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Animal

Même s’il est le meilleur ami de l’homme...

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Même s’il est le meilleur ami de l’homme...
Le chien demeure un animal

LA POPULATION banalise trop souvent la problématique vécue par les facteurs, qui sont quotidiennement victimes d’agressions de chiens. (Photo : Mélanie Bergeron)
Mélanie Bergeron
melanie.bergeron@transcontinental.ca
Article mis en ligne le: 11.03.2005

Sommes-nous tellement habitués de cohabiter avec la race canine que le civisme et la responsabilité individuelle du maître tendent à être mis de côté?

Le Berger Blanc, organisme responsable de recevoir les plaintes concernant les chiens pour Terrebonne et Mascouche, enregistre plus de 10 000 dépositions chaque année dans ces mêmes villes. Pratiquement tous les jours, comme nous le mentionne Pierre Couture, directeur du Berger Blanc. La majorité concerne les jappements excessifs et prolongés, les excréments non ramassés ou l’errance (chien sans laisse).

Ce dernier problème est la cause de plusieurs attaques de plus ou moins grande ampleur. D’ailleurs, une jeune fille a été mordue à la fin février dans le secteur Lachenaie, par un chien non attaché qui est sorti de sa propriété.

La plupart des victimes sont des enfants de moins de 10 ans. Pourquoi? «L’enfant considère le chien comme un ami et peut poser des gestes qui surprennent l’animal, comme le serrer par le cou. Le chien se sent dominé et veut se défendre. Les blessures sont alors plus importantes, étant donné la physionomie de l’enfant. Le chien va le mordre dans le haut du corps alors qu’un adulte s’en tirerait avec une blessure aux jambes», explique-t-il.

Il ne faut toutefois pas attribuer le tort aux enfants, puisqu’un chien gardé en laisse et qui réussit à s’échapper pourra causer du tort sans plus de provocation. «Le chien devient plus énervé. S’il est dominant, il va vouloir dominer et s’il est de nature dominé, il prendra peur. Le résultat est le même : l’agression. Les deux types sont aussi dangereux», avertit Pierre Couture.


Morsure égale mort sûre

Au Berger Blanc, la recommandation est formelle : un chien qui mord mérite la mort. Une fois qu’il a tenté l’expérience, l’animal récidivera à coup sûr. «Le chien descend du loup. Il est un animal dont le côté sauvage peut ressortir à n’importe quel moment». M. Couture suggère l’analogie suivante pour constater l’ampleur du danger de laisser un chien seul avec un enfant, par exemple : «on ne laissera pas une arme chargée sur la table en présence d’un enfant, c’est la même chose pour un chien. Il faut le considérer comme une arme à feu».



Minuscules mais sans scrupule

Les chiens de petite taille se montrent souvent arrogants, mais ne font pas l’objet d’autant de réprimandes ou de visibilité qu’un gros chien lorsqu’ils sortent les crocs.«Les gens ont tendance à croire que les chiens de petite taille sont moins dangereux, mais environ 80 p.cent des morsures ont été faites par des petits chiens et ne sont souvent pas déclarées», explique M. Couture.

Il ajoute que ce problème est souvent banalisé et qu’un petit chien peut mordre plusieurs fois avant que le propriétaire prenne conscience de la gravité du problème. «Plusieurs gens esseulés prennent leur chien pour un enfant et attendent le plus longtemps possible avant de s’en débarrasser».

Plusieurs poursuites ont eu lieu au civil et les compagnies d’assurances refusent parfois d’assurer les propriétaires de chiens.



Et les postiers?

Qui n’a pas déjà vu les images de bandes dessinées montrant un facteur se sauvant d’un chien, qui finit par l’agripper et lui mordre le fessier? Et bien comme nous le raconte Claire Leduc, factrice à Mascouche, cette histoire n’est pas un mythe.«Tous les facteurs ont une histoire de chien à raconter. Les morsures sont tellement fréquentes», soutient-elle. Même si les morsures graves se font rares, les incidents se multiplient.

Le pire dans tout cela, c’est que les propriétaires de chien semblent souvent banaliser la problématique vécue au quotidien par les postiers. «La phrase typique qu’ils nous disent est : «il n’est pas méchant». Je les crois, qu’il n’est pas méchant avec eux. Mais avec nous, le chien demeure un danger potentiel. Nous envahissons son territoire et il nous voit comme une menace», soulève Mme Leduc, qui confie que lorsqu’ils expriment des craintes, les facteurs sont parfois considérés comme des «peureux».

Un des pires moments : les congés scolaires. Parents et enfants sont à la maison et ouvrent la porte, alors que le chien se faufile et attaque, après avoir observé sa proie (facteur) durant des semaines à travers la fenêtre. «Il saisit sa chance !», rigole Claire Leduc.

Plusieurs nouveaux propriétaires de chiens attachent leur nouveau compagnon...à la boîte aux lettres ! «Souvent, les gens n’y pensent tout simplement pas. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais si le chien est attaché à la boîte aux lettres ou à la rampe d’escaliers, ça nous pose tout un problème !», reconnaît la factrice.

Pierre Couture confirme que les chiens voient le facteur comme un adversaire et que celui-ci déclenche le mode agression, surtout lorsqu’il remet la lettre dans les mains d’une personne. «Le fait que le facteur s’avance vers le maître, sur son territoire, est perçu comme une agression par le chien. L’animal dominant va chercher à dominer la personne qui se présente dans son environnement jusqu’au bout, jusqu’au moment de l’agression. L’animal dominé, quant à lui, aura peur et encore une fois, les deux provoquent le même résultat. Nous conseillons aux facteurs de demander aux gens de s’avancer vers eux et prendre la lettre plutôt que le contraire. Le chien percevra les choses différemment», suggère-t-il.

Postes Canada a implanté une mesure visant à identifier la présence de chiens. Les facteurs tiennent un registre des chiens, selon leur itinéraire, et la société d’État prévoit des campagnes de sensibilisation à l’attention des propriétaires, ce qui vise à faire diminuer le taux d’événement dramatiques.



Un maître et son élève

Le directeur du Berger Blanc confirme l’adage qui veut qu’un chien ressemble à son maître. «90 p.cent de la problématique des chiens mordeurs dépend du comportement au bout de la laisse. Le chien vit la même vie de famille que son maître. S’il est sportif, il le sera et vice-versa».

M. Couture pense toutefois qu’il est pratiquement impossible de prévoir à coup sûr les comportements de la race canine. «Plusieurs spécialistes tentent de comprendre l’être humain et n’y arrivent pas. Comment faire pour évaluer un animal alors qu’on ne peut le faire avec l’humain?», se questionne-t-il.

Pour informations : Le Berger Blanc : (514) 492-2002 www.bergerblanc.com




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