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La production mondiale de charbon décline enfin

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Pour la première fois depuis 200 ans, la production de charbon a commencé à baisser en 2014, un phénomène historique qui sera confirmé cette année.

L'Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA) publie ce jour un rapport qui fera date. En faisant le tour des principales économies utilisant le charbon pour produire de l’électricité, l’organisme arrive à la conclusion que le pic de production du charbon a été atteint en 2013. En 2014, la baisse a été de 0,7 %, une donnée que l’IEEFA a empruntée aux statistiques de l’énergie mondiale élaboré depuis 64 ans par le pétrolier BP. 

 


En 2015, la baisse devrait s’accentuer avec une prévision située entre 2 et 4 %. "Cette nouvelle analyse illustre qu’un changement d’époque est en train de s’opérer sur l’utilisation globale du charbon, principalement sous l’influence des innovations technologiques", affirme dans un communiqué Tim Buckley, directeur des études financières à l’IEEFA. "La Chine, le Japon et l’Inde sont les trois plus grands importateurs de charbon, et ce que l’on constate c’est que leurs importations ont connu un pic en 2013, 2014 et 2015 respectivement". 

Aujourd’hui, seuls l’Inde et l’Australie continuent à consommer toujours plus de charbon. Quelles sont les raisons nationales de ce phénomène ?


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En Chine, consommateur de la moitié du charbon extrait dans le monde, la production s’est établie à 2,73 milliards de tonnes sur les neufs premiers mois de 2015 et après corrections apportées à l'été 2015 aux statistiques qui étaient auparavant fortement sous-estimées. C’est 4,3 % de moins que lors de la période précédente, une baisse déjà constatée en octobre 2014. Les importations de charbon ont, elles, subi une correction de 29,8 % ! La consommation est en baisse de 5,7 % toujours pour les neuf premiers mois de 2015.

L’IEEFA distingue trois explications :

- La première, c’est que la demande en électricité est désormais découplée de la croissance. Elle n’a été cette année que de 1 % alors que le PIB a grimpé de 7 %. 

- La seconde, c’est que les investissements dans l’éolien, le solaire, l’hydroélectricité, le nucléaire et le gaz commencent à impacter le mix énergétique, une tendance qui va s’alourdir. La production photovoltaïque va en effet passer de 100 Gigawatts (GW) aujourd'hui à 150 GW en 2020, l’hydroélectricité et le nucléaire dépasser les 20GW chacun. Pourtant, le rapport montre que la politique gouvernementale chinoise a du mal à prendre la mesure du virage en cours. Entre juin et septembre 2015, la Chine a approuvé la construction de 155 usines thermiques à charbon (4 usines nouvelles par semaine) pour une capacité totale de 123GW. "Avec une demande en charbon en baisse et une surcapacité en production électrique, ces investissements de 70 milliards de dollars ont de grandes chances d’être perdus", craint Tim Buckley.

- Enfin, troisième explication, la baisse plus marquée des importations montre que les Chinois sont en train de protéger leur production nationale de la concurrence internationale. Une très mauvaise nouvelle pour les entreprises comme BHP Billiton, RIO Tinto, Teck Resources, Sumitomo ou encore China Shenhua Energy qui ont investi dans de nouvelles mines.



Aux Etats-Unis, la consommation de charbon baisse de 11 % en 2015. 200 usines thermiques doivent fermer sur les 1200 que compte le pays. La part du charbon dans la production d’électricité n’est plus que de 35 % contre 50 % 10 ans plus tôt. La faute au gaz de schiste bien sûr, mais aussi aux énergies renouvelables avec l’installation de 9GW supplémentaires d’éoliens et 8GW de solaire pour 2015 uniquement. Signe qui ne trompe pas : les demandes de transport ferroviaire de charbon ont baissé de 35 % entre octobre 2014 et octobre 2015.


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En Inde, la demande a cru de 3,1 % sur la dernière année ce qui représente un ralentissement très important, la croissance annuelle flirtant habituellement avec les 10 %. Les importations ont diminué de 27 %. Le ministre indien de l’Energie, Piyush Goyal, estime que son pays pourrait cesser d’acheter du charbon à l’étranger d’ici les deux ou trois prochaines années. L’IEEFA signale que la centrale solaire de 500MW qui va commencer à produire ce mois-ci dans l’état de l’Andhra Pradesh bat le record du prix du solaire le plus bas à 6,5 centimes du kWh. C’est en dessous du prix de revient d’une centrale thermique au charbon.


Sciences et avenir 18/11/2015 - Images tirées du rapport : ieefa

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Datong (awp/afp) - Le visage noirci, des milliers de mineurs émergent chaque jour des entrailles de la terre à Datong (nord de la Chine), mais après des années d'envolée, la demande chinoise de charbon --première source de pollution du pays-- ralentit nettement, et le secteur est plombé par les surcapacités.

Tongmei Group est emblématique des entreprises d'Etat chinoises --mastodontes à la gestion hasardeuse et à la rentabilité limitée, que Pékin s'efforce de réformer.




A Datong, ville de trois millions d'habitants dans l'aride province du Shanxi, Tongmei reste le poumon de l'économie locale, avec 200.000 employés (dont les familles totalisent un million de personnes), de vastes parcs de logements et même des hôpitaux qu'il administre.

Le charbon, dont la Chine est le premier consommateur mondial, reste l'indispensable carburant de la croissance économique du pays, fournissant quelque 70% de sa production électrique. La consommation du pays a doublé sur la décennie 2004-2014, jusqu'à dépasser 4 milliards de tonnes par an.

Le coût est lourd: une explosion des gaz à effet de serre et une pollution atmosphérique endémique, dont l'épisode d'"airpocalypse" en cours à Pékin fournit une saisissante illustration.




