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Invité

RAPACES DES ESPECES QUI S'EFFACENT DANS LE SILENCE

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Invité
Les rapaces diurnes : Des espèces qui
s’effacent dans le
silence




Les rapaces, oiseaux
sauvages, certes, mais qui ne sont pas
forcément ce qu’on pense
d’eux : des carnivores, des charognards et… de
mauvaise augure.



En Algérie, l’on compte plusieurs
familles.
Leur existence est très ancienne. Il y a 60 millions d’années,
les
vautours existaient déjà. Ces derniers font partie de l’ordre des
falconiformes.
Dans le monde, on dénombre 5 familles totalisant quelque
274
espèces, représentant 3% de la population des oiseaux. Les espèces
les
plus répandues sont principalement la buse variable, l’épervier et
le
faucon crécerelle. Les plus rares sont le vautour moine, le pygargue
de
Pallas, l’élanion blanc et l’aigle impérial d’Espagne. Cela, pour ce
qui
est de la population globale des rapaces.
Dans notre pays, il faut
signaler que la situation de ces populations ne
prête pas à
l’optimisme. Les plus connues de ces volatiles présentent
tout un
florilège d’espèces, et pour mieux les connaître, il est
recommandé
de consulter les t
ravaux de Jacques Renaud qui a
réalisé, au
printemps 1970, des recherches dans la région du Chélif.
L’inventaire le
plus récent (2000) a été fait par les professeurs
Aïssa Moali et Paul
Isenmann dans un livre intitulé Les Oiseaux
d’Algérie.


Ainsi et à travers ces documents et
d’autres recherches faites à ce
sujet, on saisit mieux le rôle de
ces animaux. Des éboueurs de la
nature, ou comme disait le Pr Moali,
« des recycleurs indispensables
pour l’équilibre écologique ». Les
rapaces jouent un rôle de prévention
contre les épidémies auprès des
diverses espèces animales domestiques ou
non domestiques. Ils
maintiennent en l’état l’équilibre et la propreté
de la nature.
Ces
oiseaux existent un peu partout à l’échelle nationale, avec, bien
sûr,
des variantes suivant le climat et la nature de chaque contrée. Le
Djurdjura,
lieu de notre
petite enquête, est considéré par les
ornithologues
comme étant un milieu de prédilection pour les rapaces.
Selon les
recherches faites par le passé, pas moins de 11 espèces sont
réparties
sur plus de 18 000 ha, comprenant le territoire du parc
national du
Djurdjura (Bouira et Tizi Ouzou). Selon les responsables de
cet
organisme, la plupart des espèces les plus connues y vivent. Entre
autres,
il y a les vautours représentés par le gypaète, le percnoptère,
le
vautour fauve, le faucon, le milan, la buse, et les aigles (royal,
botté
et bonelli). Ces derniers ont la particularité de vivre loin de
l’homme,
dans les hautes montagnes. Mais, ils n’échappent pas à la
prédation.
En effet, il y a quelques années, le constat établi, par des
chercheurs
du laboratoire d’ornithologie de l’Institut d’agronomie de
l’université
de Tizi Ouzou, dénombrait un nombre important d’atteintes à
la vie
de ces espèces, comme, entre autres, les changements subis de
leurs

aires de vie et autres facteurs de prédation et de braconnage,
sont
à ce jour vérifiables sur le terrain. Cela pour ne pas dire que la
dégradation
du milieu biotope de ces oiseaux a empiré à l’heure
actuelle.


Dans
les régions où nous avons fait notre tournée, à l’image de
celles
des Ouacifs, des Ouadhias, de Beni Yenni (wilaya de Tizi Ouzou)

sur le versant sud à Tikjda, Saharidj et/ou Aghbalou (wilaya de
Bouira),
le constat est alarmant. Les responsables du PND (parc national
du
Djurdjura) confirment l’existence des menaces qui pèsent sur ces
populations
animales et reconnaissent, par ailleurs, l’absence de moyens
à même
de préserver le peu de nature existante. Pour ce qui est des
facteurs
dégradants, on cite l’usage intensif de pesticides dans
l’agriculture
qui sont à l’origine de l’empoisonnement des rapaces,
ainsi que
l’empoisonnement des charognes par les bergers qui abandonnent
leurs
bêtes mortes en pleine nature dont la finalité est celle
d’éliminer
les chacals et les hyènes. Autre phénomène courant remarqué
au
niveau des régions de haute montagne du Djurdjura, la destruction des
nids de certains oiseaux considérés comme étant de mauvais augure.
Cette
pratique répandue fait des ravages et ne manque pas de constituer
une
menace permanente sur les populations de rapaces. Les espèces
visées
sont particulièrement les vautours. Dans certains villages du
Djurdjura,
on a coutume de dire que « Là où le vautour rode, il y a
toujours
un malheur » justifiant ainsi cette pratique de destruction
des
nids de rapaces. En somme, les rapaces, quoique utiles à la nature,
sont
les cibles d’actes innommables de la part de l’homme qui contribue à
leur extermination et sont donc en voie de disparition dans nos
montagnes…


Le
Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) fait partie de la famille des
vautours.
Il appartient à l’ordre des accipitriformes et à la famille
des
accipitridés. Il existe dans le Djurdjura, on l’appelle communément
«
merzi ighessan » (casseur d’os) de par le fait qu’il se nourrit
principalement
d’os. C’est un grand charognard, il joue le rôle de
nettoyeur des
alpages en se nourrissant des cadavres d’animaux
abandonnés dans la
nature. Il niche dans des endroits généralement
inaccessibles. Sa
durée de vie peu atteindre plus de 40 ans, mais la
moyenne de
longévité en milieu naturel est estimée à 30 ans. C’est une
espèce
menacée et protégée.
Le Percnoptère (Neophron percnopterus) est un
charognard, puisque il se
nourrit principalement d’animaux morts. Sa
particularité est qu’il
résiste, parfois, à plusieurs jours voire
plusieurs semaines de jeûne.
Vivant généralement en couple, ces
oiseaux établissent leur nids dans
des endroits accidentés et
particulièrement sur les falaises et les
gorges. C’est une espèce
menacée de disparition à travers le monde ;
elle est déclarée
protégée depuis 1976. Au niveau du Djurdjura, on
compte quelques
couples remarquables, on peut les voir parfois à basse
altitude, à
la recherche de nourriture qu’ils trouvent dans les
dépotoirs. On
l’appelle par ici « Isghi ».
L’aigle Royal (Aquila chrysaetos) est
un rapace diurne de la famille
des accipitridae. Les spécialistes en
comptent plusieurs sous-espèces,
ce qui, selon eux, explique les
écarts de taille et de poids existants.
Leur longévité est estimée
généralement à 35 ans, sauf qu’en captivité,
certains sujets peuvent
vivre jusqu’à 45 ans. C’est un rapace
opportuniste de par son
régime alimentaire, dépendant principalement des
proies s’aventurant
dans son milieu. Connus pour être fidèles à leur
milieu
(sédentaires), ils nichent généralement sur les falaises. Leur
reproduction
est très limitée. C’est une espèce déclarée protégée dans
plusieurs
pays depuis, au moins, les années 1970.
source EL WATAN

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