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Animal

POUR HÉLÈNE: Fiers d'être végéta*iens...

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Nous sommes fiers d'être végétariens. Fiers d'avoir choisi, dans nos vies, de tenir compte des intérêts et des besoins d'autrui, ceux des humains comme ceux des animaux, tous animés du même désir de vivre et de ne pas souffrir. Oui, nous refusons de participer au massacre organisé de millions de vies torturées, et nous en sommes fiers. Fiers que le sang d'innocentes créatures ne ruisselle plus de nos lèvres, que leur graisse cosmétisée ne colore plus notre teint et que leur peau ne garnisse plus nos garde-robes.

Telle Cassandre, nous nous dressons pour crier la vérité à la face du monde. Mais sourds aux cris des animaux, aveugles à leur misère, vous nous conspuez, nous les végétariens, miroir de votre honte, de votre mauvaise conscience.

Par delà nos propres vies et l'exemple qu'elles vous donnent, nous avons choisi de devenir pour vous des éveilleurs de conscience, qui oeuvrent dans l'ombre ou au grand jour à votre renaissance, dans un monde où ne pas nuire a force de loi.

Rassemblés ici, nous les végétariens, sommes fiers de combattre dans les mêmes rangs, pour les mêmes idéaux : pour un monde sans discrimination et sans souffrance, qui accorde à chacun, quelle que soit son espèce, sa race ou son sexe, la même félicité.

Pourtant, dans nos vies de tous les jours, nous souffrons de mille maux.

Cette souffrance, nous la devons à l'oppression de la majorité, omniprésente, toute pesante, toujours prête à nous écraser de sa masse. En famille ou entre amis, que nos discours ennuient ou indiffèrent, nous souffrons en silence. Ces proches, comment peuvent-il nous mépriser dans ce que nous avons de plus intime et de plus précieux ? Comment écouter sans frémir de colère celui qui se dit votre ami, vous raconter combien son jeune fils a pris plaisir au stage de pêche auquel il a choisi de l'inscrire ? Ou, " quelle étourderie ", combien de temps a vécu le cochon d'Inde, que l'on a oublié de nourrir dans la turbulence de la rentrée scolaire ? Nous sommes sans cesse mis sur la sellette, qu'il s'agisse d'apprendre à quelle sauce un tel a mangé la veille son lapin, ou d'évaluer le rapport qualité-prix entre la charcuterie de chez " Hacheenmain " et celle, plus onéreuse, de chez " Bio, c'est la vie ".

Nous sommes contraints à subir le discours dominant, érigé en vérité universelle. Si le végétarien garde le silence, le groupe oppresseur s'en trouve satisfait, son intégrité épargnée. Et peut-être même savoure-t-il sa victoire, en lisant sur le visage crispé du végétarien ce que lui a coûté son mutisme. Parfois, plutôt que de nous briser, on préfère rire à nos dépens. Bizarrerie pour bizarrerie, nous distrayons parfois le public de son quotidien monotone.

Jusqu'en nos demeures nous sommes assaillis, les médias vantant à toute heure et à tout propos les qualités nutritionnelles, médicinales ou gustatives des êtres qui payent de leur vie les choix égoïstes des humains. Nous souffrons de ces publicités mensongères qui, sur un fond musical d'une douce harmonie, nous offrent le spectacle déconcertant de criminels bouchers, arborant avec satisfaction le masque de l'innocence ; ou encore de ces émissions pseudo-scientifiques, qui tout en nous recommandant de " manger moins de viandes grasses ", continue de prêcher " qu'il est dangereux d'être végétarien ".

L'oppression dont nous sommes victimes nous dessert encore lorsque nous tombons dans les griffes du monde médical, auprès de qui nous recevons des informations mutilées, dont l'unique et pernicieux dessein est de nous déstabiliser, pour mieux nous contraindre à retrouver le goût du sang. Ainsi culpabilisés, nous devons affronter la désapprobation unanime, quand, malgré tous ces chantages, nous choisissons de rendre nos enfants végétariens. Alors la communauté tout entière se dresse, et crie à la folie, à l'abus de pouvoir, au meurtre.

Nos enfants souffrent, pris en otage dans les milieux scolaires, qui usent de leur ascendant pour les former contre nos principes. Ils se trouvent écartelés entre deux mondes qui se font face. Victimes fragiles de ce monde de violence, victimes instruites à dessein au métier de bourreau.

Notre isolement dans ce monde où tout nous offense, la solitude et la marginalisation qui en découlent, sont un bon prétexte pour détourner l'intérêt d'un public, pour qui seules importent intégration et réussite sociales.

Détourner les raisons éthiques du végétarisme au profit de motivations secondaires permet par ailleurs de masquer les impératifs que ces raisons impliquent. Aussi, on entend souvent dire que, nous, les végétariens, le sommes avant tout pour des motifs de santé, ou pour " d'obscures " motivations spirituelles. Ces allégations permettent de ramener le végétarisme à une question de choix individuel, qui ne met pas en cause le mode d'alimentation prôné par la majorité, ni sa valeur morale.

Faire du végétarisme une option plutôt qu'un impératif moral, tel est le défit actuel de nos oppresseurs.

Nous, les végétariens, soyons subversifs, révoltons-nous, et unissons nos forces sous une même bannière, celle du refus de cautionner l'exploitation animale, et son cortège de souffrances.


Contribution de Jean-Pierre et Corinne
13 septembre 2001
http://www.veggiepride.org/fr/index.php

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