Mais cet "âge d'or" du charbon pourrait toucher à sa fin, avec le net ralentissement de la croissance économique chinoise, au plus bas depuis un quart de siècle. 




Le volume de charbon que brûle la Chine ne progresse plus qu'au ralenti, et les cours dégringolent à des niveaux plus vus depuis une décennieSi Pékin a approuvé cette année la construction d'au moins 150 nouvelles centrales à charbon, celles-ci pourraient rester partiellement inemployées et contribuer à gonfler une bulle de production d'électricité, avertit l'ONG Greenpeace.

Pris en étau, le groupe Tongmei se voit contraint de raboter les salaires et d'accroître son offre --la mine opère 24 heures/jour, avec une capacité maximale de production de 6.000 tonnes/heure.

"Si nous ne produisons pas davantage, nous ne pourrons plus continuer à opérer et à payer les employés", soupire un responsable, Liu Congying. "Ce n'est clairement pas une stratégie durable".




Très dépendant du charbon, le Shanxi (40 millions d'habitants) a vu son PIB n'augmenter que de 2,8% cette année, très en-dessous de la croissance nationale.  "Il nous faut préserver la stabilité sociale", insiste M. Liu, qui descendait dans les mines dans les années 1960. Mais son groupe en a-t-il encore les moyens' "Il est probablement à court d'argent", avertissait Zhang Zhibin, analyste du secteur.

Un conglomérat minier du Heilongjiang (nord-est) avait fait sensation en septembre en annonçant le licenciement de... 100.000 personnes. Symptôme-choc d'un milieu sinistré.

Pour M. Zhang, la consommation chinoise de charbon a atteint un sommet et pourrait commencer à reculer durant les prochaines années: une aubaine pour limiter les émissions polluantes du pays (Pékin s'est engagé à stabiliser ses émissions de CO2 autour de 2030), mais un désastre pour les villes comme Datong.

Le Premier ministre Li Keqiang a récemment appelé à "diminuer les surcapacités des industries traditionnelles et le nombre des firmes-zombies", qui survivent grâce aux subsides publiques. Il visait, selon l'exégèse des médias d'Etat, le secteur minier et la sidérurgie.

"Le secteur étatique est inefficace, mais il garde un rôle crucial dans le tissu social", tempérait Joe Zhang, consultant et ancien gestionnaire d'entreprise publique. Inquiet du chômage et du mécontentement populaire, Pékin pourrait maintenir son soutien financier.

Un mineur de 38 ans, M. Xu, accueille l'AFP dans son appartement de Datong, fourni par l'entreprise et équipé d'un aquarium, d'un téléviseur écran-plat et du chauffage central. "Nos logements sont bien meilleurs qu'auparavant", remarque-t-il. Témoin de la prospérité du secteur, son salaire a été multiplié par 10 entre la fin de la décennie 1990 et ces dernières années, pour atteindre jusqu'à 6.000 yuans mensuels (860 euros). Mais cette année, sa rémunération a fondu de 15%.

Soucieux de diversification, les officiels du Shanxi entendent doper le tourisme et attirer des industries manufacturières. Tongmei Group, de son côté, se lance dans l'électricité et l'industrie chimique.

Mais M. Xu a du mal à imaginer sa ville en centre touristique ou en havre du secteur des services. "Qui pourrions-nous servir? Si des dizaines de milliers d'entre nous fondent leurs sociétés, quels clients achèteront nos produits'", s'interroge-t-il. "Nous n'avons rien ici. Juste le charbon".


Romandie 9/12/2015

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Washington - Arch Coal, un des plus importants producteurs de charbon aux Etats-Unis, s'est déclaré lundi en faillite pour faire face à l'impact de la chute des cours et du ralentissement de la demande chinoise.

Incapable de rembourser ses créanciers, le numéro 2 du secteur américain s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites, dite Chapitre 11, afin de lancer une restructuration de sa dette qui doit aboutir à l'effacement de 4,5 milliards de dollars, a annoncé le groupe dans un communiqué
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Arch Coal assure avoir obtenu l'accord de ses créanciers et affirme qu'il continuera ses opérations minières et ses livraisons pendant la finalisation de ce plan de restructuration, qui doit être approuvé par un tribunal des faillites. Le groupe pense avoir les liquidités suffisantes pour continuer ses activités minières normales et honorer ses obligations routinières, assure Arch Coal dans son communiqué.

En grande difficulté, le secteur du charbon américain subit une véritable hécatombe avec près d'une trentaine de groupes qui se sont récemment déclarés en faillite, selon un rapport des analystes de Carbon Tracker publié en 2015.




Comme dans d'autres pays, le secteur est frappé de plein fouet par la montée en puissance des énergies renouvelables sur fond de lutte contre le changement climatique et par la perte d'appétit du géant chinois, premier consommateur mondial de charbon.

Après avoir atteint 3,3% par an entre 2010 et 2013, la croissance de la demande mondiale va ainsi ralentir à une moyenne annuelle de 0,8% jusqu'en 2020, et la part relative du charbon dans la production d'électricité va diminuer, passant de 41 à 37%, indique un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie.

Aux Etats-Unis, les difficultés du secteur ont été en plus aggravées par la montée en puissance du gaz de schiste, moins onéreux, qui a fait chuter les cours.




En cinq ans, l'indice de référence aux Etats-Unis, le Dow Jones US Coal Index, a ainsi perdu près plus de 95% de sa valeur. La Bourse de New York a annoncé lundi la suspension des échanges d'Arch Coal qui a perdu plus de 50% de sa valeur depuis vendredi et valait 0,41 cent vers 15H00 GMT.


Romandie 11/1/2015

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