit élevée, le taux d'extinction est lui aussi élevé. En résulte une diminution de la diversification comparée aux amphibiens qui ne possèdent pas ce type de défense. Par exemple, les espèces usant de colorations particulières (aposématisme, mimétisme, camouflage) bénéficient d'un taux de spéciation élevé pour un taux d'extinction qui demeure inchangé

L'étude estime donc que l'hypothèse précédente doit dorénavant tenir compte du caractère étudié et de son effet particulier sur la spéciation et l'extinction. Les chercheurs pensent que l'étude des stratégies anti-prédatrices des amphibiens pourra permettre de prédire les risques d'extinction d'une espèce et d'agir en conséquence pour sa conservation.



Sciences et avenir 24/10/2015

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