Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

L'épidémie transmise par le porc a fait 35 morts

Messages recommandés

L'épidémie transmise par le porc a fait 35 morts.

Nouvelle fièvre animale en Chine

Par Pierre HASKI

lundi 01 août 2005 (Liberation - 06:00)

Pékin de notre correspondant

Après le virus du Sras attribué à la civette, après la grippe aviaire qui touche poulets, canards et oies, la Chine est frappée par une nouvelle épidémie d'origine animale : une fièvre hémorragique passée du porc à l'homme. Cette épidémie a déjà fait 35 morts dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, où elle continue de s'étendre, atteignant même une douzaine de personnes dans la capitale régionale, Chengdu.

Au total, depuis la découverte de cette épidémie il y a un mois, les autorités confirment 174 cas de contamination dans 155 localités de la province. Une semaine plus tôt, il n'y avait que moitié moins de villages atteints. Vingt-huit patients sont dans un état critique, alors que seulement douze personnes sont sorties guéries de l'hôpital. Il n'existe pas de remède connu pour cette maladie, et le taux de mortalité a été jusqu'à présent assez élevé : une personne sur cinq.

Explications. Le gouvernement a imposé de strictes mesures sanitaires concernant l'abattage des porcs, dont la province du Sichuan est le premier producteur en Chine. Quelque 50 000 fonctionnaires ont été mobilisés pour expliquer les consignes aux paysans peu éduqués de cette région. Ces derniers n'ont plus le droit d'abattre eux-mêmes les animaux, comme cela se fait généralement. Certains continuent toutefois à les abattre clandestinement, par nécessité économique, et mangent la viande qu'ils n'arrivent plus à vendre. L'exportation de la viande de porc a également été suspendue, en particulier vers Hongkong où deux cas de contamination ont également été signalés. Des barrages de quarantaine ont été installés sur les routes des districts atteints, afin d'empêcher le transport clandestin de carcasses animales.

Limogeages. Plusieurs responsables locaux du Parti communiste et de l'administration ont été limogés pour ne pas avoir respecté les consignes. Ils avaient fermé les yeux pour ne pas pénaliser l'économie locale ou par corruption. L'un d'eux a été démis de ses fonctions pour ne pas avoir empêché un paysan de dépecer un porc malade : le paysan a été contaminé et hospitalisé.

Selon les experts médicaux, une telle épidémie n'est pas nouvelle chez les porcs. Ce qui est inhabituel, c'est le passage à l'homme et surtout le nombre élevé de morts. Aucun cas de transmission de l'homme à l'homme n'a encore été découvert, ce qui limite les risques d'extension de l'épidémie si les consignes de sécurité sont respectées. C'est ce qui a permis au ministre chinois de la Santé, en tournée au Sichuan jeudi, de décrire l'épidémie comme étant «en phase de contrôle préliminaire». Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reste plus prudente tant qu'il y a de nouveaux cas et de nouvelles victimes.

Cohabitation. Cette épidémie pose une nouvelle fois la question des conditions d'hygiène et de vie parmi les paysans chinois, qui cohabitent littéralement avec leurs animaux. Le débat est posé en Chine depuis l'épidémie de Sras du printemps 2003, et depuis la grippe aviaire qui a touché plusieurs provinces chinoises. Mais il faudra très longtemps pour modifier des habitudes de vie ancestrales.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Un virus porcin mal connu inquiète les experts

05 août 2005
Associated Press (AP)
Par Margie Mason




Les experts s'inquiètent de l'apparition d'une forme particulièrement virulente de streptocoque du porc, un virus relativement courant chez cet animal mais rare chez l'homme qui a déjà fait 37 morts en Chine.
Le Streptococcus Suis provoque des cas isolés chez l'homme mais pas de cas groupés en une seule fois. «Nous voudrions comprendre ce qui se passe. Ce virus a quelque chose de différent de ce que nous connaissons», estime Marcelo Gottschalk, un des spécialistes mondiaux de la maladie qui travaille dans le seul laboratoire au monde spécialisé dans l'étude du Streptococcus Suis, à l'Université de Montréal au Canada. Il souligne que personne en Chine n'a cherché son aide depuis l'émergence de l'épidémie le mois dernier.


Pub


Si peu de gens connaissent la maladie, il n'est pas certain que les Chinois soient capables de faire le diagnostic et de mettre en place un vaccin adapté. La presse chinoise officielle affirme qu'une quantité suffisante de doses vaccinales a été envoyée pour 350 000 porcs par un laboratoire de la province de Guangdong et qu'au total il est prévu de vacciner dix millions de cochons.
Selon le Pr Gottschalk, le streptocoque du porc peut entraîner des méningites, suivies de surdité partielle ou définitive. La plupart des gens guérissent après un traitement antibiotique et les cas sont en général peu nombreux et espacés dans le temps.

La Thaïlande, par exemple, présente moins de 20 cas par an. La Chine fait état de plus de 200 cas confirmés ou de cas humains suspects depuis juin. Les fermiers contaminés, qui ont été au contact des bêtes malades, ont souffert de nausées, de fièvre, de vomissement et de saignements sous-cutanés. Un cas a aussi été signalé dans la province de Guangdong, très éloignée du Sichuan et voisine de Hong Kong. Pour sa part, l'ancienne colonie britannique a fait état de deux infections.

Pour l'OMS et la FAO, la virulence du virus pourrait s'expliquer par le fait que le streptococcus Suis se serait combiné à d'autres agents infectieux. «Pourquoi le virus se comporte-t-il soudainement différemment?», s'interroge Juan Lubroth, spécialiste en santé animale à l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Rome. «Ceci pourrait s'expliquer par la superposition de plusieurs problèmes, le Streptococcus Suis ne serait pas seulement en cause».

Thomas Alexander, pionnier dans l'étude de ce virus et ancien directeur adjoint de l'école vétérinaire de Cambridge, rappelle que la bactérie est fréquemment retrouvée dans les amygdales de cochons en bonne santé dans différents coins du monde. Il arrive que la bactérie devienne pathogène lorsque un trop grand nombre de porcs sont concentrés dans des conditions d'hygiène insuffisantes. «Dans mon expérience, l'infection est chronique. Pour ce qui concerne la Chine, ils parlent de mort dans les 24 heures. Ce qu'ils décrivent ne ressemble pas au tableau classique», explique-t-il.

La maladie se transmet du cochon à l'homme par des plaies cutanées. Le porc cuisiné n'est pas dangereux mais l'ingestion de viande crue ou insuffisamment cuite peut être source de contamination.

Pour l'instant, Marcelo Gottschalk ne se dit pas préoccupé par une éventuelle épidémie hors de Chine. Il n'existe pas à l'heure actuelle de transmission d'homme à homme. Il aimerait toutefois que les Chinois lui adressent des échantillons qui lui permettraient d'identifier la souche virale en cause.

canoe

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...