Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

QUÉBEC- LE CHENIL DE L'HORREUR....

Messages recommandés

La Plaine
Le chenil de l’horreur
Mélanie Brisson -Journal de Montréal 01/04/2005 07h48




La SPCA a démantelé hier un élevage clandestin où les chiens étaient gardés dans des conditions horribles, entassés dans une maison mobile imprégnée de leur urine. L’air était si vicié qu’il menaçait aussi la santé du couple et des enfants qui cohabitaient avec les bêtes.
Munie de mandats et escortée par la police, la Société de prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a débarqué au 5651, rue Rodrigue, à La Plaine, peu avant 10 heures.

Une puanteur atroce émanait alors de la maison mobile, en raison de l’odeur d’ammoniac provenant des murs et des planchers complètement imprégnés d’urine de chiens.

À l’intérieur, il y avait 23 bergers allemands, dont des adultes et des jeunes. Certains chiens croupissaient dans des cages, d’autres allaient librement dans la maison, et même dans la chambre des enfants.

Odeur d’ammoniac
Il y avait des chiens trempés, couverts d’urine, avec des excréments collés sur le poil. «Ils étaient dans des conditions absolument atroces ! Ils sont crottés, sales… L’odeur d’ammoniac est terrible ! Ça dépasse l’entendement», a confié le directeur général de la SPCA, Pierre Barnoti.

Il n’a pu rester dans la maison que quelques minutes. «L’odeur est tellement forte que les yeux brûlent après quelques secondes. C’est terrible, il y a tellement de saleté, d’humidité que les lunettes s’embuent. C’est répugnant !» dit-il. La SPCA a la preuve que les propriétaires exploitaient leur usine à chiots depuis au moins trois ans.

Dangereux pour la santé
La puanteur était telle que l’expert mandaté pour évaluer la qualité de l’air a interdit à tout humain de pénétrer dans la maison sans un masque spécial. Les gens de la SPCA se sont alors demandé comment le couple et ses deux filles de 5 et 8 ans avaient pu vivre à cet endroit dans ces conditions.

La DPJ est d’ailleurs intervenue dans ce dossier. «C’était tellement l’horreur que c’était dangereux pour la santé des humains et des chiens», lance Pierre Barnoti.

«Ce n’est pas descriptible. L’urine est incrustée partout. En rentrant là-dedans, tu te mets à tousser», précise une femme membre du Regroupement des éleveurs de chiens champions. Elle a été invitée à visiter les lieux à titre de témoin expert.

Jamais à l’extérieur
«C’est affreux compacter des animaux comme ça. Ce sont des gros chiens, ils ont besoin d’exercice», dit un autre membre du Regroupement. Selon la SPCA, seuls deux ou trois chiens avaient accès à l’enclos extérieur. Les autres ne sont jamais sortis.

«La réaction des chiens quand ils ont vu le gazon et la lumière du jour a été la panique parce qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils n’ont jamais sorti dehors», dit M. Barnoti.

Vétérinaire
«Ils avaient les oreilles pliées parce qu’ils étaient tout le temps dans la cage. Les oreilles n’ont pas pu se redresser», lance-t-il. Un vétérinaire examinait les chiens hier. Ils ont été conduits dans le chenil de la SPCA. «Ils sont bien vivants. Il y en a des plus faibles que d’autres. Ils seront traités, soignés et bichonnés», lance M. Barnoti.

Le sort des 23 bergers allemands sera déterminé à l’issue du processus judiciaire si des accusations sont portées.

Des accusations bientôt portées au criminel?
À la suite de l’enquête de la SPCA, les propriétaires de cet élevage clandestin pourraient faire face à des accusations.

On ignorait, hier, si les propriétaires feront face à des accusations au criminel.

Aucune enquête n’a encore été ouverte par la police de Terrebonne. Pour que des accusations soient portées, il faut que la SPCA porte plainte à la police pour cruauté envers les animaux, s’il y a matière à poursuivre. Hier, les inspecteurs de la SPCA ont recueilli plusieurs preuves sur les lieux, prenant des photos et s’adjoignant l’aide de témoins experts.

Race pure et bonne santé
Par ailleurs, la SPCA a normalement l’habitude d’éduquer et de sensibiliser les éleveurs qu’elle prend en défaut. Dans ce cas-ci, aucune éducation n’était possible, selon le directeur général. Quand les propriétaires vendaient des chiens à leurs clients, dont faisait partie un voisin, ils donnaient un certificat soulignant la pureté de la race et la bonne santé de la bête.

«Ça m’écoeure de voir que des gens opèrent comme ça. Il y en a d’autres comme ça. On ne sait pas où ils sont. Ils sont cachés. Il est temps que ça arrête !» lance Pierre Barnoti, ajoutant qu’il faut continuer la lutte contre ces usines à chiots résidentielles.

15 000 $ d’amende
Il se réjouit donc de l’entrée en vigueur, en décembre, de la nouvelle loi P-42 pour la sécurité et le bien-être des animaux, qui comprend un programme d’inspection des lieux d’élevage et de garde des chiens.

«Jusqu’à décembre, on n’avait que le Code criminel. Avec la loi P-42, ça peut aller jusqu’à 15 000 $ d’amende pour chaque chef d’accusation. Au criminel, les amendes ne sont que d’un maximum de 2000$ et il y a la possibilité d’interdire d’avoir des animaux pendant deux ans», explique M. Barnoti.

«Ça peut aussi aller jusqu’à six mois d’emprisonnement pour un récidiviste», ajoute le directeur général de la SPCA.

http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2005/04/20050401-074830.html

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...