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Admin-lane

Des bulles de #méthane sous la mer pour expliquer le #mystère du triangle des #Bermudes ?

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Des découvertes dans les fonds marins en Sibérie remettent en selle l'hypothèse des explosions de poches de méthane pour expliquer les "étranges disparitions du Triangle des Bermudes".

Le mystère du triangle des Bermudes, qui excite l’imagination de tant d’auteurs, est peut-être directement lié au phénomène des dolines sibériennes, ces immenses crevasses qui s’ouvrent désormais sans prévenir dans la péninsule de Yamal, en Sibérie

 Siberian Times 18/11/2014


Plusieurs scientifiques pensent désormais que ce même phénomène aurait pu se produire au large de la Floride, dans cette zone comprise entre l’archipel des Bermudes, Miami et Porto Rico, qui forme le mythique Triangle des Bermudes. Les émanations de méthane diminuent la densité de l’eau, ce qui peut entraîner le naufrage d’un bateau passant là au mauvais moment. La présence d’une forte concentration de méthane dans l’air pourrait également entraîner des turbulences atmosphériques et donc des difficultés de navigation pour les avions malchanceux.


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L’hypothèse avait déjà été évoquée en 2001 lors de la découverte de l’épave d’un chalutier à coque d’acier par une équipe de l’université de Saint-Andrews en Ecosse. Ce vaisseau fantôme enveloppé d’un linceul de filets de pêche qui s’étaient accrochés au fil des ans à ses balustres, était posé à plat sur les couches sédimentaires, au centre d’un immense cratère de 120 mètres et 3 mètres de profondeur, nommé le Trou de la sorcière. C’est l’un des plus vastes du Domaine de la sorcière (Witch Ground), une région sous-marine couturée de cuvettes argileuses, vestiges de l’éclatement d’anciennes poches de gaz. Le bateau d’une vingtaine de mètres semblait intact, sans la moindre trace de dommage, posé droit sur sa quille comme s’il avait pris un ascenseur pour les grands fonds. Comme s’il avait été aspiré dans un trou et que les ondes s’étaient refermées brutalement sur lui !

Selon Alan Judd, géologue marin à l’université de Sunderland, en Angleterre, le Trou de la sorcière correspond à la cicatrice laissée par une ancienne poche de méthane. Une poche qui a enflé au fil des millénaires sous le plancher océanique, tandis que le méthane produit dans les profondeurs des sédiments se frayait un chemin vers la surface. Lorsque sa pression interne est devenue trop forte, la poche a explosé, soufflant son gaz dans l’océan sous forme d’un nuage de bulles, "semblables à ceux que l’on observe lorsqu’on ouvre une bouteille de champagne, explique Alan Judd. Les bateaux sont normalement portés par l’eau, la masse liquide qu’ils déplacent étant supérieure à leur propre masse. Mais si l’eau est remplacée par des bulles de gaz, alors cet effet de portance est perdu".


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Surtout, si cette mousse de bulles est abondante, elle crée comme un trou dans la mer dans lequel une embarcation s’enfonce facilement. Quelques minutes plus tard les eaux se referment sur elle, l’inondant de partout et entraînant un naufrage vertical. "Ce scénario a été démontré avec des maquettes", précise Alan Judd. De même, si des hommes d’équipage tentent de sauter par-dessus-bord, ils sont aspirés aussi implacablement. La présence d’une forte concentration de méthane dans l’air aurait de toute façon raison des plus résistants.

Le phénomène d’explosion de poches de méthane est un risque connu des compagnies pétrolières. "Cela arrive surtout en début de forage, dans les zones où l’argile est molle, souligne Jean-Pierre Kervadec, responsable de la recherche en géotechnique chez Total. Lorsque les foreurs traversent une poche de gaz affleurant, la bulle de méthane remonte à la surface et entraîne la disparition du matériel. Nous avons ainsi perdu un bateau en Indonésie, dans une zone mal reconnue ». 


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Sachant que les cratères d’anciennes poches de gaz couturent une grande partie des fonds océaniques du globe, le risque est présent dans toutes les zones de forage. La présence de pingos en mer de Kara pourrait ainsi remettre en question les projets de forages pétroliers dans cette région océanique – la péninsule de Yamal étant par ailleurs l’une des plus grandes réserves de gaz naturel du monde...

Lire aussi un article sur le sujet paru dans le Siberian Times.


Sciences et avenir 13/12/2015

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