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Pourchassés, les poissons appellent d’autres prédateurs à la rescousse

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Les signaux de détresse des poissons alertent leurs congénères mais aussi les prédateurs avoisinants. Une technique qui leur permet, parfois, d’échapper à leur sort.

 La Demoiselle de Cortez (Pomacanthus navarchus). Elle est répartie dans le Pacifique Ouest2. La taille maximum de pour cette espèce est de 45 cm.elle vit dans les zones riches en corail dans les lagons clairs. Les pomacanthus navarchus juvéniles sont noirs avec des bandes verticales bleues incurvées et sur les côté (photo ci-dessous). LASZLO ILYES Flickr / ccby-sa2.0

Lorsqu’ils sont pourchassés et blessés, les poissons larguent dans l’eau des substances chimiques contenues dans leur peau qui agissent comme un signal de détresse et d’alerte. Elles déclenchent un comportement de fuite des poissons à proximité. Mais cet appel n’a rien d’un acte altruiste : il est d’abord profitable au poisson chassé qui rameute ainsi d’autres prédateurs, semant la zizanie parmi eux.

 Un juvénile Demoiselle de Cortez. LASZLO ILYES Flickr / ccby-sa2.0


C’est au terme d’une vaste campagne mondiale d’observation en mer et de tests en laboratoires que les chercheurs de l’université d’Uppsala (Suède) et de l’université James Cook (Australie), ont compris l’intérêt des poissons d’émettre ces signaux d’alarme. 

 Dascyllus aruanus, communément nommé Demoiselle à trois bandes noires ou Demoiselle à queue blanche. La Demoiselle à trois bandes noires est présente dans les eaux tropicales de la région Indo-Pacifique,Mer Rouge incluse. Elapied ccby-sa2.0-fr

"Depuis des décennies, les scientifiques débattent de l’origine et de l’intérêt évolutif des signaux d’alerte chimiques chez les poissons. Ils offrent un avantage évident pour les autres poissons aux alentours mais l’intérêt d’agir ainsi pour l’expéditeur n’était pas clair", explique Oona Lönnstedt, co-auteur d’une étude sur le sujet, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B

 Une Demoiselle bleu-vert ou Demoiselle verte (Chromis viridis), est une espèce de poisson marinAdrian . Elle est présente dans les eaux tropicales de la région Indo-Pacifique, mer Rouge incluse. Ce sont des habitants typiques et abondants des récifs coralliens de faible profondeurPingston / domaine public

Au terme de leurs investigations dont une grande partie s’est déroulée auprès de poissons-demoiselles autour de la Grande barrière de corail, les chercheurs ont constaté que de nombreux prédateurs supplémentaires arrivent sur zone dès qu’un signal de détresse chimique est émis. "Plus de chasseurs devraient signifier plus de difficultés mais nous avons découvert que les prédateurs supplémentaires interfèrent avec l'événement de la prédation initiale, offrant ainsi à la proie une plus grande chance de s'échapper", souligne Mark McCormick, spécialiste des récifs coralliens à l’université James Cook.

 Chrysiptera hemicyanea ou demoiselle bleu-ciel à ventre jaune. Adultes, ces poissons, habitent plus largement les lagons et les récifs près de la rive, généralement parmi les coraux branchus. Haplochromis / domaine public

Des essais en aquarium ont permis d’évaluer l’efficacité de cette tactique pour la survie du poisson pourchassé : "Un poisson-demoiselle pourchassé et blessé par un prédateur n’a quasiment aucune chance d’échapper à son destin. Cependant, quand un autre prédateur arrive sur le site de capture, la proie va réussir à s’échapper dans 40 % des cas", précise Mark McCormick. Un gain de survie énorme expliquant pourquoi un tel mécanisme a été conservé au cours de l’évolution.

 Pomacentrus amboinensis est une demoiselle de l'Ouest du Pacifique de couleur orangé. Gagliano - PlosOne ccby-sa2.5


Sciences et avenir 2/11/2015

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