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Admin-lane

A #Pau, vivre dans "la rue qui pue", à cause des fruits des #ginkgos_bilobas

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A Pau, des habitants de la rue Henri-d'Albret se plaignent de l'odeur dégagée par les fruits des ginkgos bilobas tombés sur les trottoirs.

"Chaque année, à l'automne, c'est pareil, et ça dure jusqu'en décembre". Emmanuel Machy vit rue Henri-d'Albret, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), la "rue qui pue" ou "la rue caca", comme l'ont surnommée les riverains. Chaque automne, les fruits de la vingtaine de ginkgos bilobas qui bordent la chaussée tombent et dégagent une odeur "infecte", raconte Emmanuel Machy à francetv info, jeudi 12 novembre.

 Les ginkgos bilobas de la rue Henri-d'Albret, sur Google Streetview, en juin 2014. (GOOGLE STREETVIEW)

Tout le monde n'est pas aussi embarrassé par cette odeur. Laurence Fernandes, par exemple, "trouve que ça ne sent pas très bon, mais ça n'arrive qu'une fois par an, alors ce n'est pas si grave". Mais pour d'autres, c'est simplement "l'horreur". "Ça sent le vomi, l'urine humaine, c'est difficile à décrire, poursuit Emmanuel Machy, c'est un peu comme les épandages dans les champs, ou comme si vous deviez marcher tous les jours sur un trottoir couvert de crottes de chien". Pour sa voisine, Pascale G., "ça sent carrément la merde". "Ils sont magnifiques, mais dès qu'on passe dans la rue, c'est horrible", dit-elle.

 Le ginkgo biloba a une durée de vie est très importante, celui du jardin botanique de l'Université de Sendai est âgé de 1 250 ans. Selon le principe de coloniarité de Francis Hallé, le ginkgo est un être vivant potentiellement immortel ; il n'a pas de prédateurs naturels, ni de parasites ou maladies. Les seuls facteurs externes défavorables seraient l'homme, les aléas telluriques ou climatiques. Jean-Pol GRANDMONT  ccby-sa3.0

Car les fruits des ginkgos bilobas, une fois écrasés au sol, "forment comme une confiture très collante sur les trottoirs, et on ramène ça dans les appartements sous nos semelles", se plaint Emmanuel Machy. Et s'il ouvre ses fenêtres, "dès qu'il y a un petit vent dans le mauvais sens", l'odeur "pestilentielle" s'invite aussi. En outre, il trouve dangereux que les trottoirs restent couverts de cette pâte odorante, "car au bout d'un moment, ça devient très glissant, surtout en bas de la rue, où il y a peu de soleil".

 Le ginkgo est un arbre dioïque, c'est-à-dire que chaque arbre est soit mâle soit femelle. Le sexe d'un arbre est difficile à déterminer avant la production des organes de reproduction (ovules ou pollen). En effet, seules les femelles produisent des ovules. La plupart des ginkgos plantés en ville sont des mâles obtenus par bouturage pour s'assurer qu'il n'y aura pas de production d'ovules nauséabonds. Chez le ginkgo, l'ovule est déjà plein de réserves nutritives même si celui-ci n'est pas fécondé, et dans ce cas, elles auront été produites « en pure perte » - à première vue. Ce qui semble être un gaspillage finit par profiter à la plante : Toutes les plantes laissent une masse déchétuaire (racines, branches, fruit, pollen) qui font une litière. Cette dernière loge des organismes qui la décomposent et fabriquent l'humus, dans lequel les racines prélèvent leur alimentation : les éléments nutritifs sont remis dans le cycle alimentaire de l'arbre avec de surcroît la fabrication d'humus. Photo Ovules (fruits) de Ginkgo biloba. Kurt Stüber ccby-sa3.0

"On pourrait au moins récupérer les fruits avec des filets de rétention, suggère Emmanuel Machy. C'est une plante médicinale et je vois parfois des gens qui ramassent les fruits tout juste tombés dans des petits paniers". Le ginkgo aurait entre autres des vertus anti-oxydantes.

Les services de la mairie assurent avoir balayé régulièrement, mais rien n'y fait, les petites prunes tombent par centaines. Et pas question d'abattre les ginkgos. "Il paraît que c'est le Japon qui a offert ces arbres", croit savoir Pascale G. Et ils ne risquent pas de tomber malades. On ne leur connaît aucun parasite et il s'agirait de l'une des rares espèces à ne pas avoir souffert de l'explosion de la bombe atomique, à Hiroshima, en 1945.


Francetv info 12/11/2015

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