Animal 0 Posté(e) le 6 janvier 2005 Février 2004- (Pour nos archives...) Le carcajou est une espèce en voie d'extinction- Le premier février dernier, un trappeur de Saint-Côme dans la région de Lanaudière, en périphérie du Parc du Mont-Tremblant, a fait une capture très rare d’un carcajou dans l’un de ses collets destinés à la capture du loup. Le trappeur, d’une longue expérience de plus de 30 ans n’avait jamais capturé ni vu de carcajou. Quelques jours auparavant il avait remarqué des traces qu’il attribuait à un loup ou à un coyote. À son arrivée à ses collets, il a trouvé l’animal mort couché sur le dos. Le carcajou avait le cou et une patte avant enserrés dans un collet de 3/32. Fait curieux, à l’examen, le trappeur a remarqué la présence d’un autre vieux collet de 1/16 d’une capture antérieure qui lui a laissé des cicatrices dans la peau. Les Agents de protection de la faune du bureau de Joliette ont relevé l’événement et avec la collaboration du trappeur et d’un commerçant de fourrures local, ils ont pu récupérer la peau de l’animal ainsi que la carcasse en entier. Le spécimen a été positivement identifié comme un carcajou (Gulo gulo) par les spécialistes de la Société de la Faune et des Parcs du Québec. Il s’agit d’une femelle pesant approximativement 8 kg. L’animal semble relativement jeune et en bonne santé. To u t e f o i s nous avons remarqué que les canines de l’animal présentent une usure nettement exagérée par rapport aux autres dents ce qui soulève des interrogations sur la provenance de l’animal. Il n’est pas exclu que ces dents aient été nivelées de main d’homme. A i n s i nous ne pouvons pas exclure que l’animal ait été gardé en captivité. (L'ANIMAL S'ÉTAIT SÛREMENT USÉ LES DENTS POUR SE DÉPRENDRE DE SON PIÈGE.... CE QUI ARRIVE FRÉQUEMMENT, MAIS LES TRAPPEURS N'EN FONT PAS MENTION). Ayant en main la carcasse et la peau, le spécimen fera l’objet d’une investigation minutieuse pour tirer le maximum de renseignements de cette capture inusitée. Nous tenterons de déterminer l’âge de l’animal, son profil génétique, l’état de ses réserves de graisse, son régime alimentaire et son histoire reproductrice. Était-elle enceinte, a l l a i t a n t e , o u a - t - e l l e e u d e s portées récemment? D’autre part une attention particulière sera apportée à l’état de ses canines et nous rechercherons toute trace de garde en captivité tels des tatouages, marques distinctives, traces de vaccins ou d’antibiotiques. Par la suite l’animal sera confié à un musée pour sa conservation à long terme. La capture d’un carcajou dans Lanaudière rappelle que l’espèce est toujours présente au Québec. Il s’agit de la première capture d’un tel animal rapportée depuis près de 25 ans. En 1979 une peau de cet animal avait été mise en marché au Québec et inscrite au système d’information sur les transactions de fourrures. Le carcajou est une espèce menacée au Québec et on soupçonne que seuls quelques spécimens isolés arpentent les grandes étendues forestières du nord du Québec. Occasionnellement des mentions d’observation de cet animal nous parviennent de la part de citoyens qui ont la chance de l’apercevoir. Depuis 1980, quelques dizaines de rapports d’observations nous sont rapportés dont entre autres au nord de Québec et du Saguenay-Lac Saint-Jean. Un plan de rétablissement est actuellement en préparation. Le but qui est poursuivi sera d’empêcher la disparition de cet animal au Québec en recréant un noyau de population qui sera viable. Le carcajou a mauvaise réputation, ce qui lui a valu l’appellation d’«enfant du diable» par les autochtones. Il peut causer des problèmes aux trappeurs en s’alimentant des appâts déposés ou même des captures dans les pièges. Sa très faible présence au Québec ne cause pas de problèmes actuellement. La Société de la Faune et des parcs continue de colliger les mentions de cet animal. Les trappeurs sont les personnes les plus susceptibles de rencontrer le carcajou, et leur grande connaissance des mustélidés permet d’avoir de bonnes descriptions de l’animal observé. Il est important de signaler toute observation d’un carcajou ou toute capture accidentelle auprès de votre direction régionale. Nous devons remercier chacun des trappeurs qui ont permis de retracer ce carcajou et d’en faire ainsi progresser les connaissances sur la situation de l’animal au Québec. Michel Huot, Biologiste Direction du développement de la faune Grande faune http://www.ftgq.qc.ca/fr/publications/ftgq_express/ftgq_express_avril04.pdf Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
animo-aequoanimo 0 Posté(e) le 6 janvier 2005 Quand on dit que les pièges ne sont pas sélectifs, on en a encore la preuve ici. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites