Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

-Surpêche- Les loups-marins et leurs blanchons

Messages recommandés

La surpêche:

Achille Hubert - 10 mars 2005

En fin de semaine dernière, les loups-marins et leurs blanchons se sont approchés si près de la côte et du débarris que des centaines de personnes se sont aventurées sur les glaces pour aller à la rencontre de ces bêtes de la mer. À l’Étang des Caps et au Corfu, les visiteurs ont été récompensés puisqu’ils ont pu voir et caresser des blanchons tout en prenant une bonne marche de santé. Selon les dires de plusieurs observateurs, la mouvée de loups-marins semble plus importante cette année par rapport aux années précédentes et ce, malgré le fait que plus de 50,000 jeunes phoques ont été abattus par les chasseurs durant la saison 2004.
Il est vrai que le phoque n’a pas de prédateur important et nombreux, le seul connu étant le rorqual. Par ailleurs, le phoque, lorsqu’il arrive dans le golfe doit se nourrir. C’est pour cette raison que la mouvée choisit de s’établir habituellement au-dessus du banc de Bradelle, au nord-ouest de l’archipel. Ce banc constitue pour les phoques une sorte de garde-manger où ils trouvent des poissons, des mollusques et des crustacés, un vrai vivier naturel.

Certaines espèces sont toutefois absentes comme la morue dont les quantités ont diminué dramatiquement depuis plusieurs années. Non pas principalement à cause des phoques pour qui une morue constitue un bon repas, mais par la surpêche des pêcheurs.

Il ne faudrait pas croire que ce phénomène de la surpêche est réservé exclusivement aux pêcheurs du Québec et des Maritimes. Partout dans le monde, on constate que les espèces pêchées sont en constant déclin et que si on ne fait rien pour contrer cette lourde tendance, les pêcheurs n’auront bientôt plus de métier et de gagne-pain.

Aux Îles, dans un secteur bien spécifique, des mesures ont été prises pour la conservation de la lucrative espèce du crustacé homard. Les mesures, comme l’augmentation de la taille minimale du homard commercialisé, commencent à porter les fruits escomptés et les pêcheurs devront poursuivre sur la même voie au cours des prochaines années, c’est-à-dire prendre de nouvelles mesures pour protéger et augmenter les stocks de homard. D’ailleurs, le réputé astrophysicien Hubert Reeves, dans un livre récent portant sur l’avenir de la planète terre et de ses ressources, cite comme exemple à imiter les pêcheurs de homard des Îles de la Madeleine.

Ce qui s’est fait à un niveau local pour une seule espèce, aux Îles de la Madeleine et en Gaspésie, pour le homard uniquement, doit maintenant s’étendre à toute la planète, dans tous les pays qui pratiquent la pêche et pour toutes les espèces capturées.

On peut dire que le gouvernement canadien exerce un leadership certain dans ce domaine puisqu’il sera l’hôte d’une conférence sur la gouvernance des pêches en haute mer à Saint-John’s, Terre-Neuve, du 1er au 5 mai, auquel des représentants de 70 pays concernés par la surpêche participeront, dont des représentants des Îles.

Si le troupeau de phoques du Groenland séjournant dans le golfe est parvenu à un niveau quantitativement acceptable, l’espèce morue tarde à revenir en force tant dans le golfe Saint-Laurent qu’à l’Est de Terre-Neuve et du Labrador. «La morue franche du Nord laurentien est désignée comme une espèce menacée par le COSEPAC et est à l’étude en vue d’être ajoutée à la liste des espèces protégées par la Loi sur les espèces en péril (LEP). » La morue a été une victime de la surpêche. Pourra-t-on arriver un jour à reconstituer sa biomasse à un niveau viable ? Peut-être bien que OUI mais à condition qu’on travaille très fort à la reconstitution des stocks en collaboration avec tous les pays qui exploitent cette richesse de la mer.


http://www.leradar.qc.ca/leradar/detail.cfm?id=107689

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...