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Des #cigognes opportunistes se délectent des #déchets des hommes

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Suivies par GPS, des cigognes ont été surprises en train de réduire leur route migratoire pour profiter de la nourriture offerte par des décharges. Une stratégie qui leur permet d’économiser de l’énergie.

Depuis une vingtaine d’années, les balises Argos puis les GPS permettent de suivre les migrations des cigognes (Ciconia ciconia). L’originalité de l’étude menée par le département d’ornithologie de l’Institut Max Planck (Allemagne), c’est d’avoir appareillé 70 jeunes cigognes pour leur premier vol migratoire à partir de huit sites de nidification, et ce avec deux appareils, un GPS pour leur localisation et un accéléromètre pour mesurer leur dépense énergétique. Comme l’écrivent les chercheurs : "Le temps et l’énergie sont les deux dépenses clés dans la vie de tout migrant".

 La Cigogne blanche (Ciconia ciconia), est une grande espèce d'oiseaux échassiers de la famille des Ciconiidés. Dcabrilo ccby-sa3.0

 Les résultats, publiés dans Science, ont montré des stratégies complètement différentes selon que les oiseaux partaient d’un des huit pays d’origine, soit l’Arménie, la Grèce, la Pologne, la Russie, l’Espagne, l’Allemagne, la Tunisie et l’Ouzbékistan.

Les plus courageuses, mais aussi les plus dépensières en énergie, sont les cigognes de Russie, de Pologne et de Grèce. Elles sont parties hiverner en Afrique du Sud, parcourant ainsi 16.500 km. Les oiseaux de Tunisie, d’Espagne et d’Allemagne ne sont pas allés plus loin que la bande sahélienne, volant en moyenne 4.867 km. Les cigognes arméniennes ont choisi le nord du Golfe Persique, soit une migration inférieure à 1.000 km. Enfin, les oiseaux d’Ouzbékistan n’ont pas quitté le pays ! De ces différents comportements, les chercheurs en retirent la conviction que les choix effectués par les oiseaux sont bien influencés par les gains de temps et l’économie d’énergie.

Les cigognes partant en Afrique du Sud ont eu une dépense énergétique plus importante, malgré les stratégies déployées pour économiser les forces. Si ces oiseaux ont en effet parcouru une distance 3,4 fois supérieure aux autres colonies, ils n’ont en revanche dépensé que 1,3 fois plus d’énergie que celles s’arrêtant au Sahel. Les cigognes utilisent en effet les hautes couches de l’atmosphère pour se laisser pousser par les vents portants, diminuant ainsi les battements d’ailes

  La Cigogne blanche a un régime carnivore et consomme un large éventail de proies animales : insectes, mollusques, divers autres invertébrés, poissons, amphibiens, reptiles, petits mammifères et petits oiseaux. Elle trouve la plupart de sa nourriture au sol, parmi la végétation basse, et dans l'eau peu profonde. Photo : Cigogne blanche, un rongeur dans le bec. Matthias Barby ccby-sa 3.0

Pour les migrants du sud du Sahel, les chercheurs notent qu’une partie de ces populations ne tentent même pas de traverser le Sahara. Les localisations GPS montrent que ces cigognes hivernent à proximité des grandes villes notamment au Maroc et en Espagne. Elles sont attirées par les décharges riches en déchets organiques provenant de la consommation humaine. Cette source inépuisable de nourriture leur permet ainsi de diminuer les efforts de migration. 

Quant aux cigognes ouzbèkes, leur comportement proviendrait de la proximité de fermes piscicoles leur fournissant le manger pour l’hiver.

Ces travaux confirment ainsi les observations faites ces dernières années de cigognes hivernant sur les décharges en Espagne et dans le nord du Maroc. Ces changements d’habitude de vie doivent avoir des effets sur l’espèce mais aussi sur leur écosystème

Les chercheurs proposent ainsi de tenter d’évaluer le taux de mortalité induit par une vie près des hommes et par les empoisonnements par ingestion de déchets non comestibles

Par ailleurs, les cigognes se nourrissent beaucoup en Afrique d’insectes et notamment de crickets. Il faudrait donc étudier les conséquences de la diminution des migrateurs sur les populations de ces ravageurs des récoltes.


Sciences et avenir 28/1/2016

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