Admin-lane 0 Posté(e) le 11 novembre 2015 Afin d'être sûr d'être le seul qui se reproduira avec elle, l'araignée Larinia mâle va mutiler les organes génitaux de sa femelle.Des études avaient déjà mis en évidence plusieurs techniques utilisées par les araignées mâles pour s'octroyer l'exclusivité d'une femelle : la "séquestrer", lui fournir des substances qui la rendent moins attractive pour les autres mâles ou encore bloquer mécaniquement sa reproduction en formant un bouchon spermatique qui empêchera toute copulation avec un autre mâle. Un mâle larinia jeskovi. Chez cette espèce d'araignée, le mâle mutile les organes reproducteurs externes des femelles. Photo Gabriele Uhl & all / Current BiologyDernièrement, des chercheurs se sont demandés pourquoi chez une certaine espèce d'araignée, la majorité des organes reproducteurs des femelles étaient mutilées. C'est ainsi que dans un article paru début du mois de novembre 2015 dans le journal Current Biology, une équipe a décrit une autre technique employée par des araignées du genre Larinia (Larinia jeskovi). Afin de garantir sa paternité, le mâle va détruire un petit élément crucial des organes génitaux externes de la femelle : le scapus. Lorsque le mâle s'accouple, il saisit le scapus de la femelle et délivre ensuite son sperme en utilisant ses pédipalpes. Puis il se sert à nouveau de ses appendices mais cette fois-ci pour couper le scapus. La femelle se retrouve ainsi dans l'impossibilité de se reproduire avec un autre mâle. Toutefois, cette mutilation ne doit pas empêcher la femelle de continuer à procréer, celle-ci ayant la faculté de conserver le sperme dans le temps... Les femelles Larinia qui possèdent toujours leur scapus sont donc des femelles vierges.L'observation de ce phénomène est très difficile car la reproduction ne dure que quelques secondes chez cette espèce. Les chercheurs ont dû utiliser de l'azote liquide afin de littéralement gelé les deux protagonistes pendant la reproduction. Ainsi ils ont pu observer en détail cet étrange processus. Selon les scientifiques, la mutilation des organes génitaux femelles est terriblement efficace pour sécuriser la paternité chez les espèces où les organes femelles en question sont externes. De ce fait, ce comportement pourrait être favorisé par l'évolution. D'ailleurs, selon les chercheurs, 80 espèces d'araignées possèdent un scapus et sa mutilation pourrait en réalité se révéler bien plus commune que ce que l'on croit.Davantage de détails sur le site de National GéographicSciences et avenir 9/11/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites