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FLORIDE/USA (#Everglades ) :Le dernier dresseur #d'alligator se fait mordre, et prend sa retraite

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Les alligators sont réputés indomptables. Les Amérindiens ont pourtant une technique ancestrale pour maîtriser les dangereux reptiles... Mais cela ne marche pas à tous les coups !


 Sur les panneaux publicitaires à travers les Everglades en Floride, un homme ouvre la gueule d'un alligator, appuyant son visage dangereusement près des 80 dents étincelantes du reptile. "Des ventures vous attendent," promet l'annonce. (AFP Photo / Kerry Sheridan) / NewsYahoo


Sur les panneaux publicitaires le long de la route dans le parc national des Everglades, en Floride, un Amérindien ouvre la gueule d'un alligator et place sa tête entre les 80 dents scintillantes du reptile : "L'aventure vous attend", promet l'affiche. Ces publicités sont à la gloire d'un Amérindien de 44 ans de la tribu des Mikasukis, qui a appris à manipuler les alligators à l'âge de 13 ans et a commencé il y a une douzaine d'années à faire des spectacles à touristes. Mais il a donné sa dernière représentation le dernier dimanche de l'année 2015 : il n'y a maintenant plus aucun Mikasuki pour prendre sa suite et "lutter" contre les alligators, une tradition vieille d'un siècle dans cette tribu qui compte 600 membres.

 Pharaoh Gayles, assistant de Rocky Jim, avec l'une des ses bêtes, le 22 décembre 2015, à Miccosukee près de Miami. ©️KERRY SHERIDAN / AFP NewsYahoo

Quelques minutes avant 13H00 ce dimanche-là, Jim a amadoué l'animal en lui tapotant le museau pour qu'il ouvre sa gueule, avant de placer sa main dedans. Ce tour n'est pas considéré comme très dangereux... quoique : le risque est que quelque chose vienne toucher l'intérieur de la gueule du reptile - une goutte de sueur, un grain de sable... - auquel cas l'animal referme violemment ses mâchoires par réflexe. "C'est leur instinct naturel qui les pousse à réagir comme ça", poursuit Rocky Jim, qui a été mordu plusieurs fois dans le passé. 

Et précisément, en ce dernier dimanche de 2015, alors qu'il allait retirer sa main de la gueule du reptile, Rocky Jim a effleuré une des dents de l'alligator, qui l'a aussitôt happée. "C'était comme si ma main s'était coincée dans une porte. Mais une porte avec des dents", a-t-il expliqué. Quand il a vu son avant-bras épais et tatoué coincé dans la gueule de l'alligator, il n'a pensé qu'à une seule chose : "Ne pas bouger". Dans un cas comme cela, "si je me débats ou si l'animal bouge, ma main est arrachée", dit-il à l'AFP, en détaillant comment les alligators, à l'instar des requins, découpent la viande en agitant vigoureusement la gueule.

 Rocky Jim, Jr., un indien Mikasuki de 44 ans a diverti de nombreux touristes (AFP Photo / Kerry Sheridan) NewsYahoo

Bien que le dressage d'alligators soit considéré comme une tradition amérindienne, c'est un fils d'immigrés irlandais qui a popularisé ce spectacle aux États-Unis au début du 20ème siècle. À l'époque, il avait décidé de recruter des Amérindiens, qui chassaient déjà l'alligator, pour profiter de leur connaissance de ces animaux. Les spectateurs étaient nombreux à payer pour venir les voir grimper sur le dos des reptiles, leur ouvrir la gueule, les retourner et les endormir. 

Mais cette tradition est en train disparaître parmi les Amérindiens, qui tirent aujourd'hui le gros de leurs revenus des casinos. C'est le père de Rocky Jim, Rocky Jim Senior, qui lui a appris comment maîtriser un alligator, alors qu'il n'avait que 13 ans. "Il faut juste regarder comment ils bougent et anticiper leurs réactions", lui disait-il. 


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Le père et le fils se rendaient dans les canaux des Everglades à la recherche de tortues, et le premier montrait au second comment éloigner les alligators sans leur faire mal et sans être blessé. Puis, alors que Rocky Jim était âgé d'une trentaine d'années, sa tribu lui a demandé d'exhiber ses talents au Village Indien, où s'arrêtent les touristes pour acheter de l'artisanat local ou faire des balades en hydroglisseur. Du haut de ses 1,75 m et bien aidé par ses 126 kg, Jim attrape les alligators par la queue et les tire hors de l'eau. Ensuite, il les caresse et va même parfois jusqu'à toucher le museau des bêtes les plus agressives avec son nez. Son secret ? "Il faut juste les respecter", explique-t-il.

Heureusement pour lui, Rocky Jim n'a pas perdu sa main : Pharaoh Gayles, 25 ans, qui l'assistait lors de son spectacle et travaille également avec les alligators, a réussi à faire lâcher prise à l'animal. Il s'en est tiré avec sept coupures profondes... et a décidé de prendre sa retraite. Il souffrait déjà d'arthrite. Et si le dresseur a déjà appris à son fils à attraper des bébés alligators, ce n'est pas forcément pour qu'il reprenne le flambeau des spectacles, mais pour que la tradition de la tribu se perpétue.



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Sciences et avenir 7/1/2015

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