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Abattages traditionnels de volailles à Casablanca

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Abattages traditionnels de volailles à Casablanca

En 2004, les Marocains ont consommé 340.000 tonnes de viande blanche. Mais, 4% seulement de cette quantité ont transité par des abattoirs avicoles agrées. Le reste, soit 96 %, a été vendu en vifs. Selon les estimations de l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI), au moins 12.000 tueries traditionnelles sont réparties à travers le Maroc, contre seulement 15 abattoirs industriels. La différence est de taille. Le danger pour la santé l’est tout autant. En effet, sans aucun contrôle sanitaire, les tueries traditionnelles se multiplient jour après jour. A Casablanca, leur plus grande concentration se trouve aux alentours du marché de gros de la volaille à Hay Mohammadi. Une dizaine de tueries traditionnelles exercent dans des conditions hygiéniques pour le moins choquantes. Voire incroyables. A l’intérieur de ces tueries, la saleté est à son paroxysme. La puanteur est étouffante. Tout est crasseux: sol, murs, plafonds et outils de travail. De grands fûts sales sont remplis d’eau bouillante servent à préparer la plumaison. La grande bonbonne à gaz qui sert à chauffer l’eau se trouve par terre, à l’intérieur du local. Le danger d’incendie est omniprésent.
Aussitôt arrivés, les poulets sont égorgés et mis dans des seaux, encore une fois crasseux. Plumes, sang et viscères sont éparpillés partout. L’aire de travail communique avec des toilettes puantes et sans portes. Ces conditions infectes de traitement de volailles sont presque identiques dans toutes les tueries traditionnelles avoisinant le marché de gros de Hay Mohammadi, où plusieurs familles casablancaises viennent s’approvisionner. La demande est encore plus forte pendant les week-ends et les grandes vacances. L’été est la saison des fêtes par excellence. Selon un plumeur, les bouchers, les snacks et les restaurants s’y approvisionnent également. “Chaque jour, des centaines de kilogrammes sont saisis chez les snacks et les restaurants qui s’approvisionnent auprès des tueries traditionnelles”, confirme Abdelaziz Choukri, chef du Service de l’Inspection et du contrôle à la Direction de l’élevage. A l’intérieur du marché de gros, la situation est pire. Au vu et au su de tout le monde, les volailles sont traitées dans des conditions loin d’être salubres. C’est plus que provocant. Faut-il attendre une intoxication collective à l’instar de ce qui s’est produit dans le secteur de la charcuterie il y a quelques années, pour que les autorités réagissent?

L'Economiste - Vendredi 4 mars - 14h10

http://www.leconomiste.com/online/online.html?d=18855

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