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Animal

Le dernier Carcajou du Québec...

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Février 2004- (Pour nos archives...)
Le carcajou est une espèce en voie d'extinction-

Le premier février dernier, un trappeur de Saint-Côme dans la région de Lanaudière, en périphérie du Parc du
Mont-Tremblant, a fait une capture très rare d’un carcajou dans l’un de ses collets destinés à la capture du loup.

Le trappeur, d’une longue expérience
de plus de 30 ans n’avait jamais
capturé ni vu de carcajou. Quelques
jours auparavant il avait remarqué
des traces qu’il attribuait à un loup ou
à un coyote. À son arrivée à ses
collets, il a trouvé l’animal mort
couché sur le dos. Le carcajou avait
le cou et une patte avant enserrés
dans un collet de 3/32. Fait curieux, à
l’examen, le trappeur a remarqué la
présence d’un autre vieux collet de
1/16 d’une capture antérieure qui lui
a laissé des cicatrices dans la peau.

Les Agents de protection de la faune
du bureau de Joliette ont relevé
l’événement et avec la collaboration
du trappeur et d’un commerçant de
fourrures local, ils ont pu récupérer la
peau de l’animal ainsi que la
carcasse en entier. Le spécimen a
été positivement identifié comme un
carcajou (Gulo gulo) par les spécialistes
de la Société de la Faune et
des Parcs du Québec. Il s’agit d’une
femelle pesant approximativement
8 kg. L’animal semble relativement
jeune et en bonne santé. To u t e f o i s
nous avons remarqué que les
canines de l’animal présentent une
usure nettement exagérée par
rapport aux autres dents ce qui
soulève des interrogations sur la
provenance de l’animal. Il n’est pas
exclu que ces dents aient été
nivelées de main d’homme. A i n s i
nous ne pouvons pas exclure que
l’animal ait été gardé en captivité.


(L'ANIMAL S'ÉTAIT SÛREMENT USÉ LES DENTS POUR SE DÉPRENDRE DE SON PIÈGE.... CE QUI ARRIVE FRÉQUEMMENT, MAIS LES TRAPPEURS N'EN FONT PAS MENTION).

Ayant en main la carcasse et la
peau, le spécimen fera l’objet d’une
investigation minutieuse pour tirer
le maximum de renseignements de
cette capture inusitée. Nous tenterons
de déterminer l’âge de l’animal,
son profil génétique, l’état de
ses réserves de graisse, son
régime alimentaire et son histoire
reproductrice. Était-elle enceinte,
a l l a i t a n t e , o u a - t - e l l e e u d e s
portées récemment?
D’autre part une attention particulière
sera apportée à l’état de ses canines
et nous rechercherons toute trace de
garde en captivité tels des tatouages,
marques distinctives, traces de
vaccins ou d’antibiotiques.
Par la suite l’animal sera confié à
un musée pour sa conservation à
long terme.
La capture d’un carcajou dans
Lanaudière rappelle que l’espèce est
toujours présente au Québec. Il
s’agit de la première capture d’un tel
animal rapportée depuis près de 25
ans. En 1979 une peau de cet animal
avait été mise en marché au Québec
et inscrite au système d’information
sur les transactions de fourrures.
Le carcajou est une espèce menacée
au Québec et on soupçonne que
seuls quelques spécimens isolés
arpentent les grandes étendues
forestières du nord du Québec.
Occasionnellement des mentions
d’observation de cet animal nous
parviennent de la part de citoyens
qui ont la chance de l’apercevoir.
Depuis 1980, quelques dizaines
de rapports d’observations nous
sont rapportés dont entre autres
au nord de Québec et du
Saguenay-Lac Saint-Jean. Un
plan de rétablissement est
actuellement en préparation. Le
but qui est poursuivi sera d’empêcher
la disparition de cet animal
au Québec en recréant un noyau
de population qui sera viable.
Le carcajou a mauvaise réputation,
ce qui lui a valu l’appellation
d’«enfant du diable» par les
autochtones. Il peut causer des
problèmes aux trappeurs en s’alimentant
des appâts déposés ou même
des captures dans les pièges. Sa très
faible présence au Québec ne cause
pas de problèmes actuellement.
La Société de la Faune et des parcs
continue de colliger les mentions de
cet animal. Les trappeurs sont les
personnes les plus susceptibles de
rencontrer le carcajou, et leur grande
connaissance des mustélidés permet
d’avoir de bonnes descriptions de
l’animal observé.
Il est important de signaler toute
observation d’un carcajou ou toute
capture accidentelle auprès de votre
direction régionale.
Nous devons remercier chacun des
trappeurs qui ont permis de retracer
ce carcajou et d’en faire ainsi
progresser les connaissances sur la
situation de l’animal au Québec.
Michel Huot, Biologiste
Direction du développement de la
faune Grande faune
http://www.ftgq.qc.ca/fr/publications/ftgq_express/ftgq_express_avril04.pdf

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