Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

Le poil de la bête

Messages recommandés

L'Express du 05/01/2006
Le poil de la bête

par Christophe Barbier

Obligation de sortir son chien trois fois par jour, avec télécontrôle par collier électronique; trois ans de prison si l'on garde des oiseaux en cage; 2 mètres cubes d'eau par poisson de moins de 50 grammes (le double au-dessus) comme contenance minimale des aquariums; abattage des animaux d'élevage en chambre soporifique uniquement; interdiction d'ébouillanter vivants homards ou écrevisses… La loi sur les droits de l'animal, adoptée mardi à l'Assemblée nationale, bouleverse les liens des Français avec leurs 78 millions d'amis à poils, plumes ou nageoires. Un amendement nocturne du député et maire de Cancale, Yvon Le Trouhadec, a sauvé une tradition: on pourra toujours gober les huîtres vivantes. Longtemps indifférente au sort des bêtes, la France est désormais à l'avant-garde des nations «philozoophes», selon le vocable forgé - zoophile étant ambigu - par le FLA, le Front de libération animale, lors de son congrès clandestin de 2013.


Tout commença le 16 avril 2002, quand le président Jacques Chirac, en campagne pour sa réélection, promit «une réflexion sur les institutions afin que les droits des animaux soient réellement préservés». Les défenseurs des droits de l'animal obtinrent dès 2005 un rapport officiel du ministère de la Justice sur le «régime juridique de l'animal», puis une modification du Code civil. Depuis 2007, celui-ci considère l'animal non plus comme un bien, mais comme un «être sensible», pourvu qu'il soit «doté d'un système nerveux supérieur». Réserve qui vient de disparaître, tout être vivant non végétal pouvant exciper de la loi du 4 janvier 2025. Là est la grande nouveauté: chaque animal, par le truchement d'une association de protection ou d'un particulier, peut attaquer en justice son maître - mot que la loi remplace par «humain de référence».


Droit de l'animal ou devoir de l'homme? Tel est le nouveau schisme européen: France, Grande-Bretagne, Allemagne, notamment, ont fait de l'animal un sujet juridique; Russie, Norvège, Espagne, elles, résistent, arguant que l'humanisme oblige à bien traiter les bêtes. Mardi soir, le FLA canal officiel, branche légaliste du FLA, a fêté l'adoption de la loi devant la stèle de Brigitte Bardot, morte six mois avant cette grande victoire.

http://www.lexpress.fr

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...