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Animal

le prix à payer pour manger du porc à très bas prix.

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Dimanche 12 Février 2006 @ 17:12

Le «syndrome de dépérissement post-sevrage»: le prix à payer pour manger du porc à très bas prix.
De nombreux producteurs risquent de perdre beaucoup




LA VIE RURALE



Le problème de l'alimentation dans notre société est qu'on veut toujours payer moins cher pour notre panier d'épicerie. Pourtant, s'il est un domaine où on devrait y mettre le prix, c'est bien notre nourriture. Or, c'est l'inverse qui se produit. On veut toujours payer moins cher, on importe notre nourriture de pays pauvres et on subventionne à outrance notre agriculture. Cette dernière ne peut faire face à la concurrence étrangère sans cette aide. Tous les pays occidentaux l'ont compris et subventionnent leur agriculture. Les denrées du tiers monde sont donc payées sur le dos des travailleurs de ces pays et les denrées d'ici sont payées le double via les subventions gouvernementales.


Mais, au moins, on a des bas prix à l'épicerie, ce qui nous rassure. Le bio c'est trop cher pour nous. La nature nous rattrape pourtant et l'animal ne peut supporter davantage d'être poussé à croître sans arrêt plus vite. D'où l'apparition ces dernières années d'une foule de maladies qui éclosent dans ces usines de croissances animales.

Cette semaine, nous apprenions qu'une maladie décimait le cheptel de porcs du Québec. C'est une maladie mystérieuse appelée «syndrome de dépérissement post-sevrage» et elle aurait tué 200 000 porcs en 2005. Le tiers des 4000 producteurs du Québec sera encore touché en 2006 et les pertes seront importantes. Ce qu'il y a de positif dans cette nouvelle c'est que c'est une maladie qui ne se transmet pas à l'homme contrairement à la grippe aviaire et la maladie de la vache folle. Ce qui n'est pas dit sur cette maladie qui touche également les cheptels porcins en Europe et aux États-Unis, est sa prévalence dans l'élevage biologique de porcs. La maladie est-elle aussi présente dans les élevages de porcs biologiques? Aucun média n'en parle et pas moyen de trouver une statistique sur le sujet en parcourant le net. Pour le moment englobons tous les producteurs de porcs et ne faisons aucune distinction entre le bio et l'industriel.

L'industrie demande donc l'aide du gouvernement du Québec pour couvrir ces pertes ainsi qu'un fonds d'urgence d'Ottawa. Le gouvernement c'est nous. Peut-être devrions-nous accepter de payer notre porc un peu plus cher lorsque nous en achetons. Est-ce normal de payer 1$ la livre de porc alors que le boeuf ou le poulet en valent le double et même le triple? Une fois les subventions données, ce porc nous reviendra de toute façon à peu près le même prix que les autres viandes. Pourquoi passer par tous ces méandres pour en arriver au même point? A-t-on si peu confiance en notre industrie porcine?

Mon opinion est celle d'un citadin et n'est pas à prendre pour celle d'un expert, loin s'en faut, mais il me semble que les interrogations mentionnées dans cet article sont valables.

Quant à ce «syndrome de dépérissement post-sevrage» il n'est pas nouveau, mais sa virulence et les ravages qu'il fait actuellement n'ont pas de commune mesure avec les statistiques accumulées entre 1991 (année de sa découverte au pays) et 2004. L'élevage industriel au plus bas prix finit toujours par ne pas être payant. La promiscuité et le stress subits par les animaux amènent leur lot de maladies. La viande que vous achetez à très bas prix est savoureuse quand même, mais l'animal, lui, n'a certainement pas eu une aussi belle vie que s'il avait été élevé par la méthode bio.

Le bio n'est pas la réponse à tout, mais de plus en plus de citoyens sensibles au développement durable et à l'environnement consomment exclusivement de ce type de produits d'où l'augmentation significative de produits bio sur le marché. D'autres encouragent les produits locaux pour faire en sorte de réduire au maximum le transport dans ce qu'ils consomment. Des pommes de terres d'un agriculteur du village ou de la région immédiate du consommateur auront fait beaucoup moins de transport que des pommes de terre de l'Idaho. C'est donc un choix meilleur pour l'environnement. Même chose avec le porc, les viandes, fruits etc.

Ce «syndrome de dépérissement post-sevrage» nous rappelle donc les limites de notre agriculture de plus en plus industrielle, sa fragilité et sa dépendance envers les gouvernements pour survivre. Reste à savoir aussi si la prévalence de cette maladie est moindre dans les élevages de porcs biologiques. Toute commentaire ou statistique à ce sujet est le bienvenue.

http://www.la-vie-rurale.info/article/20060212/3204.html

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