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SHUKYJOSY/Cristal

Le Saint du jour

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C'est leur fête : Commémoration de tous les fidèles défunts
L'Église catholique commémore tous les fidèles défunts (la« Fête des morts ») le lendemain de la Toussaint ou fête de tous les saints, soit le 2 novembre.
C'est une façon de placer symboliquement l'ensemble des défunts sous la protection des saints.
La
place des défunts et la vision de la mort ont beaucoup évolué depuis
l'Antiquité comme nous le rappelle avec brio l'historien Michel Rouche
dans le texte suivant, d'inspiration chrétienne :
Sur quels modes a-t-on perçu la mort au cours de l'Histoire ?
Nos
ancêtres de l'Antiquité avaient une vision de la mort profondément
marquée par la peur. Les cimetières étaient hors des villes, les morts
expulsés de la cité. En faisant vénérer les reliques des saints dans les
basiliques, le christianisme inaugure une vision radicalement
différente. On se fait enterrer autour de ces sanctuaires, afin de
participer à la vertu et à la force des saints. On édifie les cimetières
à l'intérieur des villes. Vers 800, la peur de la mort est exorcisée.
En priant au-dessus des tombes, on a conscience de faire partie d'une
même communauté des vivants et des morts.
Ce n'est qu'au 18e
siècle, sous l'influence de médecins hygiénistes et sous prétexte des
mauvaises odeurs que dégagent les corps, que les cimetières sont
réédifiés hors des villes. C'est un retour à la Rome antique.
Aujourd'hui,
où en est-on de ces deux perceptions ? Cette tentative d'éloignement
des morts est tellement poussée qu'on en arrive à les faire oublier. Les
gens meurent à l'hôpital. On ne les voit bien souvent que dans leur
cercueil et présentés d'une façon qui nie la réalité de la mort. Tout se
passe trop vite : « deuil en 24h » lit-on sur certaines vitrines de
pompes funèbres ! On ne s'habille plus en noir. Le culte des morts
ayant disparu, il devient impossible de faire son deuil.

Quelles
conséquences ce déni de la mort peut-il avoir dans nos sociétés ? Les
conséquences psychologiques sont très importantes. En oubliant le passé
et les générations précédentes, on refuse aussi de penser à l'avenir.
Nos sociétés hypertrophient le présent. La personne humaine n'est plus
respectée jusque dans sa maladie et sa mort car on veut rester
éternellement jeune et en bonne santé. Et quand il faut mourir, on pense
à l'euthanasie. C'est une attitude paradoxale. Halloween avec ces morts
qui viennent tirer les vivants par les pieds signe un retour en force
des mythes païens. Et réintroduit chez nous la peur dont le
christianisme nous avait délivrés. Je suis convaincu, en tant
qu'historien, que la christianisation commence par une vision chrétienne
de la mort.


Michel Rouche, « Et si on regardait la mort en face ? », bulletin Holywins IV, association Journal Paris-Notre-Dame (31/10/2005.
www.Herodote.net

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